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Patinage de vitesse courte piste – Championnats du monde
Photo: Antoine Saito
Montréal, 10 avril 2022 (Sportcom) – Le drapeau à damier s’est agité sur la carrière du patineur de vitesse sur courte piste Charles Hamelin, dimanche, à l’aréna Maurice-Richard. Au fil d’arrivée, une médaille de bronze obtenue au relais 5000 m, mais aussi le plaisir de voir Kim Boutin, Pascal Dion et le relais féminin devenir vice-champions du monde.
« La Locomotive de Sainte-Julie entre en gare », a lancé le commentateur Dany Lemay, dans une cérémonie organisée pour rendre un hommage bien mérité au Québécois en clôture des mondiaux.
Hamelin a patiné à fond de train durant 19 ans chez les seniors et l’heure était venue de laisser la place à une relève qui rêve de suivre ses traces depuis toujours. Deux heures après la fin des courses, il avait du mal à contenir ses émotions.
« J’ai pleuré pas mal sur la glace, tantôt, quand la foule m’applaudissait, qu’on me remerciait et qu’on disait de belles choses sur moi. C’est sûr que ce soir quand je vais me coucher – si je me couche ? – c’est là que toutes les émotions vont arriver », a-t-il déclaré en riant, entouré de ses coéquipiers.
Le vétéran a uni ses forces à celles de Pascal Dion, Steven Dubois et Jordan Pierre-Gilles en grande finale du relais. À l’image des Jeux olympiques de Pékin, Maxime Laoun a cédé sa place à Pierre-Gilles après avoir patiné la demi-finale.
Pascal Dion a réussi un dépassement avec 17 tours à compléter, puis les Canadiens ont légèrement accentué leur avance. Ils ont tenu le coup jusqu’à ce qu’il ne reste que trois tours à faire. Les Sud-Coréens se sont alors imposés pour filer vers l’or, suivis des Néerlandais.
« On voulait tout donner pour gagner cette course-là. Ultimement, je pense que la couleur de la médaille importe peu, a mentionné Hamelin. De toute façon, la couleur qu’on voulait, on l’a eue il y a quelques semaines à Beijing. »
Une fois la finale terminée, Charles Hamelin, visiblement ému, est allé retrouver sa fille Violette dans les gradins afin d’effectuer un tour de piste en sa compagnie, question de saluer la foule une dernière fois. Il a ainsi bouclé sa carrière avec une 38e médaille gagnée à des Championnats du monde.
« Elle (Violette) aura beaucoup de photos pour s’en rappeler. Je suis sûr qu’elle a vraiment trippé de voir l’amour de la foule qui criait pour son papa. Pour elle aussi ! Tout le monde la trouve très cute et elle est presque aussi populaire que moi », a précisé Hamelin. « Un peu plus ! », ont plutôt rectifié ses partenaires.
Le parcours de Charles Hamelin a été encensé à l’approche du jour J, et avec raison. Son impressionnant palmarès a été revisité en long et en large, alors que coéquipiers, entraîneurs, parents et amis en ont tous profité pour louanger l’individu qui se cache derrière la légende du patinage de vitesse.
Il faudra maintenant ajouter son chant du cygne à ses faits saillants.
« Je ne pourrai jamais assez remercier la vie. D’avoir les mondiaux à Montréal pour ma fin de carrière, c’est quelque chose que je n’aurais jamais pu prédire. C’est incroyable d’avoir pu vivre ça avec tout le monde à la maison. C’est vraiment magique. »
Le relais féminin se couvre d’argent
Quelques minutes plus tôt, les partisans ont assisté à une finale haute en couleur au relais féminin. Kim Boutin, Florence Brunelle, Alyson Charles (qui a remplacé Danaé Blais) et Courtney Sarault y ont décroché la médaille d’argent. Boutin a été devancée dans le tout dernier virage par la Sud-Coréenne Choi Minjeong qui a tendu une jambe pour l’emporter, tandis que les Néerlandaises ont obtenu le bronze.
Kim Boutin a fortement réagi sur la séquence, surprise par ce qui venait de se passer.
« Je pense que tout ce qu’on a exécuté au relais était super bon. À la fin, je me suis accrochée un peu avec Xandra (Velzeboer). Ça faisait longtemps que je n’avais pas fini aussi, alors c’était de me remettre dans ce mood-là », a-t-elle précisé. Aux Jeux de Pékin, c’est Courtney Sarault qui avait fermé le bal.
« On a fait une bonne course et on a réussi à rebondir des Jeux olympiques. On arrivait aux mondiaux avec des attentes, on voulait démontrer ce qu’on était capables de faire en tant qu’équipe et on a réussi, a souligné Florence Brunelle. (Malgré la fin), la joie est quand même forte. On a donné tout ce qu’on avait. La Corée du Sud a été très forte dans les derniers tours. C’est la vie, c’est ça le patin. »
Pluie d’argent
La journée a débuté avec les courses de 1000 m, où les Canadiennes Kim Boutin et Courtney Sarault ont toutes les deux atteint la finale A. Elles se sont positionnées en tête aussitôt le départ donné par l’officiel.
Les deux patineuses de la Corée du Sud ont ensuite rejoint la fête et Choi Minjeong a pris les devants. Elle a conservé le premier rang pour signer la victoire, suivie de près par Kim Boutin, qui avait aussi été décorée d’argent au 500 m et au 1500 m la veille.
« D’être aussi constante à des mondiaux comme ça, c’est très difficile et je suis contente de l’avoir fait », a confié la Sherbrookoise.
Choi Minjeong détenait alors une avance de 10 points sur Boutin au classement général provisoire. Tout allait se décider en super finale pour le titre de championne du monde au cumulatif.
Les meneuses semblaient aimantées sur la glace de l’aréna Maurice-Richard. Si l’une tentait un dépassement, l’autre n’était jamais bien loin derrière. Une lutte à deux s’est dessinée dans les derniers tours et c’est finalement Minjeong qui a eu le dernier mot.
« C’est Choi, une machine d’endurance ! C’est de voir où ce que j’en suis pour l’instant et travailler sur mes tracés. Il faut que j’apprenne à dépasser ! » a partagé Boutin, qui avait pris le troisième échelon au classement général de 2019.
« Dans le courte piste, si tu veux être au top et y rester, il y a toujours une évolution à aller chercher, quelque chose à aller modifier ou améliorer. C’est à ça que je m’accroche, parce que c’est ça qui me fait vibrer. »
Rappelons que la Néerlandaise Suzanne Schulting, championne de ce classement en 2019 et en 2021, a dû renoncer aux mondiaux de Montréal après avoir reçu un test positif à la COVID-19 jeudi.
Chez les hommes, le Hongrois Shaoang Liu s’était déjà assuré du titre de champion du monde en sortant victorieux du 1000 m, sa troisième médaille d’or de la fin de semaine.
Fort d’un triomphe en finale B, Pascal Dion luttait pour le deuxième rang provisoire du classement. Deux dépassements effectués par le Montréalais avec deux tours à faire ont fait bondir les spectateurs de leur siège en super finale. Des manœuvres qui lui ont permis de remporter la course sous les acclamations bruyantes de la foule, en plus d’assurer sa deuxième place au cumulatif.
« Ça représente tout le travail fait depuis tellement d’années. Je suis arrivé et je n’avais pas vraiment d’objectifs. Je savais que j’étais capable de faire de bonnes courses, mais jamais je n’aurais cru finir deuxième au cumulatif », a-t-il avoué.
« La foule a eu un grand rôle à jouer au 3000 m, une distance qui fait tellement mal aux jambes, mais la foule était là pour me donner de l’énergie et c’était vraiment super. »
« Je pense que les gens ne se rendent pas compte à quel point l’énergie de fin de course, ça nous donne une vibration et un élan de plus, c’était vraiment le fun ! » – Kim Boutin
Dans les autres résultats québécois du jour, notons qu’Alyson Charles s’est classée 10e du 1000 m et a fini 7e au classement général. Steven Dubois et Jordan Pierre-Gilles ont pris les 11e et 12e rangs du 1000 m. Ils sont respectivement 12e et 16e au cumulatif.
Le rideau tombe sur la saison 2021-2022, marquée par les Jeux olympiques à Pékin et les mondiaux à Montréal, mais aussi par le départ d’une légende.
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