Quatre fois médaillée en une journée, l’équipe canadienne impose son rythme à Montréal
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Montréal, 2 juillet 2020 (Sportcom) – Présentement en Alberta où les sports de combat sont permis, les judokas de l’équipe nationale ont du pain sur la planche. La fédération internationale espère relancer son calendrier dès le mois de septembre, laissant place à un léger sentiment d’urgence chez les athlètes afin de revenir au sommet de leur forme.
« Le processus de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo n’est pas complété et on va pouvoir cumuler des points quand les compétitions reprendront. Ça devient encore plus important pour nous d’être fin prêts quand tout va recommencer », souligne Antoine Valois-Fortier, 5e au monde chez les moins de 81 kg.
D’autant plus que les restrictions du confinement n’ont pas été les mêmes pour toutes les nations. « On entend des rumeurs à gauche et à droite que certaines équipes n’ont pas nécessairement ralenti à l’entraînement, mais on se concentre sur ce qu’on peut contrôler », ajoute le médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Londres, en 2012.
Il demeure que les judokas de l’unifolié voulaient vite reprendre le combat pour rattraper le retard des dernières semaines et éviter de perdre du terrain face à leurs adversaires. C’est pourquoi Judo Canada a organisé un camp à Lethbridge, en Alberta, où les sports de combat sont autorisés, contrairement au Québec.
« J’étais content d’apprendre la nouvelle. Au Québec, on ne peut pas combattre et dans d’autres pays, les judokas s’entraînent encore. J’avais juste l’impression qu’ils avaient une longueur d’avance sur nous et ça me stressait un peu », admet Jacob Valois, qui compte se qualifier pour les JO chez les moins de 66 kg.
Aux grands maux, les grands moyens. Ils sont neuf Canadiens à s’être envolés vers Lethbridge la semaine dernière. Sur place, ils profitent des installations du centre régional d’entraînement de Judo Canada, séjournent à l’hôtel et un traiteur cuisine leurs repas afin de limiter les déplacements.
« Le gym et le dojo sont désinfectés avant et après tous nos entraînements et nous sommes les seuls à y avoir accès », explique Valois-Fortier.
« J’étais sceptique au début et on a su qu’on partait peu de temps avant notre départ. Une fois que nous sommes arrivés ici et qu’on a commencé les entraînements, j’ai vu que c’était vraiment bien organisé et tout était pensé », confirme quant à elle Catherine Beauchemin-Pinard, seule femme de l’équipe à avoir fait le voyage dans l’Ouest canadien.
Liste des judokas présents à Lethbridge :
Catherine Beauchemin-Pinard (-63 kg)
Antoine Bouchard (-73 kg)
Étienne Briand (-81 kg)
Zachary Burt (-90 kg)
Mohab El Nahas (-90 kg)
Shady El Nahas (-100 kg)
Arthur Margelidon (-73 kg)
Jacob Valois (-66 kg)
Antoine Valois-Fortier (-81 kg)
Après une semaine
Le retour sur les tatamis a été exigeant pour la plupart des athlètes et la remise en forme s’annonçait laborieuse. « Le corps a fait comprendre qu’il aimait bien être en pause, mais à un certain moment, il faut remettre la machine en marche », constate Arthur Margelidon, classé 4e sur l’échiquier mondial des moins de 73 kg.
Cependant, après quelques jours d’entraînement, ce dernier voit déjà de l’amélioration, tant sur le plan technique que physique. « J’avais tellement envie de recommencer que je n’ai pas senti la rouille. Mais en faisant un deuxième entraînement chaque jour avec de la fatigue, c’est là qu’on voit qu’il y a eu un manque. »
À lire : Le sentiment de déjà-vu d’Arthur Margelidon
« Je vois aussi une grosse progression. Le cardio s’améliore, je retrouve mes réflexes, ma technique et ma force », remarque Jacob Valois.
Bien qu’ils aient fait tout en leur possible pour maintenir la forme à la maison au cours des trois derniers mois, le niveau d’intensité demeurait moins élevé qu’au dojo ou qu’à la salle de musculation avec l’équipe canadienne.
« La première semaine a été plus rough, mais déjà à la deuxième, les sensations de judo reviennent à la normale et c’est moins dur sur le corps, poursuit Catherine Beauchemin-Pinard. On s’habitue à prendre des chutes, à faire des prises, à faire du judo! »
Puisque Jessica Klimkait et Ecaterina Guica n’ont pu suivre la troupe pour des raisons de santé, la Montréalaise s’oppose à Antoine Bouchard, à Arthur Margelidon et à Jacob Valois – les plus légers du groupe – ainsi qu’à l’entraîneur Sasha Mehmedovic durant ce camp.
« Sasha est vraiment bon pour maîtriser sa force et me laisser travailler. Si je me battais avec les filles, elles feraient moins attention et ça serait plus dur un peu », estime la Montréalaise qui est 9e au monde chez les moins de 63 kg.
Vers l’inconnu
Le nouveau processus de qualification en vue des Jeux olympiques de Tokyo n’a toujours pas été annoncé, ce qui représente une situation particulière pour les judokas qui ont l’habitude de planifier avec des dates précises quand passer à l’action.
« Parfois, ça peut être plus dur pour la motivation et c’est plus compliqué à gérer, dit Beauchemin-Pinard. Mon seul objectif est de revenir en forme comme avant. Quand ils vont annoncer la première compétition, j’aurai un compte à rebours et je me concentrerai sur ça à ce moment-là. »
Pour sa part, Arthur Margelidon ne s’en fait pas et, à l’instar de sa coéquipière, sa priorité demeure la même, peu importe le moment où le calendrier sera dévoilé. « Que ça recommence en septembre ou en janvier, on va être prêt à performer et l’objectif ultime reste les Jeux olympiques. »
Cette pause forcée en raison de la pandémie offre aussi plus de temps aux athlètes pour se préparer. Un report dont Jacob Valois compte bien tirer avantage afin de peaufiner sa technique, lui qui pointe au 32e échelon mondial de sa catégorie de poids. « C’est une occasion en or d’avoir un an de plus pour arriver prêt. Les qualifications ne me stressent pas trop parce qu’il reste beaucoup de compétitions. Je travaille fort et on continue d’avancer. »
La situation évolue de jour en jour et les mesures changent tout autant. Sans pouvoir établir de plan de match à plus long terme, les athlètes devront plutôt y aller une semaine à la fois.
« Le mot d’ordre est “ progressif ”. Je me sentais un peu rouillé, mais ça revient tranquillement et petit à petit, on retrouve nos vieux réflexes. Ça va prendre quelques semaines avant de revenir à un bon niveau. Si je suis capable de culminer aux Jeux olympiques, je vais en être très fier, ça c’est sûr », conclut Antoine Valois-Fortier.
Les judokas seront de retour au Québec le 11 juillet prochain.
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