16 Nov - 2015 | par Sportcom

Année du soccer féminin

Quand une seule voix peut faire toute la différence

Montréal, 16 novembre 2015– Il y a 24 ans, l’équipe canadienne de soccer féminin regardait passer le bateau sur lequel elle avait tant rêvé monter. Le 16 novembre 1991 avait lieu le match historique initial de la première Coupe du monde féminine de la Fédération internationale de soccer (FIFA), à Canton (Guangzhou), en République populaire de Chine. Le Canada ne faisait pas partie des 12 équipes concurrentes.

La Coupe du monde masculine a vu le jour en 1930, soit plus de 60 ans avant celle des femmes. À la fin des années 1970, il n’était même pas encore question d’un tel événement du côté féminin.

« Je rêvais à quelque chose qui n’existait pas. Dans mon temps, on espérait que la FIFA créerait une Coupe du monde. En 1978, on a gagné le championnat canadien et j’étais fâchée de ne pas pouvoir aller plus loin », a confié Sylvie Béliveau, ancienne joueuse et première entraîneure de l’équipe nationale canadienne féminine en Coupe du monde. Elle ignorait alors que son souhait se réaliserait un jour.

Annie Caron

Oser défier

En 1986, les choses ont changé, lors du 45e Congrès de la FIFA organisé pendant la Coupe du monde masculine au Mexique. Ellen Wille, membre de la fédération norvégienne de soccer, a été la première femme à prendre la parole et à confronter les membres du congrès. Elle a pointé du doigt l’absence du soccer féminin. Ce volet n’était mentionné dans aucun document de la fédération internationale et, selon elle, il était temps que les femmes aient leur propre Coupe du monde et participent aux Jeux olympiques dans cette discipline.

Grâce à son intervention, le président de la FIFA, João Havelange, et le secrétaire général, Joseph S. Blatter, ont soutenu personnellement le mouvement du soccer féminin. Ce faisant, la fédération a changé son fusil d’épaule et a décidé d’organiser un événement test en 1988.

Selon Sylvie Béliveau, « avec cette annonce le Canada s’est un peu réveillé » et la première équipe nationale de soccer féminin a vu le jour en 1986. Les Québécoises ont toujours été présentes au sein de la formation. Même si leur nombre a varié au cours des années, elles étaient généralement de trois à quatre à faire partie du onze canadien.

Coupe test

L’événement pré Coupe du monde a eu lieu en Chine deux ans après la décision de la FIFA. Douze équipes étaient invitées, dont le Canada. Ce dernier s’était qualifié pour les quarts de finale, mais a terminé neuvième après s’être incliné 1-0 contre la Suède. Par ailleurs, trois Québécoises figuraient sur l’équipe : Annie Caron (attaquante), Connie Cant (milieu) et Sylvie Béliveau (entraîneure-adjointe).

« C’était super intéressant, nous avons adoré et étions fières ! Nous rêvions d’atteindre ce niveau. Nous avons subi une pression incroyable, parce que nous voulions performer aux meilleures de nos capacités pour prouver que nous méritions la tenue d’une vraie coupe. À partir de ce moment, nous regardions en avant et il n’était pas question de retourner en arrière. Nous y avions pris goût », se rappelle avec émotions Annie Caron.

Par ailleurs, l’ancienne attaquante a avoué qu’elle aurait aimé que cette occasion arrive plus tôt, mais le soccer féminin devait avant tout avoir une progression globale. L’événement a tout de même attiré les foules puisque 45 000 spectateurs ont assisté au match d’ouverture entre la Chine et le Canada.

1991 sans le Canada

À la première Coupe du monde de soccer féminin en 1991, seulement 12 équipes s’étaient qualifiées. Le Canada a raté de peu sa participation à cette rencontre historique en terminant deuxième derrière les États-Unis au Championnat de la CONCACAF qui n’envoyait qu’une équipe. Pour cette première coupe, l’or a été remis aux États-Unis, l’argent à la Norvège et le bronze à la Suède.

« Quand on regarde en arrière, il n’y a aucun doute que le Canada était nettement en avance sur les autres pays. C’était un moment tranchant. Les Américaines étaient tellement plus fortes », commente l’entraîneure Béliveau.

De son côté, Annie Caron croit que cette défaite représentait un échec personnel pour les joueuses et pour le soccer féminin. « Je crois que nous étions toutes responsables. Nous avons pris la défaite comme un apprentissage forcé et nous avons amélioré plusieurs choses pour s’assurer d’être présentes en 1995. Dans le sport, un échec n’est pas une fin, mais un obstacle. Nous avons beaucoup appris et remonté la côte. »

Même si ce tournoi représentait une percée pour le soccer féminin, il ne jouissait pas encore de la même renommée que du côté masculin. Les matchs n’étaient pas télédiffusés et seulement 26 parties ont été jouées entre le 16 et le 30 novembre. D’ailleurs, la durée réglementaire des matchs était de 80 minutes, soit deux mi-temps de 40 minutes au lieu de 90 minutes comme il se fait maintenant.

Pendant très longtemps, les parties des hommes furent disputées sur une plus longue période, donnant davantage de repos aux joueurs entre les affrontements. Au fil des ans, la Coupe du monde féminine est passée de 15 à 30 jours augmentant les journées de récupération entre les matchs d’une jusqu’à cinq.

Aujourd’hui, le soccer féminin a fait des pas de géants et compte plus de 30 000 000 de joueuses licenciées dans le monde. Au Canada, 40 % des athlètes en soccer sont des filles et des femmes. Lors de la dernière Coupe du monde féminine de la FIFA, l’été dernier, au Canada, 1 353 506 spectateurs se sont déplacés dans les différents stades, plus de 45 millions de téléspectateurs ont regardé la finale et 9 milliards de tweets ont été partagés.  

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Rédigé par Sportcom pour la Fédération de soccer du Québec

 

Source : Michel Dugas
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