11 Oct - 2016 | par Sportcom

Tennis de table

Pierre-Luc Thériault doit faire une croix sur la compétition

Montréal, 11 octobre 2016 (Sportcom) – Peu de gens auront à leur biographie une retraite à 22 ans. C’est le cas de Pierre-Luc Thériault, un joueur de tennis de table du Bas-Saint-Laurent qui était bien actif sur le circuit international.

Médaillé de bronze aux Jeux panaméricains de Toronto, le jeune athlète avait comme objectif de se qualifier pour Rio 2016. La balle n’a cependant pas bondi en sa faveur durant le week-end des sélections nord-américaines au printemps dernier, et il a dû faire le deuil de son rêve olympique.

« Ç’a été difficile, mais tu t’y prépares mentalement sans t’en rendre compte. Je savais avant le tournoi que ça se pouvait que ça ne marche pas. Tu fais tout pour que ça fonctionne, mais des fois, dans le sport, on perd des matchs. Ç’a été un choc de dire que je n’ai pas atteint mon objectif, mais en même temps, je savais que ça se pouvait », a confié Thériault.

Ce n’est pas cette déception qui l’a amené à se retirer du sport de haut niveau. Depuis quelques années déjà, c’était son plan de tirer sa révérence après le rendez-vous sud-américain.

« Ç’a pas mal toujours été clair pour moi que j’essayais d’aller aux Jeux de 2016 et qu’après je prenais ma retraite », indique-t-il.

Continuer son parcours sur le circuit international n’était pas une option pour Thériault qui a toujours souhaité étudier en génie civil à l’université.

« Ce n’est pas possible d’étudier en génie par correspondance. Pour moi, jouer et étudier dans ce qui me passionne n’a donc jamais été une option. »

Un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres

Pierre-Luc Thériault s’est souvent fait répéter combien il était chanceux d’habiter l’Europe depuis 5 ans. C’est joli l’Europe, mais ce n’est pas chez lui.

« C’est cool, oui, mais jusqu’à un certain point. La plupart des athlètes répondraient que s’ils pouvaient, ils s’entraîneraient chez eux, dans leur pays. »

S’il avait eu l’option de s’entraîner au Canada tout en suivant deux ou trois cours par session, il l’aurait fait. « J’aurais continué à jouer », affirme-t-il.

« Je ne veux pas être dur avec ma Fédération, mais disons que la gestion de la carrière d’un joueur de tennis de table n’est pas facile. Tous les gars de l’équipe nationale qui ont participé aux sélections olympiques étaient dans différents pays d’Europe pour l’entraînement. »

Ce n’est pas l’équipement qui manque aux joueurs du pays en Amérique du Nord, mais le bassin d’adversaires.

« Tu peux être le meilleur contre un type de joueur, ça ne vaut rien en tennis de table. Il y a plein de styles en compétition et il faut s’entraîner à être bon contre tous les styles de joueurs. Il y a quelques bons adversaires au Canada, mais pas assez. En Europe, il y en a des centaines dans un rayon de 500 km. »

C’est en Hongrie que l’athlète de Saint-Fabien a passé la dernière année. Il n’avait que 16 ans quand il a quitté le foyer familial pour la première fois afin de s’entraîner de l’autre côté de l’océan.

« C’était moi qui gérais une bonne partie de ma carrière sportive. J’étais jeune, j’ai donc rapidement développé un sens de l’organisation et de la débrouillardise. Quand tu es tout seul en Europe, il faut que tu te disciplines toi-même pour être en forme et faire ce que le coach te dit. Tu es laissé à toi-même », explique-t-il.

Ces cinq ans d’exil lui ont tout de même permis d’être celui qu’il est aujourd’hui. « Disons que quand tu es tout seul et que ta carte de crédit ne fonctionne pas, il faut que tu te débrouilles. Il n’y a plus grand-chose qui me déstabilise maintenant. »

Un examen ? Pas de problème !

Maintenant qu’il est de retour sur les bancs d’école à temps plein, le tennis de table manque beaucoup à Pierre-Luc Thériault. Il ne s’ennuie cependant pas de toutes les préoccupations qui entouraient son sport.

« Je suis quelqu’un qui se mettait beaucoup de pression avec les compétitions. Maintenant, je n’ai plus ça et ça m’enlève un gros stress. Quand on avait des tournois importants, je pensais à ça tout le temps. Ça revenait toujours dans ma tête. »

Il se sent maintenant en plein contrôle de sa vie. « La pire chose que je peux avoir, c’est un examen ! Et c’est pas mal moins pire parce que l’examen ne change pas en cours de route. Quand t’es prêt, t’es prêt! En tennis de table, tu peux être prêt, mais l’autre peut l’être plus que toi. »

Entre les études et les examens, Pierre-Luc Thériault espère bien se garder un peu de temps pour aider la relève. Il a d’ailleurs entraîné les plus jeunes cet été et a aidé l’équipe du Québec lors des derniers Championnats canadiens.

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