18 Mar - 2018 | par Alexandra Piche

Patinage de vitesse sur courte piste – Championnats du monde

Marianne St-Gelais : se préparer pour la dernière fois

Montréal, 18 mars 2018 (Sportcom) – Ce n’est pas sans verser plusieurs larmes que Marianne St-Gelais a fait ses adieux au patinage de vitesse sur courte piste dimanche, à l’aréna Maurice-Richard. Ses derniers tours, elle les visualisait depuis longtemps, imaginant toutes sortes de scénarios.

« Ça fait plusieurs années qu’on se prépare pour ça », a affirmé Fabien Abejean, préparateur mental de la patineuse.

Coincée à l’arrière de sa vague de demi-finales du 1000 m, c’est là que s’est arrêté la dernière épreuve individuelle de sa carrière. Une fois la ligne d’arrivée franchie, le rayon de soleil de Saint-Félicien s’est mis à pleurer.

« Je pense que ça faisait tellement longtemps que je retenais ces émotions-là, que c’est juste sorti. J’avais besoin que ça sorte. C’est peut-être le fait que j’étais avec Kim [Boutin] aussi », a-t-elle raconté.

Aidée de son préparateur mental, Marianne St-Gelais s’était préparée à la possibilité que les résultats ne soient pas ceux qu’elle espérait.  « On a beaucoup travaillé à différencier l’athlète de la personne. On a parlé du fait que peu importe ses résultats ici, la personne resterait la même. Ça, c’était important. Il fallait éviter que l’individu s’écroule parce que l’athlète n’a pas bien performé », a expliqué Fabien Abejean.

Le 1000 m marquait peut-être l’ultime course individuelle de sa carrière, mais Marianne St-Gelais avait encore des coups de patin à donner. Son véritable chant du cygne, c’est en finale du relais, aux côtés de ses coéquipières de l’équipe canadienne, qu’elle l’a fait.

« On a travaillé très fort sur l’esprit d’équipe dans les dernières années. Marianne savait qu’elle devait quelque chose à cette équipe. Elle voulait être là pour l’équipe et elle voulait gagner. Elle avait envie de terminer avec ses coéquipières », a expliqué le préparateur mental, qui n’a pas eu à intervenir entre la fin du 1000 m et le relais.

C’est finalement avec le bronze que les Canadiennes ont mis fin à leurs Championnats du monde. Marianne St-Gelais était la patineuse désignée pour compléter les derniers tours de piste. Ses derniers tours de piste.

Une fois chose faite, Kasandra Bradette, Valérie Maltais, Kim Boutin, Jamie Mc Donald et St-Gelais sont allées enlacer leur entraîneur Frédéric Blackburn.

Ce dernier n’avait pas épargné ses protégées. Avant de les envoyer sur la glace, comme il a l’habitude de le faire, il s’est réuni avec les membres du relais. Il a aussi rappelé que cette course serait la dernière de cette équipe. Les larmes ont coulé à flots.

« On a aussi travaillé sur la gestion des émotions. Avec Marianne, il ne faut pas casser les émotions. On savait que des gens allaient lui parler de la fin de sa carrière. On savait aussi que l’annonceur annoncerait sa retraite. Elle a atteint un point où elle comprenait que c’était la fin, mais sans être triste que ce soit la fin. Il fallait qu’elle laisse sortir, au bon moment », a expliqué Abejean.

Le préparateur mental sentait lui aussi un pincement au cœur de voir officiellement partir à la retraite celle qu’il a suivie pendant des années.

« Marianne, c’est quelqu’un d’attachant qui a une grande joie de vivre. C’est aussi une grande compétitrice. Elle m’a poussé autant que je l’ai poussée. On a travaillé des choses difficiles ensemble », a-t-il dit.

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