11 Mai - 2021 | par Mathieu Laberge

Lutte – Tournoi de qualification olympique

Patiente et résiliente, Linda Morais ne baisse pas les bras

Nouvelle

Lutte Canada

Montréal, 11 mai 2021 (Sportcom) – Elle est la championne du monde en titre des moins de 59 kg, sauf qu’elle ne sera pas aux Jeux olympiques de Tokyo. Vendredi dernier, la lutteuse Linda Morais devait atteindre la finale du tableau des moins de 57 kg au tournoi de qualification olympique de Sofia si elle voulait vivre ses premiers Jeux. Son parcours s’est plutôt arrêté en ronde des huitièmes de finale contre la Norvégienne Grace Jacob Bullen après une défaite de 12-2.

Deux jours plus tard, Linda Morais était de retour au pays. Confinée dans un hôtel de Montréal pour quelques jours, l’athlète de 27 ans avance en entrevue à Sportcom que cette période de réclusion forcée est propice pour analyser ce qui lui est arrivé dans la capitale bulgare. Et aussi pour repartir sur des bases solides en vue des Jeux de 2024.

« Je suis en train de revoir ce qui s’est passé tout en regardant en avant. Dans quelques semaines, je participerai aux Championnats panaméricains. »

Vendredi, Bullen a rapidement pris les devants sur Morais en la faisant tournoyer au sol, ce qui lui a permis d’enfiler les points. Face à cette adversaire qu’elle avait déjà battue par le passé, la Montréalaise d’adoption s’est fait surprendre comme elle l’indique.

« Je n’étais pas prête pour son attaque et j’étais plus hésitante. En lutte, tu ne peux pas être hésitante. […] Depuis le Nouvel An, j’avais de bons entraînements, ma diète se faisait bien et je travaillais avec un psychologue. Mais une fois à la compétition, je n’étais pas prête pour le deuxième combat, même si je me sentais bien. Je suis déçue du résultat, mais quand même fière de ma préparation. »

Pas juste une différence de 2 kilos

Linda Morais a l’habitude de combattre dans la catégorie des moins de 59 kg. Aux Jeux olympiques, le nombre de catégories de poids est restreint à six – contrairement à dix aux Championnats du monde – afin de limiter le nombre d’athlètes. Sa place à Tokyo, c’est chez les moins de 57 kg qu’elle la visait.

« À 57 kg, les filles sont un peu plus vites, tandis qu’à 59 kg, elles sont un peu plus fortes, alors ça change un peu le style. Je suis un peu trop petite pour monter chez les 62 kg (la catégorie olympique supérieure). Les filles de cette catégorie peuvent peser 70 kg et ensuite descendre à 62 kg. Je travaille avec une nutritionniste et même si j’ai eu plus de difficultés dans le passé, ça s’est assez bien déroulé pour faire le poids. »

Une certaine normalité

Étonnamment, la dernière année n’a pas tant chamboulé l’entraînement de Linda Morais. Au début de la pandémie, elle en a profité pour passer du temps avec sa famille à Windsor, en Ontario. Du repos qu’elle n’avait jamais pu prendre par le passé et qui lui a permis de « recharger ses batteries ». Sur le tapis, la lutteuse a pu s’entraîner dans une bulle en compagnie de trois autres athlètes.

« Ce n’était pas l’idéal, car c’est toujours préférable d’avoir plus de partenaires, ce qui permet de pratiquer différents styles, sauf que c’était quand même faisable. Nous sommes chanceux au Québec, car nous avons eu l’appui du gouvernement, alors que c’était plus difficile dans d’autres pays ou provinces. »

Avant son départ, une troisième vague de la COVID-19 était à nos portes, alors les consignes étaient plus strictes. « Nous devions lutter avec un masque. C’était assez bizarre », raconte-t-elle en riant. « Mais bon, nous étions prêtes à faire ce qu’il fallait pour s’entraîner. C’est comme n’importe quoi : on s’habitue, même s’il fallait souvent le changer quand on transpirait un peu trop. »

La médaillée de bronze des mondiaux de 2016 chez les moins de 60 kg savait qu’elle était résiliente. Son revers subi la semaine dernière mettra cette qualité à l’épreuve croit-elle, ajoutant du même souffle que son acceptation prendra tout de même un peu de temps.

« Il y a eu plusieurs éléments dans la dernière année qui ont été difficiles à digérer, mais à la fin, ça nous rend plus forts et ça nous permet de rebondir en faisant preuve de résilience. Je vais devoir faire mon deuil (des Jeux de Tokyo), mais je peux quand même beaucoup apprendre de ma performance et de ma compétition. À chaque fois qu’on perd, on apprend quelque chose. »

Après les Championnats panaméricains à la fin du mois, Linda Morais devrait être des Championnats du monde prévus à Oslo, en octobre prochain.

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