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Montréal, 14 avril 2021 (Sportcom) – L’hiver dernier en Europe, en marge des compétitions de la Coupe du monde, Cendrine Browne et Laura Leclair se parlaient également de Feminaction, un programme qu’elles ont fondé afin de favoriser la rétention des athlètes féminines en ski de fond. Car même si les Jeux olympiques d’hiver sont prévus dans moins de dix mois, elles s’investissent aussi pour soutenir cette communauté.
Trop souvent durant leur parcours vers le plus haut niveau, Browne et Leclair ont vu le nombre de participantes diminuer. Aujourd’hui, elles soulignent aussi qu’il y a cinq femmes contre dix hommes au Centre national d’entraînement Pierre-Harvey (CNEPH).
Pour la première année du programme, elles souhaitent tenir deux camps d’entraînement exclusivement réservés aux athlètes féminines au CNEPH, au Mont Sainte-Anne. Mais attention, pas question d’offrir les places uniquement aux athlètes d’élite.
« On veut aussi des athlètes qui se questionnent sur leur avancement, leur cheminement, qui ne savent pas trop si elles devraient continuer », souligne Laura Leclair.
« On veut inclure aussi les filles qui prennent leur retraite, qui ne sont plus nécessairement en compétition, mais qui veulent rester dans cette communauté-là, ajoute l’olympienne Cendrine Browne. On veut essayer de garder toutes les filles en ski de fond. C’est vraiment ça le but du programme. »
Un engagement important
Comme mentor, elles peuvent compter sur le soutien de Guylaine Demers, codirectrice du Centre de recherche canadien pour l’équité des genres dans le sport et présidente de l’organisme Égale Action.
« Ces athlètes sont au très haut niveau et décident malgré tout de s’investir dès maintenant et d’amener plus de filles. Je trouve ça vraiment remarquable. C’est exceptionnel, affirme-t-elle. Ce sont deux jeunes femmes extrêmement engagées dans leur sport. »
Un deuxième volet vise aussi à favoriser la poursuite des femmes dans ce sport dans l’encadrement, l’entraînement. Des ateliers seront offerts avec une entraîneure invitée.
Si les mesures sanitaires au Québec le permettent, Cendrine Browne et Laura Leclair souhaitent également répondre aux demandes des clubs et se déplacer dans différentes régions pour rencontrer les fondeuses et participer à des activités.
Un événement test l’an dernier avec les membres de l’équipe du Québec et de l’équipe de développement provinciale a été un franc succès. Ce camp d’entraînement a encouragé les fondeuses québécoises à poursuivre leurs démarches.
Un espace sécuritaire
Cendrine Browne et Laura Leclair veulent bâtir une communauté solide pour les filles au sein de leur sport. Elles veulent garder un contact à longueur d’année.
« On veut leur donner l’opportunité de s’épanouir pleinement en ayant la chance de travailler avec des femmes et offrir un environnement sécuritaire, explique Cendrine Browne. Ce n’est pas que l’environnement masculin n’est pas sécuritaire. Les entraîneurs font un excellent travail, mais c’est différent. On veut leur offrir un endroit où elles peuvent s’ouvrir pleinement et être elles-mêmes. »
Les deux fondeuses qui représentent le Canada dans le circuit de la Coupe du monde assurent avoir reçu un soutien important de la part de Ski de fond Québec et de l’entraîneur Louis Bouchard au CNEPH.
Cendrine Browne et Laura Leclair ne cachent pas avoir été inspirées par Rapides et radieuses (volet francophone de Fast and Female), un programme fondé en 2005 par la championne olympique canadienne Chandra Crawford.
« Je me rappelle quand j’étais jeune d’être allée à ces événements d’une journée et je trouvais ça vraiment le fun. On crée des liens, mais c’était tout le temps avec des gens que tu ne connais pas nécessairement, se rappelle Laura Leclair. En une journée, il y a moins de temps pour bâtir entre des gens qui ne viennent pas nécessairement du même milieu. Notre objectif est d’approfondir ce lien-là et d’augmenter un sentiment de cohésion, d’unité. »
« Je dirais que la particularité de ce que Cendrine et Laura font, c’est le fait qu’elles-mêmes soient des athlètes de haut niveau, ça devient des modèles extrêmement importants parce que souvent, ce qui manque aux filles, c’est d’avoir des modèles, ajoute Guylaine Demers. Ce que j’aime du projet, c’est le fait qu’elles s’attardent au volet de la rétention. Il y a plusieurs initiatives pour initier les filles, pour les embarquer dans le sport, mais je pense que leur projet vient combler un vide. »
Et si le programme a du succès et qu’il atteint ses objectifs, ses initiatives pourraient s’étendre à d’autres sports.
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