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Montréal, 19 novembre 2020 (Sportcom) – À ce jour, aucune Québécoise ne figure parmi l’équipe nationale de basketball féminin. De jeunes espoirs comme Cassandre Prosper laissent croire que ce n’est qu’une question de temps avant que la province y soit représentée à nouveau.
Âgée de 15 ans seulement, Cassandre Prosper n’hésite pas à viser haut en ce qui a trait son avenir au basketball. « Je veux jouer en NCAA Division 1, définitivement faire la WNBA, jouer en Europe et représenter le Canada aux Olympiques », lance la Rosemèroise.
Plusieurs regards sont déjà tournés vers cette joueuse prometteuse de 6 pieds 2 pouces. Alors qu’elle n’avait que 14 ans, Prosper a aidé l’équipe du Québec à décrocher l’or au dernier Championnat canadien des 15 ans et moins, en plus d’être nommée joueuse la plus utile du tournoi avec une performance de 24 points et 18 rebonds en grande finale.
Cassandre Prosper se décrit comme une leader hautement compétitive qui aime travailler en équipe. « J’aime gagner et je suis très polyvalente. Je peux jouer dur en attaque et en défense, mon but ultime est que l’équipe gagne et je vais faire tout en mon possible pour que ça arrive. »
En plus de jouer avec des filles plus âgées à Laval, elle a été nommée recrue de l’année dans la Ligue de Basketball de Montréal avec l’équipe masculine AAA de Brookwood. Elle a pris part à différents camps ou tournois aux États-Unis, où elle s’est fait remarquer par des programmes universitaires. Elle évolue maintenant en Ontario au Capital Courts Academy, à Ottawa, afin d’avoir accès à plus de ressources qui lui permettront d’atteindre ses objectifs.
« On voulait le mieux pour elle, qu’elle soit dans une ligue plus exigeante pour qu’elle se développe plus, explique sa mère, Guylaine Blanchette. Vu qu’elle jouait toujours avec des filles plus vieilles au Québec, elle aurait maintenant dû être avec des joueuses des cégeps et elle n’avait pas le droit. »
Le basketball a toujours fait partie de la vie de Cassandre Prosper. Ses parents, Gaétan Prosper et Guylaine Blanchette, ont été des joueurs étoiles avec l’Université Concordia, tandis que son frère Olivier-Maxence vient tout juste de joindre les Tigers de l’Université Clemson.
« Ce sont eux mes modèles et ils m’ont toujours montré où aller », confie la récipiendaire du Maurice d’athlète féminine en sport collectif niveau québécois au dernier Gala Sports Québec.
Des outils supplémentaires
Si Cassandre Prosper peut se permettre de rêver aux rangs professionnels et aux Olympiques à un si jeune âge, l’idée paraissait plus farfelue par le passé. L’encadrement à l’échelle provinciale et nationale s’étant grandement amélioré depuis, tout porte à croire que les Québécoises seront plus nombreuses à se démarquer prochainement.
« Ça me fait rigoler un peu de voir les différences », dit Lizanne Murphy lorsqu’elle compare avec son propre parcours. La Montréalaise qui a participé à deux Jeux olympiques estime même être tombée dans l’équipe nationale senior « par accident ». Elle connaissait une bonne saison à l’Université Hofstra, dans l’État de New York, lorsqu’un article a mis la puce à l’oreille d’un entraîneur de l’équipe canadienne, qui l’a invitée à un essai.
« Je ne suis pas passée par les scènes provinciale ou nationale, alors j’ai été un peu oubliée dans le système. Ça n’arrive plus aujourd’hui et les filles sont suivies très tôt », affirme celle qui a aussi joué dix saisons professionnelles en Europe.
Miser gros
Lizanne Murphy se désole de l’absence de Québécoises avec l’équipe nationale senior. « Ça me rend un peu triste. Il y a tellement de talent ici, ce n’est pas normal de ne pas voir une meilleure représentation. On perd des joueuses sur le trajet vers les JO et c’est une des raisons pour lesquelles je voulais être du conseil d’administration de Basketball Québec », mentionne-t-elle.
Elle croit tout de même que la province progresse et que les athlètes prometteuses comme Cassandre Prosper seront nombreuses dans les prochaines années. « Le soutien offert est incroyable. Ça prend seulement quelques joueuses à se rendre aux Jeux et ça va exploser. »
Parmi celles à surveiller, Alex Kiss-Rusk était la seule Québécoise de l’équipe de développement canadienne en 2019. Catherine Traer a pris part aux derniers Jeux du Commonwealth aux côtés de Kiss-Rusk, tandis que Roxane Makolo et Sarah Te-Biasu se sont alignées avec la formation de 19 ans et moins à la Coupe du monde de Thaïlande, où elles se sont classées sixièmes en 2019. Chez les 16 ans et moins, en 2019, on retrouvait les Québécoises Louella Allana, Avianna Thompson et Rosalie Mercille.
La route menant aux Jeux olympiques est ardue. Plusieurs athlètes abandonnent le basketball avant de s’y rendre et ratent la chance de se prouver.
« On veut que l’objectif ressorte plus souvent, mais ça prend beaucoup d’engagement. Les joueuses doivent s’investir et rester dans le système au moins jusqu’à 24 ou 25 ans », précise Murphy, fière de voir la province briller depuis quelque temps.
« Lorsque j’étais avec l’équipe nationale, on rigolait beaucoup en disant que j’étais Québécoise avant d’être Canadienne tellement que j’étais fière du Québec. Je suis contente de voir celles qui poussent pour participer aux Jeux olympiques et on est sur la bonne voie pour Paris 2024 », conclut-elle.
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