Surf des neiges - Coupe du monde
Surf des neiges - Coupe du monde
Montréal, 23 janvier 2017 (Sportcom) – Maxence Parrot en a fait du chemin depuis l’époque où il tondait les pelouses de ses voisins pour s’offrir sa toute première planche à neige!
Tous les soirs après l’école, il se rendait à la montagne pour pratiquer ses manœuvres sur les modules du parc à neige de Bromont. À 15 ans, il a commencé à suivre des planchistes professionnels sur les réseaux sociaux, et c’est à ce moment précis qu’il a réalisé ce qu’il voulait faire dans la vie.
« Je voyais qu’ils voyageaient partout dans le monde et qu’ils pratiquaient le snowboard toute l’année. C’est à ce moment que j’ai su que je voulais devenir un professionnel moi aussi », explique l’athlète qui a troqué ses skis pour une planche à neige à l’adolescence afin de faire comme son meilleur ami.
Un an plus tard, en 2011, le petit garçon de Bromont montait sur le podium de sa première compétition internationale à vie, le Shakedown de Saint-Sauveur.
« J’ai commencé à faire parler de moi. Ce n’est pas tous les jours qu’un petit nouveau se glisse sur le podium d’un événement où il y a plusieurs professionnels du milieu. »
Ce simple résultat a propulsé Parrot vers les sommets de son sport. Il a commencé à recevoir des invitations à des compétitions de renom et n’a cessé de se démarquer par la suite.
Maître de son destin
Les spécialistes du surf des neiges acrobatique ne font pas partie des athlètes dont la vie est programmée au quart de tour. Maxence Parrot est maître de toutes les décisions relatives à sa carrière depuis ses débuts, à 16 ans.
« Je gère absolument tout! C’est moi qui décide où et quand je m’entraîne sur la neige, dans le gymnase et au trampoline. C’est aussi moi qui décide de mes destinations et des compétitions que je fais », affirme-t-il.
Il profite de l’expertise d’entraîneurs au gymnase et sur le trampoline, ainsi que des conseils d’un préparateur mental, mais sur la neige, il est son propre patron.
Des sauts signés Parrot
Au fil des années, le planchiste a appris à maîtriser toutes les manœuvres fréquemment exécutées sur le circuit. À la recherche de nouveaux défis, il a commencé à inventer ses propres sauts.
« Je travaille beaucoup à développer de nouveaux trucs sur le trampoline l’été. J’aime faire travailler mon imagination, c’est ce que je préfère de notre sport. Nous sommes libres de créer. »
Premier à exécuter un quadruple périlleux en compétition, l’athlète de 22 ans ne cesse de repousser les limites de son sport. L’année dernière, en Suisse, il a inauguré un saut comportant trois périlleux consécutif. Cet automne, il est devenu le premier surfeur à réaliser un backside rodéo 1440, une manœuvre élaborée sur le trampoline d’un gymnase de Bromont durant une saison morte.
« J’ai travaillé mon double backside rodéo 1440 pendant deux ans sur le trampoline et j’ai finalement eu le courage de l’essayer sur la neige. J’ai senti que le moment était là cet automne. Ça n’a pas été facile, ça m’a pris 11 essais avant de finalement l’atterrir sur la neige. »
C’est pourquoi les juges n’ont pas encore assisté à ce spectacle en compétition, même si cette création signée Parrot pourrait garantir au Québécois une médaille d’or grâce à son niveau de difficulté.
« Si je le réussis en compétition, ça peut facilement me donner la victoire. Cependant, mon ratio n’est pas très bon. C’est trop risqué de l’essayer. Je vais continuer de m’entraîner jusqu’à ce que ma constance soit meilleure. »
Une vidéo du double backside rodéo 1440 circule cependant sur les médias sociaux, prévenant les autres planchistes que le Bromontois a plus d’un tour dans son sac.
Une question de feeling
S’élancer à plusieurs mètres dans les airs avec les deux pieds fixés à une planche, ce n’est pas banal. Comment décider si le moment est venu de risquer une nouvelle manœuvre? « Tout est dans le feeling », selon Maxence Parrot.
« Je crois que rien n’est impossible. Si j’arrive à atterrir un saut sur le trampoline, pourquoi je n’y arriverais pas avec un snowboard aux pieds? »
Bien sûr, les conditions idéales doivent être réunies. Les structures de Big Air n’étant pas toujours similaires, les planchistes doivent évaluer s’ils atteindront une vitesse et une hauteur suffisantes pour effectuer leur acrobatie.
« Avec l’expérience que j’ai, je le sais, c’est tout. Il n’y a pas de normes dans notre sport quant aux installations, mais nous connaissons nos limites », indique Parrot.
Écarté du podium de l’épreuve de slopestyle des Jeux olympiques de Sotchi en 2014, le planchiste espère participer aux Jeux de Pyeongchang en 2018, où il aurait deux occasions de briller grâce à l’ajout de la compétition de Big Air au programme.
« Les sélections olympiques sont commencées. Deux places seront attribuées à la fin de la saison 2017 et deux autres laissez-passer seront donnés en janvier prochain, seulement un mois avant les Jeux. J’espère me qualifier cette année pour m’enlever ça de la tête », confie Parrot.
Il a justement bien commencé son parcours vers la Corée du Sud, en remportant la première compétition du calendrier à être considérée dans le processus de sélection de l’unifolié, à Laax, en Suisse, vendredi dernier.
En 1976, Bromont accueillait les compétitions de sports équestres des Jeux olympiques de Montréal. Qui sait, 42 ans plus tard, la petite ville des Cantons-de-l’Est honorera peut-être son premier champion olympique en surf des neiges.