L’équipe canadienne frôle la perfection
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Sportcom
Paris, 26 juillet 2024 (Sportcom) – Elle a quitté les hautes sphères de l’aviron international en 2012, à Londres, avec une médaille d’argent à ses troisièmes et derniers Jeux olympiques. Douze ans plus tard, Andréanne Morin est de retour aux Jeux, cette fois dans sa ville d’adoption et dans un rôle différent : celui d’ombudsman de l’équipe olympique canadienne.
Un poste qui pourrait lui permettre un jour de de se retrouver à nouveau dans le haut niveau, soit celui des grandes organisations sportives internationales.
C’est au Parc Monceau, à quelques pas de son bureau où elle est avocate spécialisée en droit des affaires pour une firme française de fonds d’investissements, que l’Olympienne a donné rendez-vous à Sportcom. Dans ce parc du huitième arrondissement, un petit village olympique éphémère a été érigé comme partout aux quatre coins de la ville. Les célébrations ne sont pas encore commencées, sauf pour le groupe d’enfants d’une garderie, qui fait preuve d’une compétitivité de niveau olympique en jouant à la chaise musicale.
Andréanne Morin demeure dans la Ville Lumière depuis plus de six ans. Elle est ombudsman de l’équipe canadienne pour la troisième fois après ses expériences aux Jeux olympiques de Pyeongchang, en 2018, et aux Jeux panaméricains de Santiago, l’automne dernier. Son principal rôle en sera un de soutien auprès des athlètes et de l’équipe de mission, dans les problèmes juridiques ou de règlements qui pourraient survenir.
Elle confirme d’ailleurs que son téléphone a déjà sonné en lien avec l’affaire du drone piloté par Joseph Lombardi, analyste de l’équipe canadienne féminine de soccer qui a espionné la formation néo-zélandaise à l’entraînement.
« Je suis toujours là pour les athlètes. Si ce n’est pas pour les représenter, c’est pour les conseiller, discuter avec eux, leur faire comprendre leurs responsabilités, mais c’est très important que ce soit l’athlète qui prenne sa décision. Ce n’est pas nécessairement moi qui vais leur dire quoi faire. Je vais plutôt les aider dans un esprit collaboratif. »
Préparer la relève
Comme c’est le cas depuis quelques années déjà, le Comité olympique canadien (COC) fait une plus grande place aux athlètes retraités dans son organisation. Le poste d’ombudsman n’y fait pas exception. L’ancien escrimeur Yann Bernard, avec qui elle a gardé contact, avait occupé cette fonction aux Jeux de 2010, 2012 et 2014.
Après trois expériences dans ce rôle, Andréanne Morin commence déjà à préparer sa succession. Elle travaille étroitement avec l’ex-nageuse Sandrine Mainville, elle aussi avocate, au sein de la mission canadienne. Il ne faudrait pas se surprendre de la voir occuper ce rôle dans des Jeux à venir.
Sport, politique et haut niveau
Lorsqu’elle était une rameuse, Andréanne Morin avait fait partie des Commissions des athlètes de l’Agence mondiale antidopage (AMA), du COC et de comités de discipline à l’AMA. Sa réalité d’aujourd’hui est différente avec un horaire de travail complet, en plus d’être mère de trois enfants.
Pourquoi ajouter cette tâche de travail bénévole, alors qu’elle pourrait être une simple spectatrice ?
« Il y a des jours où je me pose la question, répond-elle en riant. Me retrouver dans cet univers-là avec des athlètes et redonner au Comité olympique canadien m’apporte énormément de satisfaction. Et plus les années avancent, plus je réalise que j’ai une valeur ajoutée. Je me sens à ma place. »
Sa place, c’est de choisir ses projets sportifs à la pièce principalement pour se consacrer davantage à sa jeune famille, mais elle pourrait voir les choses différemment une fois que ses enfants auront grandi.
Plus tôt cette semaine, le Comité international olympique a annoncé la reconduction des mandats de certains membres, dont la Canadienne et présidente du Comité olympique canadien, Tricia Smith. Même si elles ne sont pas de la même génération, les ressemblances entre les parcours de Smith et Morin sont nombreuses : elles sont toutes les deux Olympiennes en aviron, avocates et elles détiennent de l’expérience dans diverses organisations sportives nationales et internationales.
« J’ai tellement d’admiration pour Tricia ! Elle a donné des années de sa carrière professionnelle à s’impliquer dans différentes organisations sportives. […] Moi, est-ce que j’ai ces aspirations aujourd’hui ? Too early to tell. Et oui, peut-être un jour, je vais commencer à m’impliquer avec le COC à la gouvernance. Ça m’intéresse, mais après, il faut que les étoiles s’alignent un peu quand même parce que c’est très politique. Il suffit d’une personne qui décide de te bloquer et c’est fini. Et ce n’est pas le genre de truc où je vais m’acharner pour perdre tout mon élan professionnel. Il y a plein d’autres choses que je peux faire. »
Questionnée à propos de la feuille de route de l’ombudsman, Tricia Smith affirme qu’elle est prête à l’épauler si elle veut monter dans la hiérarchie sportive internationale.
« Je suis toujours en contact avec Andréanne et je l’encourage à penser à cela. C’est une jeune femme qui a du succès, une famille qui l’appuie et elle possède les qualités requises. Je lui ai toujours dit que je serais heureuse de lui ouvrir des portes ou de lui faire rencontrer des gens, même si elle n’a pas vraiment besoin de moi. Mais d’avoir quelqu’un qui est passé là avant toi, c’est toujours une bonne aide. […] Nous avons besoin de leaders comme Andréanne Morin dans le leadership sportif au CIO, chez World Rowing (Fédération internationale d’aviron), à l’AMA et dans toutes ces organisations internationales. »
Si les portes du cénacle du CIO semblent être les plus difficiles à ouvrir, celles de World Rowing (Fédération internationale d’aviron) pourraient être plus faciles d’accès.
Comme les athlètes qui reviennent à la base avant de viser le sommet.
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