26 Oct - 2020 | par Luc Turgeon

Judo

Un premier test réussi à Budapest

Nouvelle

Montréal, 26 octobre 2020 (Sportcom) – Sans surprise, la récolte de quatre médailles des judokas canadiens au Grand Chelem de Budapest la fin de semaine dernière a de quoi ravir le directeur général de Judo Canada, Nicolas Gill, qui s’est dit « excessivement satisfait » des résultats obtenus.

L’Ontarienne Jessica Klimkait a été la première représentante de l’unifolié à fouler les tatamis en Hongrie et elle n’a pas déçu en raflant la médaille d’or des moins de 57 kg. Samedi, c’était au tour d’Antoine Valois-Fortier (-81 kg) de décrocher l’argent, lui qui, en entrevue avec Sportcom avant de s’envoler pour l’Europe, qualifiait sa forme d’« acceptable », de « pas mauvaise ».

Arthur Margelidon (-73 kg) et Shady El Nahas (-100 kg) sont quant à eux montés sur la troisième marche du podium de leur catégorie respective, alors que Catherine Beauchemin-Pinard s’est classée cinquième chez les moins de 63 kg. Les judokas n’avaient pas pris part à une compétition internationale depuis le mois de février.

« Ça commençait à faire un bout de temps qu’ils avaient repris l’entraînement et on n’avait aucun moyen pour bien les évaluer », souligne Nicolas Gill.

Après de longues réflexions et plusieurs discussions, le Grand Chelem de Budapest semblait être l’occasion idéale pour constater si les mesures prises en temps de pandémie s’avéraient bénéfiques.

« Nous étions confiants que les athlètes avaient une forme suffisante pour être compétitifs, mais ils nous ont montré qu’ils étaient plus que compétitifs » – Nicolas Gill

Ce sont 405 judokas provenant de 61 pays qui ont croisé le fer au Grand Chelem de Budapest. À titre comparatif, celui de Paris en février dernier avait accueilli 680 athlètes de 115 délégations et celui d’Abou Dhabi, à pareille date l’an dernier, avait vu 551 compétiteurs de 95 nations s’affronter.

Nicolas Gill n’avait donc pas mis la barre très haut avant le début des hostilités, d’autant plus que l’absence des Japonais libère assurément quelques places sur les podiums. Le Québécois a tout de même été surpris par le taux de participation considérant le contexte actuel.

« Certains en étaient à leur deuxième ou troisième compétition, alors le niveau de préparation fluctuait beaucoup. Ce n’était pas le niveau le plus relevé, mais c’était tout de même plus élevé que ce à quoi je m’attendais. »

Ajustements nécessaires

L’événement a forcé les participants à se soumettre à une toute nouvelle préparation. Quatre tests de dépistage ont été effectués avant la tenue du tournoi, les athlètes ont dû s’isoler dans leur chambre d’hôtel à leur arrivée en Hongrie et leurs déplacements ont été restreints.

Comme la plupart des judokas, Catherine Beauchemin-Pinard a ressenti de la nervosité en lever de rideau, le temps de se remettre dans le bain. « J’étais plus nerveuse qu’à l’habitude. Ça faisait tellement longtemps ! Normalement, ma routine vient de façon plus naturelle. Là, je devais penser comment me préparer et retrouver les bonnes sensations, mais c’est revenu assez vite », a-t-elle précisé samedi.

« Je me sentais un peu offbeat au début de la journée », a confié pour sa part Arthur Margelidon. « Surtout avec la perte de poids faite à la dernière minute parce qu’ils ont confirmé le tournoi plus tard. »

« La routine de tout le monde a été chamboulée. Ça faisait beaucoup d’interrogations pour les athlètes et pour les entraîneurs, commente Nicolas Gill. De voir les athlètes performer dans un tel contexte démontre le niveau d’engagement de tous et leur capacité à s’ajuster. Des qualités qui seront primordiales au cours des prochains mois. »

Changements de plan

L’équipe canadienne devait aussi profiter de ce séjour sur le Vieux Continent pour s’entraîner durant trois semaines aux Pays-Bas et en Allemagne. Les récentes restrictions européennes l’ont toutefois forcée à revoir ses plans, alors que le centre national d’entraînement néerlandais a fermé ses portes aux étrangers. Les judokas s’entraîneront plutôt dans la capitale hongroise cette semaine avant de revenir à Montréal jeudi.

« C’était une logistique relativement complexe, mais on se doutait qu’il risquait d’y avoir des changements, admet Nicolas Gill. On reste à l’affût. Ce que je me plais à dire, c’est qu’on sait ce qu’on fait aujourd’hui et on s’ajustera demain en conséquence. Si on veut avoir des athlètes prêts pour les Jeux de Tokyo, on ne doit pas avoir peur de prendre des décisions rapides dans une situation aussi changeante. »

Pour le moment, les Championnats panaméricains sont toujours prévus au calendrier, du 19 au 22 novembre, au Mexique. Reste à voir si l’événement pourra bel et bien avoir lieu et, si c’est le cas, quels athlètes canadiens seront sélectionnés pour y combattre.

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