De petites erreurs excluent Laurence St-Germain du top-10
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Photo: Saling Energy
Montréal, 22 avril 2024 (Sportcom) – Coralie Vittecoq et son coéquipier Caspar Lenz Anderson prennent part à la Semaine olympique française de voile jusqu’à samedi, à Hyères. Il s’agit de la régate de qualification olympique de la dernière chance pour le nouveau duo qui navigue en NACRA 17 depuis peu.
En date de lundi, Galen Richardson et Madeline Gillis sont l’équipage canadien le mieux placé au classement provisoire dans ce catamaran double mixte, eux qui sont huitièmes. Vittecoq et Lenz Anderson ferment la marche au quinzième et dernier rang du classement dominé par un équipage danois. Les trois premières places donneront droit à un laissez-passer olympique.
Si l’enjeu ultime de cette série de courses est bien une place pour les épreuves olympiques qui auront lieu cet été dans le port de Marseille, Coralie Vittecoq est tout de même pragmatique côté résultat, comme elle l’a expliqué en entrevue à Sportcom il y a une dizaine de jours.
« Nous commençons à faire équipe, alors se qualifier pour les Jeux (de Paris), ce n’est pas vraiment réaliste pour cette année. Ce serait génial, mais nous visons plutôt ceux de 2028. »
Mûre pour un changement
À la fin de la dernière saison, la navigatrice de Montréal-Ouest était déjà en réflexion à savoir si elle voulait quitter l’ICLA 6, une embarcation dans laquelle ses performances stagnaient pour différentes raisons.
« L’an dernier, j’ai eu une très dure saison après le renvoi de mon entraîneure (Lisa Ross) au mois de mars. Ç’a été un coup dur dans l’équipe et ç’a déstabilisé le programme pour la suite. J’ai dû faire un peu à part pour le reste de ma saison, car ce n’était pas la structure et ce que je souhaitais, raconte Coralie Vittecoq. J’ai été déçue de tout ça et je me suis questionnée à savoir si j’avais vraiment la motivation et les conditions qu’il fallait pour continuer dans cette catégorie. J’ai donc commencé à penser à un changement. »
Au même moment, Caspar Lenz Anderson a perdu sa partenaire de NACRA 17 pour des raisons de santé. Un peu à l’image des couples en patinage artistique, il a sondé le terrain pour trouver une nouvelle coéquipière et c’est après les Championnats du monde d’ICLA 6 qu’il a contacté la Québécoise. Les deux se sont croisés aux essais de l’America’s Cup de Barcelone, l’automne dernier, et ils ont profité de l’occasion pour faire des tests sur l’eau et apprendre à se connaître.
« Immédiatement, j’ai trouvé que ce bateau, c’était vraiment hot et j’avais envie d’en faire plus ! […] Je suis heureuse d’avoir pris cette décision. Des fois, ce qui est difficile quand on est aussi longtemps dans une bulle, c’est d’en sortir pour avoir une autre perspective et faire le choix qui est le mieux pour soi. »
Un nouveau mode d’emploi
Cette nouvelle classe présente deux changements majeurs pour Coralie Vittecoq : elle pratique désormais un sport d’équipe et son bateau est beaucoup plus rapide.
Le duo a pris la mesure du travail qui lui reste à parcourir, il y a une dizaine de jours, alors qu’il s’est classé au 48e et dernier rang de la régate du Trophée Princess Sofia, en Espagne. Non seulement il s’agissait de leur première compétition ensemble, ils affrontaient l’élite mondiale, alors qu’ils formaient le duo le moins expérimenté de toute la flotte.
« On a été jetés chez les requins, lance Vittecoq à la blague. Nous allions là en sachant très bien que nous n’avions qu’un petit trois mois ensemble, contrairement à d’autres qui ont des années d’expérience dans le circuit. Nous n’avions pas d’objectifs de performance et étions là pour apprendre. Et nous sortons de là avec une liste pleine de choses que l’on peut travailler », poursuit l’athlète, qui n’était visiblement pas découragée.
Dans ce bateau dirigé par son coéquipier, le rôle de la navigatrice de 26 ans sera entre autres d’assurer le contrôle de la grande voile dans différentes conditions de vent et, aussi, de servir de contrepoids où elle « fera la crabe », comme elle se plaît à le dire, afin de stabiliser le bateau.
« À deux, ça prend vraiment une synergie. Il faut communiquer efficacement et vraiment être sur la même longueur d’onde. C’est ce qui est notre challenge. »
Les ailes portantes (hydrofoil) situées sous la coque du bateau du NACRA 17 font en sorte qu’il se soulève une fois qu’il a atteint une certaine vitesse. Moins de résistance veut aussi dire plus de vitesse. Presque trois fois plus que celle de son ancien ICLA 6.
L’ancienne skieuse alpine qui a porté les couleurs des Carabins lorsqu’elle étudiait au baccalauréat en neurosciences à l’Université de Montréal mentionne qu’elle est heureuse de retrouver sur l’eau ces sentiments de vitesse et d’adrénaline qu’elle ressentait sur les pistes.
L’autre aspect de sa vie qui a gagné en vitesse, ce sont ses études. La membre du club de Pointe-Claire est sur le point d’obtenir un certificat en affaires à la Smith School of Business de l’Université Queens, un programme qui existe en partenariat avec le Comité olympique canadien (COC). L’expérience a été si concluante qu’elle poursuivra ses études à la maîtrise en gestion de l’innovation et de l’entrepreneuriat à titre de boursière du COC.
Elle souhaite ensuite transférer ses apprentissages au domaine de la neuroscience pour éventuellement travailler en gestion du sport ou en consultation en performance mentale.
Vittecoq et Lenz Anderson comptent évaluer leurs progrès à la fin de la saison et décider s’ils voudront poursuivre leur collaboration. Peu importe ce qui arrivera, Coralie Vittecoq constate qu’elle y gagne déjà au change.
« En bout de ligne, ce n’est pas juste pour aller aux Jeux olympiques, mais bien pour quelque chose qui est un challenge technique, mental, de communication et de logistique. C’est ce qui m’anime dans ce changement. »
Une autre façon de gérer l’innovation ailleurs que dans une université.
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