9 Avr - 2017 | par Alexandra Piche

Plongeon – Grand Prix

« Des hauts et des bas, j’en ai eu aussi avec Roseline » – Meaghan Benfeito

Gatineau, 9 avril 2017 (Sportcom) – Une quatrième place en synchro et une cinquième place à la compétition individuelle. La saison 2017 n’est pas facile pour Meaghan Benfeito qui doit composer avec d’énormes changements depuis son retour des Jeux olympiques de Rio.

Elle espérait profiter de sa présence au Grand Prix de Gatineau pour augmenter les notes de ses plongeons et se prouver qu’elle peut monter sur le podium.

L’athlète de Laval a bien failli arriver à ses fins. À l’avant-dernière manche de la finale à la tour de 10 m, elle occupait le deuxième rang provisoire. Elle n’avait besoin que d’un plongeon réussi pour se faufiler sur le podium de l’épreuve. Son saut ultime a bien débuté, mais Benfeito n’a pu freiner sa rotation à temps avant son entrée à l’eau.

Moralement, les difficultés n’ont cessé de s’enchaîner pour la plongeuse depuis le départ à la retraite de Roseline Filion. Elle a d’abord dû s’habituer à s’entraîner sans elle, puis s’adapter à sa nouvelle coéquipière au 10 m synchro, Caeli McKay. Ensuite est venu le grand départ pour les compétitions à l’extérieur, sans Filion.

La présence de son ancienne coéquipière à Gatineau en tant qu’analyste aurait pu être une source de tristesse ou de nostalgie pour Meaghan Benfeto, mais elle y voit plutôt du réconfort.

« Pour être honnête, je pense que c’est mieux qu’elle soit là. Je trouvais ça quand même difficile de voyager sans elle. D’être à la maison, de savoir que Roseline est là et me regarde, ça fait vraiment du bien au moral », a confié Benfeito.

Filion était pour sa part un peu à fleur de peau aux abords de la piscine. Heureuse de son nouveau rôle d’analyste, elle ne trouvait pas facile de se retrouver si près de ses anciens amours. Après la première finale de Benfeito samedi, elle s’est empressée d’aller la réconforter. Elle savait que sa complice serait déçue de sa quatrième place.

« Nous ne nous sommes pas vues depuis longtemps, mais elle m’a dit de me concentrer sur ce que moi j’ai à faire. Je sais qu’elle va être présente à l’étape des Séries mondiales de Windsor la fin de semaine prochaine, donc ça m’encourage », a dit Benfeito.

Elle est heureuse de voir son ancienne partenaire réussir dans la nouvelle voie qu’elle entreprend depuis qu’elle a annoncé son départ de l’équipe nationale de plongeon. Elle n’est cependant pas encore accoutumée de la voir devant la caméra.

« Ça fait un petit peu bizarre, lance-t-elle en riant. Je suis habituée de l’avoir à mes côtés, donc de la voir partout à la télévision ou en Facebook live, c’est un peu étrange. Mais, c’est quelqu’un qui a toujours aimé faire partie des médias, donc je la vois très bien faire ça. »

Et est-ce que Roseline Filion est aussi bonne analyste que plongeuse ?

« Je n’ai pas écouté encore. Je n’ai pas regardé mes plongeons, mais j’ai très hâte de l’écouter. On m’a dit qu’elle était super bonne. J’ai hâte de voir ce qu’elle dit. J’espère qu’elle ne dit rien de mal! » a ajouté Benfeito en éclatant de rire à nouveau.

 

Objectif Tokyo 2020

Même si elle apprivoise de plus en plus sa nouvelle partenaire de synchro, Meaghan Benefeito n’est pas encore guérie de sa « peine d’amour ». La journée de samedi a été difficile pour la triple médaillée olympique. Caeli McKay et elle souhaitaient prouver à leurs partisans que leur duo s’était solidifié durant les derniers mois en récoltant une médaille au 10 m synchro.

Elles ont finalement dû se contenter d’une place au pied du podium, échappant d’un peu plus de 21 points la troisième place.

« Nous n’avons pas réussi à faire comme nous voulions. Ça nous prend encore de l’expérience. C’était seulement notre cinquième compétition ensemble et la semaine a été assez difficile pour nous deux. Malgré tout, nos deux premiers plongeons étaient les meilleurs que nous avons faits ensemble de toute la saison. Ça, c’est du positif. On apprend », a expliqué Meaghan Benfeito.

La difficulté pour la plongeuse cette saison, c’est aussi de tout recommencer à zéro. Avec les années, Benfeito et Filion avaient développé une complicité grâce à laquelle même les moments négatifs étaient plus faciles à vivre.

« Je sais que ce n’est pas grave le résultat en fin de semaine. L’objectif est Tokyo 2020 et c’est ce que Roseline m’a rappelé ce week-end. Il en faut des épreuves comme ça, où ça va moins bien. Roseline et moi, ça n’a pas toujours bien été. Il y a eu beaucoup de hauts et de bas. Je dois donc me souvenir de ça et me dire qu’il en faut des moins bons avec Caeli aussi. »

 

Une journée à la fois

Benfeito n’a pas fini de relever des défis cette année. Les journées grises ne sont pas encore toutes derrière elle, mais elle sait maintenant mieux les aborder.

« Je me sens bien, mais pas à mon 100 %. Il y a encore des journées où j’ai de la misère à plonger ou à vivre avec le fait que Roseline n’est plus là. Mais, j’essaie de me concentrer uniquement sur moi. Me rappeler que je dois faire ce que j’ai à faire pour finalement être bien. »

En plus d’apprendre à digérer la retraite de sa fidèle complice, la plongeuse de 28 ans procède actuellement à des changements dans son programme de compétition individuel.

« L’année après les Jeux, c’est sûr qu’il y a beaucoup d’ajustements. J’ai changé les départs de mon premier et mon troisième plongeon. Des fois j’ai trop d’énergie et je dépasse la verticale. C’est vraiment une année d’adaptation et c’est plus difficile que je pensais ! »

Elle peut cependant compter sur l’appui de ses coéquipiers et de sa nouvelle partenaire de synchro.

« C’est vraiment difficile, mais Caeli fait bien ça. Elle essaie vraiment de me remonter le moral tout le temps. Elle est toujours là pour m’épauler quand je commence à pleurer ou que je vais moins bien. On a une bonne chimie ! »

En tant que vétérane, Benfeito joue aussi au mentor. Elle épaule McKay, 17 ans, à sa façon, en lui apprenant à conserver son calme et sa concentration. 

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