2 Août - 2016 | par Émilie Bouchard Labonté

Soccer

Gabrielle Carle – À l’ombre du stade

À 17 ans, Gabrielle Carle peut déjà clamer avoir réalisé un de ses grands rêves en janvier 2016, faire partie des sept joueuses de 20 ans et moins sélectionnées sur l’équipe nationale qui participa au Tournoi de qualification olympique de la CONCACAF. Toutefois, son plus grand rêve ne se concrétisera pas de la façon dont elle l’aurait souhaité.

À l’issue des qualifications de la CONCACAF à Houston, rien ne garantissait aux joueuses qui faisaient partie de l’équipe qu'elles seraient aux Jeux olympiques de Rio. En préparation à Vancouver en vue des matchs amicaux contre le Brésil, l’attaquante s’est blessée à la cheville droite à cause d’un mauvais tacle. Diagnostic : entorse grade 1 du haut de la cheville.

« Je ne pouvais plus jouer et c’était deux matchs importants pour la sélection, car Herdman [l’entraîneur de l’équipe canadienne] avait encore des choses à évaluer pour certaines joueuses, dont moi. C’était important de faire les preuves, montrer que j’avais ma place. Mais je n’ai pas pu me prouver »,  fait savoir l’élève de cinquième secondaire de l’École secondaire des Sources (Ouest-De-L’Île de Montréal) qui devait déjà gérer beaucoup de stress avec ses examens.

La décision n’étant plus de son ressort, la Lévisoise a donc décidé d’ignorer cette pensée entourant la sélection canadienne. Deux jours avant l’annonce officielle concernant la formation de l’équipe du pays, la Québécoise apprenait qu’elle occuperait le poste de réserviste.

« Je m’étais déjà faite à l’idée que ça pouvait que je le sois. J’étais réaliste, mais tu ne peux jamais te préparer à ce choc émotionnel. Ça n’a pas été facile, mais j’ai décidé de voir ça du bon côté. Je vais être à Rio comme réserve et je vais tout faire pour soutenir l’équipe et être prête si jamais il y a une blessée. »

La fierté du Club de soccer Dynamo de Québec sera au Brésil, mais ne foulera pas le terrain comme les autres Canadiennes. C’est plutôt des estrades qu’elle vibrera au rythme du ballon rond.

« Je vais vivre les Jeux olympiques sans avoir la pression. Ce sera bénéfique de vivre l’expérience sous un autre œil et de mieux me préparer pour les prochains. Il y a plusieurs façons de voir les choses. C’est ton choix de le faire de façon positive pour bénéficier le plus de ces “échecs” et ne pas s’écraser pour être le plus positif et en sortir plus fort. »

Encore très jeune, mais sage pour son âge, celle qui auparavant s’était fait remarquer aux Jeux panaméricains de Toronto 2015 et au tournoi préparatoire au Brésil avec l’équipe canadienne senior en décembre, a mis l’attitude défaitiste de côté pour se concentrer sur le futur.

« J’ai tout l’avenir devant moi. J’ai beaucoup de temps. Ma blessure, c’est malchanceux, mais ce n’est pas comme si j’étais à la fin de ma carrière. Je peux m’améliorer dans chaque domaine; cardiovasculaire et musculaire, mais surtout côté mental. C’est toujours important d’avoir un mental fort dans des compétitions de haut niveau », ajoute Carle.

La prochaine saison s’annonce occupée pour la joueuse de soccer qui espère faire partie de l’équipe canadienne qui participera à la Coupe du monde U20 en novembre. Elle aimerait aussi intégrer une équipe américaine de la NCAA en juillet 2017. « Plusieurs portes s’ouvrent et j’ai beaucoup d’opportunités. Je suis vraiment chanceuse », termine Gabrielle Carle qui continuera de s’entraîner au Centre national haute performance en plus d’entreprendre des études en sciences nature en septembre au Cégep St-Laurent.

 

 

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