Marjorie Lajoie et Zachary Lagha montent sur le podium à Halifax
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Montréal, 25 septembre 2020 (Sportcom) – Janvier 2017. Nathalie Brochu se joint à l’équipe canadienne féminine de handball avec sa passion contagieuse, sa volonté de fer et son ambition habituelle afin d’aider les joueuses à relever un défi qui semblait insurmontable. Récit d’une qualification panaméricaine miraculeuse menée par une entraîneure-chef dévouée.
Dans le cadre de la Semaine nationale des entraîneurs, Sportcom présente jusqu’à vendredi une série de textes portant sur le travail de personnalités qui s’investissent pleinement pour leurs athlètes dans différents sports, différents milieux.
La Fédération canadienne de handball avait approché la Québécoise pour qu’elle monte une équipe féminine compétitive, elle qui avait un bagage bien garni pour répondre à la demande et réussir sa mission. Elle a joué au handball pendant plus de 20 ans et a déjà représenté l’unifolié, en plus de jouer trois années dans une ligue semi-professionnelle au Danemark. Éducatrice physique de profession, elle est entraîneure depuis bientôt 30 ans.
Après quelques mois en poste, Nathalie Brochu a monté la barre et a fixé l’objectif de qualifier le pays aux Jeux panaméricains pour une première fois en 12 ans. Les joueuses l’ont immédiatement suivie.
« Je n’avais jamais vécu ça. Elle dégage un leadership et une grande motivation. Elle a donné à toutes les filles le petit plus qui nous assure qu’il y a quelqu’un derrière nous qui croit en nous », affirme la joueuse Alexandra Pivin.
Face à une réponse positive, Nathalie Brochu a présenté un programme complet, établi sur deux ans, où elle a tout prévu, passant des entraînements aux compétitions et tout ce qui entoure la logistique.
Communicatrice hors-pair, elle a su bien s’entourer pour aider les joueuses à atteindre leur objectif. « Non seulement Nathalie nous a épaulées pour chaque moment où nous en avions besoin, elle a ramené toute une équipe avec elle pour nous encadrer », admet Pivin.
Nathalie Brochu a notamment fait appel à « son mentor » Jean-François Grimala pour former ses gardiennes de but et à son ancienne coéquipière Nadia Lefebvre, qui a généreusement offert de son temps pour aider l’équipe sur le plan psychologique.
D’autres personnes ont prêté main-forte et Nathalie Brochu leur est très reconnaissante. « Fany Ducas, la grande sœur d’une des joueuses, a monté tous nos programmes d’entraînement. Plusieurs parents ont trouvé des commanditaires pour financer le programme. Les gens en ont mis du temps ! » tient-elle à souligner.
Jusqu’aux Jeux panaméricains
La route vers Lima, où ont eu lieu les derniers Jeux panaméricains, a débuté avec un duel face aux Américaines, aux États-Unis. Malgré une belle performance, les Canadiennes se sont avouées vaincues par la marque de 22-20. Un deuxième affrontement entre les deux nations a eu lieu quelques jours plus tard au complexe sportif Claude-Robillard, où 600 personnes s’étaient déplacées pour l’occasion.
« Cette fois, les filles ont tout simplement gelé devant la foule », se rappelle Nathalie Brochu.
« On s’est complètement planté à Montréal », ajoute quant à elle Alexandra Pivin.
Cette défaite de 26-16 a forcé les Canadiennes à se tourner vers le tournoi de la deuxième chance prévu à Mexico City, réunissant le Canada, le Guatemala, le Chili et le Mexique. Une fois sur le terrain, les protégées de Nathalie Brochu ont causé la surprise en remportant la médaille d’or, assurant ainsi leur participation aux Jeux panaméricains de Lima.
« Nous avons réussi quelque chose de gros, c’est tellement beau ! Grâce à des athlètes avec le cœur gros comme la terre, qui se lèvent tôt le matin pour s’entraîner et qui donnent tout pour y arriver. C’est fou ce qu’on a accompli », rappelle Nathalie Brochu.
« Nathalie a fait la différence. Avoir un autre coach aurait donné quelque chose de complètement différent, soutient Alexandra Pivin. Elle a su souder une équipe qui, selon la majorité du milieu du handball, n’avait aucune chance de se qualifier. Elle a pris la force de chaque fille pour nous amener plus haut, plus loin. »
Tout un système
Le dévouement et la discipline de Nathalie Brochu ont été transmis aux athlètes, qui se sont entraînées comme jamais auparavant malgré un emploi du temps chargé.
« Elle a mis l’accent sur le sérieux dont doit faire preuve une athlète de haut niveau et ç’a été un point tournant pour moi. J’ai compris tous les sacrifices que ça prend et ce que c’est de faire partie d’une équipe, d’une famille, qui va tout faire pour arriver à ses fins », explique Alexandra Pivin.
Les joueuses n’ont pas été les seules à trimer dur tout au long de ce processus. Nathalie Brochu a passé plusieurs heures à analyser les séquences vidéo et à monter des stratégies pour qu’elles soient fin prêtes à rivaliser avec certaines puissances mondiales, comme le Chili, qu’elles ont vaincu au compte de 22-16 au tournoi de la deuxième chance.
« Nous les connaissions par cœur ! C’est un pays qui profite de grandes installations avec des entraîneurs à temps plein et d’excellentes joueuses. C’est une grande fierté d’avoir réussi à les vaincre. »
La suite ?
Après les Jeux panaméricains où les Canadiennes ont terminé au septième rang, Nathalie Brochu a décidé qu’elle ne pouvait plus continuer à ce rythme, elle qui recommençait à travailler en tant qu’enseignante après une demi-année sabbatique.
« Quand tout ça a fini, j’ai pris une respiration et je me suis dit que je ne pouvais pas maintenir ça avec un emploi », se souvient celle qui continue de s’impliquer avec l’équipe du Québec et au sein du Club de handball Champlain qu’elle dirige.
« Ce que j’aime dans ce métier, c’est de transmettre ma passion pour le handball aux joueuses. J’ai tellement vécu de beaux moments grâce à ce sport et je suis la personne que je suis aujourd’hui parce que j’y ai développé une vision d’équipe. De voir du monde qui se tient et qui travaille ensemble, c’est ça qui me drive. »
L’impact qu’elle a eu sur toutes les joueuses canadiennes qui ont eu la chance de vivre cette aventure à ses côtés perdurera. Chose certaine, Nathalie Brochu laissera un vide au sein de l’équipe nationale et celui ou celle qui reprendra les rênes aura vraisemblablement de grandes chaussures à chausser. Après tout, sa prédécesseure aura réussi à marquer l’histoire.
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