8 Août - 2023 | par Louis-Michel Lelièvre

La beauté des relais

Une transition en douceur grâce à la poursuite par équipe

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Montréal, 8 août 2023 (Sportcom) – Valérie Maltais a donné ses premiers coups de patin sur la scène internationale en patinage de vitesse courte piste, participant à trois Jeux olympiques dans cette discipline et remportant une médaille d’argent au relais à Sotchi, en 2014. Quatre ans plus tard, la Québécoise est passée au longue piste et elle a réussi à rapidement faire sa place, notamment grâce à la poursuite par équipe.

À l’individuel, le succès n’est pas arrivé instantanément pour Maltais. Toutefois, son expérience en courte piste où elle était entourée des autres patineuses lui a grandement servi en poursuite par équipe où elle s’est surprise elle-même à briller dès son arrivée en longue piste.

« Lorsque je suis arrivée en longue piste, je finissais entre 12e et 15e au 3000 m, mais on gagnait des médailles à la poursuite. À l’individuel, j’étais plus faible que beaucoup d’autres patineuses, mais en équipe, on était au sommet. J’étais vraiment impressionnée de voir ce qu’on pouvait accomplir ensemble. »

-Valérie Maltais

« En arrivant dans la discipline, c’était un énorme défi de devoir faire des courses seule sur la glace. C’était complètement différent de ce à quoi j’étais habituée. Ça m’a pris beaucoup de temps d’adaptation. Par contre, un endroit où je me sentais confortable, c’était en poursuite par équipe », a-t-elle raconté à Sportcom.

« Mon expérience en courte piste me permettait d’avoir une bonne perspective par rapport aux autres patineuses. J’ai été capable d’amener ce bagage-là avec moi et ç’a été extrêmement positif pour mon cheminement », a-t-elle ajouté.

Maltais a vite été jumelée aux Ontariennes Ivanie Blondin et Isabelle Weidemann afin de former une équipe de poursuite. Le groupe a connu un succès presque instantané en se classant quatrième aux Championnats du monde de 2019.

« En poursuite, je réussissais à faire des choses que je n’étais pas capable de faire individuellement. Ma place s’est faite rapidement au sein de l’équipe de longue piste grâce à ce que je faisais en poursuite. Si je n’avais pas fait de patinage de vitesse courte piste, je n’aurais pas progressé aussi rapidement en longue piste. »

Cinq ans après le début de leur partenariat, Maltais, Blondin et Weidemann ont tout raflé sur leur passage : une médaille d’or aux Jeux olympiques de Pékin en 2022, une autre aux Championnats du monde à Heerenveen cette année et pas moins de huit médailles d’or en Coupe du monde.

Même si elle se disait à l’aise dès le départ en poursuite, les différences étaient tout de même nombreuses avec les épreuves de relais sur courte piste. Le fait de pouvoir aider physiquement ses coéquipières, de ne pas avoir à effectuer des dépassements et de se retrouver en compagnie de ses partenaires sur la glace du début à la fin sont tous des aspects que Maltais a dû apprivoiser rapidement.

« Il y a quand même un monde de différence. La stratégie est évidemment importante au relais en courte piste concernant l’ordre des relayeuses par exemple, mais en longue piste, il faut que tout se passe à la perfection pour connaître du succès », a soutenu Maltais.

« Dans les quatre dernières années, notre stratégie a beaucoup évolué, on peut penser au nombre de tours à l’avant et au nombre de relais. On effectue six tours en poursuite par équipe et, au départ, on effectuait chacune un tour à l’avant pour un total de cinq relais. On perdait 0,2 ou 0,3 seconde lors de chaque échange. Avec le temps, on a changé pour un tour et demi pour Ivanie et moi et Isabelle termine avec trois tours. On est invaincues depuis qu’on a cette stratégie », s’est réjouie la Saguenéenne.

À 6 pieds et 2 pouces, Isabelle Weidemann était évidemment la patineuse toute désignée pour effectuer le plus grand nombre de tours à l’avant du groupe. Ayant vu la formation masculine de la Norvège remporter l’or aux Jeux de Pékin en laissant le même patineur à l’avant pour l’ensemble de la course, Maltais avoue que le trio canadien pourrait tenter l’expérience de laisser Weidemann aux commandes pour les six tours de l’épreuve.

« On n’a pas modifié notre stratégie l’an dernier puisque nous ne nous entraînions pas ensemble, mais je pense que maintenant, ça pourrait être à notre tour d’essayer ce genre de stratégie », a-t-elle conclu, ajoutant qu’elle et ses coéquipières comptent bien revenir plus fortes pour la saison 2023-2024.

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