Un balayage historique des relais canadiens à Montréal
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Patinage de vitesse sur courte piste – Championnats du monde
Montréal, 17 mars 2018 (Sportcom) – Ce ne sont pas tous les athlètes qui arrivent encore à remporter un titre mondial à 33 ans. Le patineur de vitesse courte piste Charles Hamelin s’est surpris lui-même en devenant champion du monde du 1500 m samedi, à l’aréna Maurice-Richard, quelques jours seulement après avoir annoncé qu’il repoussait sa retraite d’au moins un an.
Sur le bord de la glace durant la finale, son entraîneur Derrick Campbell se souvient à peine de sa réaction quand il a vu son protégé franchir l’arrivée au premier rang.
« J’ai quitté mon corps, je crois. Je ne suis pas certain. C’est un de ces moments où tu es juste trop content et fier. Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait. Je me souviens que j’ai sorti ma main pour lui faire un high five. Il a passé et, comme d’habitude, il a presque disloqué mon épaule ! C’est un de ces moments si spéciaux », a raconté Campbell.
Hamelin a avoué avoir eu besoin de quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait d’accomplir. Son entraîneur, lui, savait que le vétéran de l’équipe canadienne avait les jambes pour y arriver.
« C’est difficile d’espérer quelque chose en patinage de vitesse sur courte piste. Il y a tellement de profondeur dans le sport qu’il y a au moins 15 patineurs qui peuvent surprendre tous les jours. Si je m’y attendais ? Non. Est-ce que j’avais confiance que c’était possible ? Oui. Il se débrouillait tellement bien à l’entraînement. Je savais qu’il était dans une très bonne zone avant les Mondiaux », a indiqué Campbell.
Charles Hamelin, Derrick Campbell le connaît de long en large. Leur relation a commencé à se développer quand le patineur était d’âge junior. « Ça fait maintenant plus de 15 ans que je travaille avec Charles. J’étais avec lui à ses deux participations aux Championnats du monde juniors. Notre relation est différente parce que ça fait tellement d’années que je suis avec lui que nous nous comprenons vraiment bien. »
L’entraîneur n’a souvent même plus besoin d’utiliser des mots ou des gestes pour communiquer avec lui, un regard suffit à remettre la « locomotive de Sainte-Julie » sur la bonne voie. « Parfois, quand il est en pleine course, il n’a qu’à regarder mes yeux. Il y voit l’urgence ou le calme et il comprend immédiatement ce qu’il doit faire. Notre connexion est très forte. C’est vraiment spécial. Mon objectif est de développer quelque chose comme ça avec tous mes athlètes, mais avec Charles, ça fait tellement longtemps. »
Durant la finale du 1500 m, Hamelin a dû se fier seulement au plan établi avec son entraîneur avant la course. Samuel Girard (pénalisé) étant aussi de la bataille, l’entraîneur ne pouvait se permettre d’aider l’un ou l’autre de ses athlètes.
« Dans ce temps-là, je ne les coache pas pendant la course. Nous comptons seulement sur le plan d’avant course. C’est la procédure. Je ne peux pas donner de directives qui pourraient avantager un des deux patineurs », a-t-il expliqué.
Quand un seul Canadien est en action, Campbell utilise beaucoup ses mains pour communiquer. Il a précisé qu’il n’est cependant pas le style d’entraîneur à donner des directives à ses athlètes. Il préfère leur fournir de l’information.
« Je leur indique avec mes mains si un patineur se prépare pour un dépassement par exemple ou je leur donne des informations sur leur vitesse. Je leur donne le maximum d’informations pour qu’ils puissent prendre des décisions eux-mêmes selon ce que nous avons discuté avant. Je ne les vois qu’une ou deux secondes, maximum. Quand ils passent, s’ils veulent de l’information, ils lèvent les yeux vers moi. »
Une année de plus avec Charles Hamelin
Il y a quelques jours, Charles Hamelin a révélé qu’il ne prendrait pas sa retraite à la fin de la saison comme il l’avait annoncé cet automne. Après avoir réfléchi, il a changé d’idée à son retour des Jeux olympiques. Derrick Cambell a-t-il été surpris par ce revirement ?
« À la mi-saison, je pensais que c’était sérieux, sa décision de retraite, mais plus les semaines avançaient, plus ça devenait clair qu’il pensait à continuer. Au cours des dernières semaines, j’avais le sentiment qu’il allait poursuivre. Il m’a fait quelques commentaires qui ont rendu ça clair pour moi », a-t-il dit.
L’entraîneur était enjoué de savoir qu’il partagerait au moins une année de plus avec Hamelin. « Sa motivation est au bon endroit. Il est encore rapide et il veut encore être le meilleur. Je pense que c’est super. Il continue de s’améliorer. Regardez, il a été sacré champion du monde du 1500 m aujourd’hui ! »
Avec une victoire en poche, Hamelin est en bonne position pour lutter pour le titre de champion du monde au général. Cette médaille d’or était la 11e récompense dorée de sa carrière aux Mondiaux, mais il n’a jamais décroché le prestigieux titre au cumulatif. Le dernier Canadien à l’avoir fait est Marc Gagnon, en 1998.
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