3 Avr - 2020 | par Mathieu Dauphinais

COVID-19

Melanie Myrand vit un marathon bien différent

Nouvelle

Montréal, 3 avril 2020 (Sportcom) – « Il ne faut pas dépenser toute notre énergie dès les premières semaines », indique Melanie Myrand. L’infirmière praticienne en soins de première ligne, qui a pris le 27e échelon au marathon aux derniers Championnats du monde, compare la situation actuelle à une longue course à pied.

« Je pense que ce sera un marathon, dit-elle d’emblée. Je sais qu’on essaie de garder espoir que ça finisse bientôt, dans un mois ou deux, mais je pense que ça va prendre du temps et qu’il faut prendre ça au jour le jour. »

Comme dans un marathon, il faut y aller un pas à la fois, ne pas se comparer aux autres. Il est important de rester patient et de maintenir le rythme.

« Parfois, on utilise toute notre énergie physique et émotionnelle au début et il n’y a plus rien qui reste », souligne-t-elle en rappelant que cela peut prendre du temps pour récupérer, même lorsqu’on reste à la maison.

Si elle offre davantage d’heures aux cliniques où elle travaille en Montérégie, le mot d’ordre demeure toutefois de travailler en équipe et d’éviter les quarts de longue durée pour ne pas s’épuiser rapidement.

« On apprend beaucoup. On fait plus de télémédecine et on voit moins les patients (en personne) », assure-t-elle en expliquant intervenir auprès de personnes atteintes de la COVID-19 qui n’ont pas nécessairement besoin d’être transférées à l’urgence, mais qui ont besoin d’une évaluation.

Les bienfaits de la course

Dans les dix derniers kilomètres d’un marathon, Melanie Myrand essaie d’avoir des mantras positifs. Pour trouver la motivation, elle pense aux personnes qu’elle aime, à celles qui ont fait des sacrifices pour la voir réussir.

« Le marathon nous donne des outils dans la vie quand elle est dure, affirme-t-elle. Maintenant, même si on ne peut pas aller les voir, on peut quand même penser aux autres, les appeler et essayer d’être là pour eux. »

Tant qu’il est possible de garder une distance de deux mètres, elle encourage tout le monde à faire 30 minutes de course à pied ou d’activité physique chaque jour.

« Si je pouvais donner une prescription d’exercice à chacun de mes patients, je donnerais ça », dit-elle en reconnaissant que plusieurs vivent une situation complexe. « Je vois des patients plus stressés. Certains qui vivaient de l’anxiété ou une dépression ont une rechute de leur santé mentale. C’est sûr que l’exercice aide beaucoup en ce moment. Ça peut changer les idées et nous faire profiter du beau temps. »

Pour sa part, elle continue de sortir courir de 60 à 75 minutes tous les jours, même si elle ne sait pas si le calendrier de ses courses à venir est appelé à changer. Elle continue de se préparer en vue du marathon de Berlin, prévu en septembre.

« Quand on fait un entraînement pour le marathon, c’est toujours un équilibre entre faire trop et ne pas faire assez. Il faut toujours être un peu plus fatigué que d’habitude après une course, mais il faut récupérer. C’est la même chose dans la vie maintenant. Il faut trouver cet équilibre. »

Si nous courons collectivement un autre type de marathon, Melanie Myrand rappelle également que la société aussi devra prendre le temps pour récupérer après cette crise, comme à la suite d’une longue course.

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