28 Oct - 2015 | par Mathieu Laberge

Cyclisme sur piste – Coupe du monde 2015-2016

Moins nombreux, mais tout aussi motivés

Montréal, 28 octobre 2015 (Sportcom) – La saison des Coupes du monde de cyclisme sur piste qui débutera vendredi, à Cali, en Colombie, sera déterminante pour les pistards québécois qui voudront être de retour aux Jeux olympiques de Rio après avoir été absents de ceux de Londres.

Si, en temps normal, trois Québécois devaient être au départ des épreuves de la fin de semaine, ce nombre est passé à un. Mardi, le sprinter Hugo Barrette a lourdement chuté à l’entraînement en étant éjecté à l’extérieur de la piste et il devra faire l’impasse sur les compétitions. Rémi Pelletier-Roy n’a pas fait le voyage en raison d’une fracture de la clavicule gauche subie il y a une dizaine de jours. Ne reste plus que Kirsti Lay, qui fera partie de la puissante équipe de poursuite canadienne.

À la poursuite d’une autre médaille olympique

Aux Jeux olympiques de Londres, l’équipe canadienne de poursuite féminine avait été médaillée de bronze à cette épreuve qui était alors disputée à trois sur une distance de 3000 mètres. Depuis ce temps, l’épreuve a désormais le même format que la course masculine, soit à quatre cyclistes qui parcourent 4000 mètres.

C’est à ce moment que Kirsti Lay a commencé à délaisser le patinage de vitesse longue piste pour se concentrer sur le vélo. Montréalaise d’adoption depuis qu’elle a épousé l’ancien patineur de vitesse longue piste et médaillé d’or olympique, Mathieu Giroux, elle fait partie du groupe de six athlètes qui batailleront pour les quatre places à l’enjeu.

L’été dernier, Lay était membre du quatuor médaillé d’or aux Jeux panaméricains en compagnie de Jasmin Glaesser, Laura Brown et Allison Beveridge au vélodrome de Milton. C’est au même endroit où elle poursuit son entraînement avec l’équipe canadienne qui continue de tester différentes combinaisons d’athlètes afin de trouver quel sera le quatuor le plus rapide.

« Chaque jour compte! Selon les forces de chacune, l’ordre est varié pour faire ressortir le meilleur de chaque fille », a indiqué l’athlète de 27 ans, la semaine dernière, tout juste après son dernier entraînement avant de prendre son vol pour la Colombie.

Lorsqu’elle était patineuse, Lay participait aux poursuites par équipe. Elle croit que cela l’a aidée à faire sa place rapidement parmi les meilleures au pays lorsqu’elle a troqué ses patins pour un vélo.

« Oui, c’est un avantage. Il faut savoir utiliser nos forces, mais aussi avoir une stratégie. En patinage de vitesse, on ne peut pas aussi bien maintenir notre vitesse que sur un vélo. Par contre, le sillonnage et la concentration que cela demande à l’effort sont très similaires », affirme-t-elle.

S’entraîner à Milton ravive les beaux souvenirs des Jeux panaméricains. « C’est comme si cela s’était déroulé la semaine dernière et c’est le fun de se rappeler ce que nous avons fait à ces Jeux. Lorsque nous souffrons à l’entraînement, ce sont ces images qui nous reviennent en tête. Nous entraîner ici fait une grande différence et nous avons rapidement adopté l’endroit. »

Au cours de la saison estivale, la polyvalente athlète a pris part à plusieurs compétitions en cyclisme sur route. Elle a d’ailleurs été sacrée meilleure grimpeuse au Tour de Californie.

Poursuivre l’élan de Toronto

Interviewé par Sportcom samedi dernier, Hugo Barrette a mentionné vouloir faire preuve de constance cette saison. Le sprinter qui devait participer au sprint par équipe, au sprint individuel et au keirin, a été révélé au grand public aux Jeux panaméricains où il a obtenu trois médailles, deux d’or et une de bronze. Pas des médailles de pacotille selon lui, car les meilleurs sprinters du continent américain font partie de l’élite mondiale.

« Ç’a été un grand pas dans ma carrière. Le plus important pour moi, c’était d’aller chercher la victoire contre des gars comme Fabian Puerta (NDLR : vice-champion du monde au keirin en 2014) ou Hersony Canelon qui ont gagné de Coupes du monde l’an passé. Tout le monde s’attend maintenant à ce que je fasse bien en Coupe du monde. Ça ajoute un peu de pression, mais c’est de la bonne pression qui me porte à me dépasser. »

L’athlète originaire des Îles-de-la-Madeleine a surtout des visées sur une qualification individuelle, où il croit avoir une plus grande marge de manœuvre qu’au sprint par équipe. À la suite de son accident survenu cette semaine, cette fenêtre vient de se referme un peu plus.

« Nous avons le potentiel de nous qualifier, mais il faut être proche du top-5 à chaque Coupe du monde. Avec ce que nous avons fait aux Jeux panaméricains, nous sommes capables de le faire et il faudra une saison presque parfaite et rester en santé », expliquait-il samedi. « Si tu ne te qualifies pas par le sprint par équipe, il n’y a que neuf places individuelles. C’est donc très compétitif! »

Ed Veal à la rescousse de Rémi Pelletier-Roy

Le Longueuillois Rémi Pelletier-Roy devait être du voyage, mais une chute survenue à l’entraînement il y a une dizaine de jours s’est traduite en une fracture de la clavicule gauche. Le spécialiste de l’omnium doit donc ronger son frein, sauf qu’il tente de tirer le meilleur de la situation.

Son coéquipier Ed Veal le remplacera à l’omnium cette fin de semaine. Hasard ou signe du destin, l’Ontarien avait le nombre minimal de points UCI pour s’inscrire à une Coupe du monde. Si le Canada n’avait pu aligner un athlète à cette course, les chances de voir le Québécois aux Jeux olympiques de Rio auraient presque été anéanties.

« C’était le seul athlète au Canada, sauf moi, qui avait au moins 90 points. Sans lui, ce serait catastrophique, car je n’aurais pu participer aux Championnats du monde et j’aurais pas mal été game over! Le fait qu’il soit là sauve mon cheminement. »

Avant de reprendre le collier à l’étape de Cambridge (Nouvelle-Zélande), au début décembre, Pelletier-Roy poursuivra sa préparation à l’intérieur sur un rouleau d’entraînement.

« Ça fait du bien de prendre dix jours de repos et l’histoire dira si c’est bon ou pas. Je n’ai pas de lunettes roses et ce n’est évidemment pas le scénario idéal, sauf que si je reste positif. Je m’entraîne fort sur le rouleau et je crois que je pourrai revenir aussi fort qu’avant. »

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