30 Juil - 2024 | par Mathieu Laberge

Jeux olympiques – Judo

Au bout d’eux-mêmes le jour J

Nouvelle

COC, Kevin Light

Paris, 30 juillet 2024 (Sportcom) – Catherine Beauchemin-Pinard (-63 kg) et François Gauthier-Drapeau (-81 kg) ne reviendront pas des Jeux olympiques avec une médaille individuelle. Les deux athlètes ont été éliminés de leur tableau respectif à leur combat de repêchage pour conclure tous les deux au septième rang.

Ils ne reviendront pas de Paris avec de grands regrets non plus, car ils ont tout laissé sur le tatami dans des combats serrés qui se sont majoritairement conclus en prolongation.

« Les deux ont montré qu’ils étaient là pour gagner. Mais quand on avait les deux en quarts de finale, je croyais vraiment qu’au moins un des deux serait sur le podium. Je suis un petit peu déçu, mais extrêmement fier des deux. Ils ont été très combatifs et ils ont très chèrement vendu leur peau. Ils n’ont pas à rougir de leur performance. […] Ça s’est joué à des miettes », a reconnu l’entraîneur de l’équipe canadienne Antoine Valois-Fortier, qui était lui aussi sur les tapis olympiques il y a trois ans à peine.

Dans son combat de repêchage contre la Kosovare Laura Fazliu qui l’avait battue en finale de bronze aux Championnats du monde plus tôt cette année, Beauchemin-Pinard avait une marge de manœuvre réduite au début de la prolongation avec déjà deux pénalités au compteur. Une troisième aurait signifié la défaite automatique.

« C’est un combat que j’aurais pu gagner. Dans un combat, il faut prendre des décisions en quelques millisecondes », a précisé l’athlète de 30 ans au terme de ce duel très intense.

« Je voulais revenir avec une médaille. J’avais de gros objectifs pour aujourd’hui et j’ai quand même fait de bons combats. Je me sentais prête. Je ne pense pas que j’ai abandonné le combat ou que j’ai été contrôlée par mon adversaire. […] La dernière séquence, c’était soit j’avais une pénalité, soit j’attaquais. Mon attaque n’était pas aussi bien préparée et elle a réussi à me contrer. »

Avec une vingtaine de secondes à faire Beauchemin-Pinard a projeté son adversaire, sans toutefois marquer.

« C’est elle qui faisait les meilleures attaques et qui est passée le plus près de projeter (son adversaire). Ces deux pénalités sont venues vite un peu et ça l’a mise dans un coin où elle devait tenter quelque chose et où elle s’est fait contrer. C’était la bonne chose à faire compte tenu de la situation », a ajouté l’entraîneur.

En quarts de finale, la médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo a eu de la difficulté à percer la défense de la Slovène, Andreja Leski, contre qui elle s’est inclinée par immobilisation en prolongation. La championne d’Europe 2023 a eu une garde basse et irréprochable, ce qui l’a menée à la plus haute marche du podium.

Beauchemin-Pinard a mis un bon moment avant de se relever de cette défaite qu’elle a difficilement encaissée, sachant que l’or n’était plus à sa portée.

« Elle fait du judo comme une artiste et elle y va à l’instinct. C’est dur de préparer un plan. »

Un regret et beaucoup de fierté

Contrairement à sa coéquipière qui vivait ses troisièmes Jeux, François Gauthier-Drapeau, lui, était une recrue. Au repêchage, il affrontait le Belge Matthias Casse, médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo et champion du monde 2021.

« J’ai réussi à faire de bonnes techniques et deux ou trois fois, j’ai passé proche de le lancer et d’avoir un score, mais ce n’était pas tout à fait là. C’est choquant ! En trois combats contre lui, c’était mon meilleur et c’est plate que ce soit allé de son bord. »

À chaud et encore émotif, l’Almatois a tout de même pris le temps de décortiquer sa performance.

« Au sol, je ne sais pas si j’ai été paresseux, mais il m’a attaché le bras. Si j’avais eu un peu plus de chien, j’aurais sûrement été capable d’éviter ça. Ce n’est pas tant le fun ce feeling de savoir que j’aurais pu faire mieux. Je l’ai laissé faire, car je ne pensais pas que ça me mettait en danger et j’étais fatigué. J’ai voulu conserver mon énergie et après 2-3 secondes, je me suis rendu compte que j’étais dans le trouble et il était trop tard. »

Gauthier-Drapeau a pu compter sur près d’une vingtaine de membres de sa famille qui étaient particulièrement vocaux dans les estrades de l’Arena Champ-de-Mars. Il a même affirmé les avoir entendus quand il était sur le tapis.

En quarts de finale, le Québécois est passé près d’avoir son accès direct aux demi-finales. C’est une troisième pénalité, une de non-combativité, qui a fait la différence contre l’Italien Antonio Esposito. Gauthier-Drapeau et son entraîneur n’ont pas compris cette décision, pas plus que la foule qui a hué ce choix en apparence discutable.

« J’aurais mérité de gagner ce combat-là. […] J’ai trouvé que j’ai fait du super beau judo et Antoine me l’a dit. Je peux être fier de ce combat. » Le judoka avait deux heures pour faire table rase avant le repêchage.

« Mon entraîneur m’a donné le droit de chialer 20 minutes et de passer à autre chose après et de penser à mon prochain combat. […] Je n’en aurais pas eu besoin de 20 minutes pour chialer. J’en aurais eu assez de 5. »

Beauchemin-Pinard a vécu la même situation après son premier revers. « J’ai repris des forces et donné ce que j’avais pour le repêchage. […] Je pense que même Antoine, après le combat de François, avait lui aussi besoin d’un petit 30 minutes pour dégonfler », a précisé l’athlète, ce qui a bien faire rire les journalistes québécois présents.

Ana Laura Portuondo Isasi sera la dernière Québécoise à combattre dans les tableaux individuels. Elle sera du tableau des plus de 78 kg vendredi. Le lendemain, le Canada participera pour la première fois de son histoire à la compétition par équipe mixte. Beauchemin-Pinard et Gauthier Drapeau sont censés faire partie de l’équipe canadienne.

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