Anthony Hay et Émilien Langelier sont médaillés d’argent en double à Tokyo
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Judo Québec
Montréal, 11 janvier 2017 – Dans les sous-sols d’un centre communautaire de Notre-Dame-de-Grâce se trouve un club qui a formé plusieurs grands noms, dont le judoka le plus décoré de l’histoire du judo canadien, Nicolas Gill. Le Shidokan, dirigé de main de maître par M. Hiroshi Nakamura, est depuis toujours reconnu comme un créateur de champions.
L’homme derrière le Shidokan a été formé au célèbre Kodokan, la Mecque du judo au Japon. Sensei Nakamura a commencé à pratiquer son sport de prédilection à l’âge de 12 ans. À l’époque, il souhaitait pouvoir rivaliser contre ses cinq frères lors de leurs épisodes de querelles!
Il se mesurait à l’élite de son pays quand il s’est blessé au dos et a raté sa chance de participer aux Championnats du monde de 1967 dans l’uniforme japonais.
L’année suivante, l’athlète né en 1942 a décidé de tout quitter et se rendre en Amérique. Rien ne l’attendait là-bas, mais il a couru le risque de voir où le mènerait son destin.
Il n’a cependant pas atterri au Québec tout de suite, passant d’abord par quelques états américains et l’Ouest canadien avant de jeter l’ancre à Montréal. Il était cependant l’entraîneur privé du Canadien Terry Farnsworth aux Jeux olympiques de Munich, en 1972.
« J’avais payé de ma poche pour l’accompagner. C’est là que Judo Canada m’a remarqué et que j’ai finalement atterri à Montréal », se souvient-il.
Il a initialement ouvert son propre dojo à Dorval, puis a décidé de déménager dans Notre-Dame-de-Grâce. « Nous avions un bon bassin de jeunes athlètes à Dorval, mais quand ils arrivaient à l’âge d’être à l’université, ils allaient habiter au centre-ville et ne revenaient pas. Je me suis dit que c’était sûrement à moi d’aller m’installer à Montréal pour les suivre », raconte sensei Nakamura en riant.
C’est ainsi qu’est né le Shidokan qu’on connaît aujourd’hui. Avant que le Centre national basé à l’Institut national du sport du Québec voie le jour, les athlètes de la délégation canadienne s’entraînaient au Shidokan.
« Au Japon, la norme voulait que les jeunes s’entraînent six jours par semaine, entre deux et trois heures par jour, dès leurs débuts dans le sport. Au Canada, c’était différent. Il n’y avait pas autant d’entraînements par semaine », indique M. Nakamura.
Au Shidokan, c’était cependant possible de le faire. Des gens de partout au pays venaient donc s’installer à Montréal pour avoir accès à un plus grand nombre d’heures d’entraînement. « C’est comme ça qu’éventuellement, le Shidokan est devenu un Centre national d’entraînement. Durant la période de préparation pour les Jeux olympiques de 1976, nous sommes passés à deux entraînements par jour. »
« La voie de l’ambition »
En français, Shidokan signifie « la voie de l’ambition ». Et selon le maître du dojo, l’ambition et le travail sont la clé de la réussite en judo.
« Je dirais que la réussite en judo est constituée de 90 % de travail et d’acharnement, de 8 % de talent et d’un 2 % de facteurs incontrôlables. Il faut aimer le judo et être prêt à s’investir pour devenir un champion », explique Hiroshi Nakamura.
C’est grâce à son amour du sport et sa volonté que Nicolas Gill a inscrit son nom dans l’histoire du judo canadien. « Il est venu s’entraîner à mon club à l’âge de 13 ans. Et honnêtement à l’époque, je n’avais aucun indice qu’il pourrait devenir un médaillé olympique », avoue l’entraîneur du Shidokan.
Selon lui, Gill a commencé à se démarquer du reste du groupe vers l’âge de 17 ans. « Il aimait le judo, ça se voyait. Il travaillait tellement plus, beaucoup plus que les autres. Il était concentré sur l’entraînement. Quand il a atteint cet âge, j’ai vu qu’il pourrait devenir un grand champion. Il était différent. »
Hiroshi Nakamura a eu un rôle important dans le développement de son protégé. Le judo a toujours eu une grande place dans sa vie.
« Monsieur Nakamura est quelqu’un de totalement dédié, affirme Nicolas Gill. Sa vie est consacrée entièrement au judo. Il a des objectifs très élevés et ce n’est jamais assez. Les résultats ne sont jamais assez bons. Il te pousse constamment à faire mieux et à t’améliorer. »
Le double médaillé olympique ne cache pas que les standards élevés de son sensei font partie des éléments qui lui ont permis d’atteindre les sommets de son sport.
« Il est très demandant et je pense que c’est ce qui est requis pour se pousser et continuer. Quand on fait une carrière internationale de plusieurs années comme moi, c’est primordial d’avoir quelqu’un qui est toujours là pour te défier », indique-t-il.
Prendre le flambeau
Après avoir remporté le bronze à Barcelone (1992) et l’argent à Sydney (2000), ce fut au tour de Nicolas Gill d’accompagner des athlètes sur « la voie de l’ambition ». Il était aux côtés d’Antoine Valois-Fortier quand il est monté sur la troisième marche du podium des Jeux olympiques de Londres en 2012.
Il est maintenant directeur général intérimaire et directeur de la haute performance à Judo Canada, mais s’est assuré de préparer une relève avant de quitter les tatamis.
« C’est bien de voir des athlètes de haut niveau devenir entraîneurs. Nous avons maintenant de bons entraîneurs au Québec. Ça permet d’assurer une relève », dit M. Nakamura.
De son côté, le maître du Shidokan prépare aussi la relève de son dojo. Il est d’ailleurs assisté de plusieurs jeunes entraîneurs prometteurs, dont son protégé Vincent Marticotte.
Le club montréalais a su démontrer la force de ses jeunes judokas le week-end dernier, en dominant le classement des Championnats canadiens élite. Cette compétition d’envergure présentée à Montréal réunissait les huit meilleurs de chacune des catégories.
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Rédigé par Sportcom pour Judo Québec
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