29 Sep - 2015 | par Alexandra Piche

Patinage de vitesse sur courte piste

Vers une nouvelle Marianne St-Gelais

Montréal, 29 septembre 2015 (Sportcom) – « Je suis trop prévisible au niveau international. Je veux que les filles se demandent ce que je vais faire quand je suis sur la glace, qu’elles ne sachent pas à quoi s’attendre de la nouvelle Marianne! » Depuis les Jeux olympiques de Sotchi, la patineuse de vitesse courte piste Marianne St-Gelais s’est remise en question afin accéder à un autre niveau. Bien qu’elle fasse partie des meilleures de son sport, elle n’a pas encore atteint les sommets désirés.

« Ma médaille d’or olympique et mon titre de championne du monde, je ne les ai pas encore et je travaille fort pour les acquérir! Toutes les décisions que je prends depuis l’an dernier sont en fonction de ces deux objectifs », indique la patineuse de Saint-Félicien.

Pour ce faire, elle travaille très fort pour développer son agressivité sur la glace, un aspect qu’il lui a beaucoup manqué ces dernières années. « Je veux qu’il y ait vraiment une différence entre moi à l’extérieur de la glace et sur la glace. Je dois apprendre à être plus tactique et à voir les occasions. Je suis trop rôdée pour faire les mêmes choses. Par exemple, par le passé, je faisais beaucoup de dépassements à l’extérieur, donc j’étais très prévisible. L’an dernier, nous avons travaillé beaucoup de nouvelles choses comme des dépassements vers l’intérieur par exemple. Je veux toutes les surprendre! »

Si la saison passée, la triple médaillée d’argent olympique se permettait des erreurs pour arriver à ses fins, elle sera beaucoup plus sévère avec elle-même cette année. « Des erreurs, j’en ai fait. Maintenant, je sais comment ça marche. Parfois l’an passé, je n’arrivais pas à faire ce que je voulais, mais je trouvais du positif. C’est sûr que je suis encore en période d’essais, mais je veux toujours réussir à faire quelque chose. Par exemple, si nous avions prévu un dépassement sur une patineuse chinoise au dernier tour, je veux l’essayer et le réussir. Si je ne le fais pas, je ne serai pas satisfaite, et ça, peu importe le résultat de ma course. »

« Je veux saisir tout ce qui s’offre à moi. Par le passé, je ratais des portes parce que je n’arrivais pas à voir les ouvertures. Je veux aller chercher cette expérience-là et ne plus passer à côté d’occasions importantes. »

Une pression encourageante

Si Marianne St-Gelais doit maintenir le niveau pour demeurer parmi les meilleures patineuses au monde, elle doit également constamment se démarquer sur la scène nationale. Bien qu’elle ait tout raflé lors des sélections nationales cet automne, la compétition est féroce et la relève talentueuse.

« D’un côté, je veux donner et je veux que les jeunes apprennent de moi, mais de l’autre, moi aussi j’ai mon travail à faire si je veux rester au sommet. Je ne peux pas me permettre de relâcher au national, parce que ces filles-là poussent et sont là. Si je veux rester au top, je dois toujours me pousser. Elles me mettent la pression dont j’ai besoin pour performer », confie St-Gelais.

« D’un autre côté, c’est encourageant de voir que la relève est talentueuse. Je suis consciente que je ne pourrais pas patiner éternellement et c’est bien de voir que le sport peut maintenir un niveau élevé. C’est vraiment encourageant de voir les filles. Il faut en prendre soin et éviter de les briser mentalement. »

Une relève talentueuse, c’est aussi encourageant pour l’équipe de relais. Avec la retraite de Jessica Hewitt et la pause de Marie-Ève Drolet qui a eu un enfant en janvier dernier, la pression est plus forte sur les jeunes. Plus elles prendront de l’expérience, plus elles pourront l’utiliser lors des relais par équipe. « Présentement, notre équipe n’est pas définie. Plus nous allons nous rapprocher des Jeux, plus un esprit d’équipe va se créer. Il faut que la chimie soit parfaite et en ce moment, je ne suis pas certaine que nous soyons rendues là », explique la patineuse.

Selon elle, les différentes expériences de chacune influencent leur attitude sur la glace. « Il faut avoir les mêmes objectifs. Moi, c’est sûr que j’embarque en me disant que je veux gagner l’or parce que j’ai de l’expérience et j’ai fait beaucoup de relais dans ma vie. Je sais ce que je veux, mais pour les plus jeunes, c’est différent. Disons qu’elles ont mal aux jambes parce qu’elles ont fait beaucoup de courses dans la journée, ce mal de jambes peut les amener à penser autrement. La bonne attitude s’acquiert avec l’expérience. »

Par contre, le talent n’est pas ce qui manque au Canada pour avoir une bonne formation au relais selon St-Gelais. « Nous avons les bons pions, mais il faut peaufiner beaucoup de choses. L’an passé, c’était nos premiers relais ensemble pour la plupart. Déjà cette année, il devrait y avoir une différence! »

Marianne St-Gelais poursuivra donc son travail acharné jusqu’en 2018, où elle espère enfin s’emparer de sa médaille d’or olympique. Elle tentera au passage de monter sur la plus haute marche du podium des Championnats du monde cette année, un titre qu’elle attend depuis longtemps!

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