2 Fév - 2021 | par Mathieu Laberge

Ski de fond – Les Québécois dans les bulles sportives européennes

Apprendre à la dure pour se protéger du virus

Nouvelle

Montréal, 2 février 2021 (Sportcom) – Les athlètes québécois du Centre national d’entraînement Pierre-Harvey (CNEPH) présents aux épreuves de la Coupe du monde de ski de fond prennent très au sérieux les règles sanitaires en vigueur. Ils sont bien placés pour le savoir, car leur première expérience de bulle sanitaire à l’extérieur de la maison avait été catastrophique.

En novembre dernier, lors d’un camp préparatoire à Canmore (Alberta), la quasi-totalité des athlètes du CNEPH a contracté la COVID-19 à la suite d’une éclosion. Même si des précautions avaient été prises, elles n’avaient visiblement pas été suffisantes.

« Il y a eu une éclosion lorsque nous sommes arrivés et il n’y avait pas autant de mesures sanitaires qu’au Québec, alors on ne sait pas où on l’a attrapé. Nous avions des bulles, mais les hommes et les femmes se sont mélangés et je pense que c’est ce qui a fait que (presque) tout le monde l’a attrapé », rappelle Cendrine Browne, qui n’avait pas échappé au virus.

Nordiq Canada (fédération canadienne de ski de fond) a donc élaboré un protocole serré lorsqu’elle a délégué une équipe en Coupe du monde, quitte à retarder l’arrivée de la formation en Europe. Jusqu’ici, les méthodes semblent fonctionner. L’équipe canadienne est composée de trois bulles : une des athlètes féminines, une des athlètes masculins et une des membres du personnel.

Cendrine Browne note que la Fédération internationale de ski (FIS) fait du bon travail, mais que les mesures varient selon les équipes nationales.

« La politique du Canada à propos de la COVID-19 est vraiment stricte. Nous avons signé un contrat (avec Nordiq Canada) qui comporte une multitude de règles. Les bulles n’ont pas vraiment le droit de se croiser. On doit tout le temps porter un masque et toujours se désinfecter les mains », précise-t-elle en ajoutant que la FIS teste les athlètes tous les deux ou trois jours.

Antoine Cyr avait lui aussi contracté le virus en Alberta.

« On a réajusté le tir. À Canmore, je pense qu’il y avait du travail qui n’avait pas été fait. Ç’a été comme une claque dans la face pour tout le monde. Je pense que nous faisons un bien meilleur travail en ce moment. Le monde n’a pas idée comment ça se passe ici et comment c’est strict. J’ai les mains sèches à cause du désinfectant », explique le Gatinois sans se plaindre.

Les athlètes doivent porter le couvre-visage en tout temps, sauf à l’entraînement, en course et dans leur chambre. Lorsque les fondeurs testent les skis en piste avec les techniciens de l’équipe de fartage, tous doivent être masqués.

Ensemble, séparément

La rigidité des règles sanitaires peut entraîner des cas singuliers. La conjointe d’Antoine Cyr, Laura Leclair, est elle aussi en Europe avec l’équipe canadienne de ski de fond, sauf que les deux amoureux ne peuvent être ensemble, même s’ils sont coéquipiers au Centre national d’entraînement Pierre-Harvey et s’ils demeurent à la même adresse au Québec. Le respect des trois bulles de l’équipe prime avant tout.

« C’est vraiment particulier et ce n’est pas facile, autant pour Laura que pour moi. On se voit tous les jours, mais c’est à peine si on peut se parler, mentionne Cyr. (La semaine dernière), nous étions voisins de chambre et nous avons dû nous appeler par FaceTime. C’est vraiment une drôle de situation. On peut s’encourager dans les courses si l’horaire le permet. »

Antoine Cyr voit dans cette contrainte le prix à payer pour que ses compatriotes puissent enfin courser après des mois d’incertitude. Un peu comme dans une course de relais où tout le monde doit faire son boulot pour un objectif commun.

« C’est comme ça et si on veut pouvoir faire notre travail, il faut respecter les règles. C’est ce que nous faisons et on va passer à travers, même si c’est une drôle de situation. »

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