7 Août - 2016 | par Mathieu Laberge

Jeux olympiques de Rio – Judo

« La meilleure journée de ma vie! » – Antoine Bouchard, cinquième aux Jeux olympiques

Rio de Janeiro (Brésil), 7 août 2016 (Sportcom) – Finir une épreuve olympique au pied du podium peut vous arracher des larmes ou bien vous combler d’un immense sentiment de fierté. Dimanche, pendant que les plongeuses Jennifer Abel et Pamela Ware terminaient au quatrième rang du 3 mètres synchronisé les larmes aux yeux, tout près de là, le judoka Antoine Bouchard s’inclinait par ippon dans une des deux finales pour la médaille de bronze des moins de 66 kg du tournoi olympique des Jeux de Rio. Deux places d’honneurs, deux émotions bien différentes.

Au cours de son brillant parcours, le Jonquiérois a défait les numéros 2 et 3 du classement mondial pour finalement terminer sa journée sur une défaite par ippon contre le Japonais Masashi Ebinuma.

Également en action, la Montréalaise Ecaterina Guica (-52 kg) a perdu son premier combat contre la Russe Natalia Kuziutina, éventuelle médaillée de bronze.

« C’est difficile de savoir que je suis passé aussi proche d’une médaille, mais avec du recul, je pourrai être fier de ce que j’ai accompli aujourd’hui (dimanche). Je vais en retirer beaucoup de positif. J’avais battu les numéros 2 et 3 mondiaux et Ebinuma, le Japonais, est un triple champion du monde. C’est un judoka d’expérience et il était vraiment fort physiquement. J’allais quand même dans le combat en étant confiant. C’est la meilleure journée de ma vie », a déclaré Bouchard.

C’est la victoire en prolongation contre le Russe et double vice-champion du monde, Mikhail Pulyaev, au deuxième tour, qui a été révélatrice pour l’athlète.

« J’étais bien physiquement et mentalement et je n’avais rien à perdre. Quand j’ai vu que sa condition physique commençait à baisse et que j’étais encore en pleine forme, je savais que je pouvais prendre le rythme. Il y a un mois, il m’avait bardassé à l’entraînement et c’est donc un peu une défaite amère pour lui. »

L’entraîneur national Nicolas Gill, lui-même double médaillé olympique, abonde dans le même sens que son protégé.

« S’il battait le Russe, toutes les portes étaient ensuite ouvertes. Et c’est ce qu’il a fait. La clé était de se retrouver à égalité en fin de combat et lorsqu’il a senti que le Russe a baissé son rythme, cela lui a donné un regain d’énergie. »

«  Il a fait une journée remarquable, a-t-il poursuivi. Il a monté son niveau comme jamais il ne l’avait fait avant. Ce sont des choses qu’il avait déjà réussies, mais pas de façon régulière. Performer à son meilleur aux Jeux olympiques, c’est un talent que peu de gens ont » a précisé Gill, ajoutant qu’à 21 ans, Bouchard n’a pas encore atteint l’âge où il sera à son apogée physique et tactique.

Avant de vaincre le Russe, Bouchard avait facilement eu raison de Raymond Ovinou, de la Papouasie Nouvelle-Guinée. S’en est suivi un gain contre le Marocain Imad Bassou et un revers face au Slovène Adrian Gomboc. Une fois au repêchage, le Québécois n’a pas été intimidé par le numéro 2 mondial, le Mongol Tumurkhuleg Davaadorj, qu’il a vaincu.

Guica n’a pas à rougir

Ecaterina Guica faisait face à un gros défi dès le premier tour alors qu’elle était opposée à la Russe Natalia Kuziutina, deux fois médaillée de bronze aux Championnats du monde. Énergique, la médaillée d’argent des Jeux panaméricains de Toronto a tenté tant bien que mal de coincer son adversaire au sol, mais la Russe a su mater les attaques de la Québécoise et rester en contrôle pour s’imposer au terme des 4 minutes réglementaires.

L’athlète de 22 ans qui est 24e au monde a mentionné d’emblée qu’elle a été motivée par la victoire de Bouchard contre son adversaire russe.

« J’ai été inspirée et je savais que tout était possible aujourd’hui. J’étais bien préparée pour affronter cette fille, mais je n’ai pas réussi à placer beaucoup d’attaques. C’est décevant. J’aurais aimé continuer. »

Il s’agissait du troisième affrontement entre la Québécoise et la Russe qui s’est toujours imposée. « J’ai toujours fait de bons combats contre elle et la victoire n’était pas inatteignable. J’avais vraiment confiance en ma préparation et j’ai beaucoup travaillé avec Sasha (NDLR : Mehmedovic, son entraîneur) le développement de nouvelles attaques contre les gauchères », a ajouté la Montréalaise, qui est elle aussi gauchère. « J’avais de bonnes prises, mais elle était toujours un peu plus vite que moi. »

À peine éliminée du tableau, Guica ne s’apitoyait pas sur son sort, même si elle n’avait pas encore tout le recul nécessaire pour savourer pleinement le chemin parcouru qui l’a menée à sa première présence aux Jeux.

« Je suis déçue, mais être ici, c’est vraiment incroyable. On ne réalise pas que l’on est en train de vivre un rêve et c’est motivant pour les prochains quatre ans. C’est fou, juste d’être ici et ça valait la peine d’avoir rêvé à ça pendant tellement longtemps! »

Lundi, ce sera au tour de Catherine Beauchemin-Pinard de fouler les tatamis dans la catégorie des moins de -57 kg.

Vous pourriez aussi aimer...

Nos partenaires