13 Jan - 2016 | par Alexandra Piche

Patinage de vitesse sur courte piste

Marie-Ève Drolet, maman et athlète de haut niveau

Montréal, 13 janvier 2016 (Sportcom) – Un peu moins d’un an après avoir donné naissance à la petite Zoé, la patineuse de vitesse courte piste Marie-Ève Drolet effectue déjà un grand retour à la compétition. Elle participera aux Championnats canadiens ce week-end, événement qui fera office de sélection de l’équipe en vue des prochaines étapes de la Coupe du monde et des Championnats du monde.

Déjà en mars dernier, l’athlète de 33 ans commençait à préparer son retour en piste. « J’ai eu Zoé à la fin du mois de janvier et j’ai recommencé la physiothérapie au mois de mars. Ce n’était pas vraiment de l’entraînement, mais une bonne préparation. Au mois de juillet, j’ai recommencé le vélo et la musculation, pour finalement enfiler mes patins au mois d’août », raconte-t-elle.

Déjà avant la naissance de sa fille, Marie-Ève Drolet avait annoncé que sa carrière n’était pas terminée. Sa décision était prise, elle continuerait à patiner. Il restait maintenant à voir comment elle concilierait sa vie de jeune maman et sa carrière d’athlète de haut niveau.

« C’était une décision familiale. Mon chum et moi, nous sommes dits que ce serait un beau défi que je recommence la compétition. Il était prêt à m’aider et de mon côté, la passion était toujours là. Honnêtement, ça se gère bien. Nous nous entraînons à heures fixes et je peux rentrer à la maison entre l’entraînement du matin et celui de l’après-midi pour allaiter ma fille. Je suis chanceuse, parce que c’est un bébé facile. Elle aide sa maman elle aussi », explique Drolet, originaire de Laterrière.

Malgré les changements que son corps a subis pendant la grossesse, la patineuse a été agréablement surprise de sa forme physique. « Au début, ç’a été difficile. Je faisais deux tours et c’était déjà dur. On dirait que je n’avais pas assez de force musculaire et les tours étaient difficiles. Mais après, c’est vite revenu. J’ai été impressionnée de mon évolution si rapide. Au niveau de la vitesse, je réussis même des temps qui se classent parmi mes meilleurs à vie. Je me compare avec les filles à l’entraînement et c’est bien. »

« Pour la stratégie, c’est plus difficile par contre. Je vais devoir m’habituer de nouveau à être très alerte aux changements de stratégies. Je dois également travailler sur les changements de tracés et les dépassements. »

Ce n’est pas la première fois que Marie-Ève Drolet revient au sein de l’équipe après une longue pause. À l’âge de 21 ans, elle avait annoncé sa retraite afin de se consacrer à la réalisation d’autres rêves. Elle a cependant succombé à ses anciens amours quelques années plus tard, annonçant un retour à la compétition de haut niveau en patinage de vitesse sur courte piste.

« Même si c’est aussi un retour cette année, c’est très différent. Ça fait beaucoup moins longtemps que j’ai arrêté. La dernière fois, je suis revenue après 6 ans d’arrêt, mais mon corps n’était pas si différent. Cette fois, j’étais un peu grassouillette à cause de la grossesse. J’avais du poids à perdre pour revenir. Ce n’est pas le retour le plus difficile cependant. »

L’arrêt qui a le plus affecté Drôlet a certainement été son congé forcé quelques mois seulement avant les Jeux olympiques de Sotchi, au cours de la saison 2013-2014. Lors des sélections olympiques canadiennes, elle avait subi une contusion à l'os sacro-iliaque qui lui a compliqué cette année importante. « Ç’a été tout un défi. Rien n’est comparable à ça. J’avais seulement  six mois pour revenir assez en forme pour les Jeux olympiques. C’était difficile parce que j’étais dans la douleur. »

Laisser les choses aller

Maintenant qu’elle est officiellement de retour en piste, Marie-Ève Drolet espère se qualifier pour les  Coupes du monde et les Championnats du monde à venir cet hiver. Elle ne cache pas son émotion en vue de sa grande rentrée montréalaise ce week-end.

« Je suis stressée, c’est sûr. J’espère vraiment me qualifier », confie-t-elle.

D’un autre côté, elle voit la vie différemment depuis l’arrivée de son petit ange dans la famille. « Je ne veux pas me mettre trop de pression. C’est différent maintenant. Je sais que même si je ne me classe pas, ce n’est pas la fin de ma vie. Ma famille est ma priorité. »

Pour ce qui est de l’avenir, Marie-Ève Drolet n’a pas de plan précis pour l’instant. « Je vais prendre le patin année par année. C’est dur de tout planifier maintenant. Je ne sais pas comment je vais être comparativement aux autres, mais je sais que je suis toujours aussi passionnée. Les filles de l’équipe m’avaient manqué. Je veux continuer tant que j’aime toujours mon sport. »

Si la nouvelle maman obtient les résultats qu’elle désire ce week-end, la petite Zoé pourrait déjà faire ses débuts au sein de l’équipe de patinage de vitesse courte piste. « Étant donné que j’allaite encore, ma fille ferait probablement le voyage si je vais en Coupes du monde cette année. On reverra le plan l’année prochaine », termine Drolet, un petit sourire aux lèvres.

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