1 Sep - 2024 | par Luc Turgeon

Paranatation – Jeux paralympiques

Aurélie Rivard décorée d’argent devant une foule en liesse

Nouvelle

Photo: La Presse canadienne / Comité paralympique canadien

Paris, 1er septembre 2024 (Sportcom) – Il aura fallu une rivale française encouragée par des milliers de spectateurs pour soutirer la couronne du 100 m libre S10 à la paranageuse Aurélie Rivard, médaillée d’argent à Paris et maintenant détentrice de 12 médailles paralympiques.

C’est d’ailleurs ces deux constats qui ont marqué la Québécoise à sa sortie de la piscine du bruyant Aréna Paris La Défense, dimanche.

« Je m’attendais à ce qu’on me demande comment je me sentais après avoir perdu mon titre, mais on m’a demandé comment c’était de remporter une 12e médaille à des Jeux paralympiques. Vu comme ça, c’est plutôt cool ! » a souligné celle qui avait reçu le bronze au 50 m libre S10 il y a trois jours.

« Il y a douze ans, quand j’ai participé à mes premiers Jeux, je n’aurais jamais pensé que j’allais remporter autant de médailles. »

– Aurélie Rivard

L’athlète de Saint-Jean-sur-Richelieu était la grande favorite pour la finale du 100 m libre de sa catégorie. Championne des Jeux de Rio et de Tokyo, elle avait aussi gagné l’or sur cette distance aux trois derniers Championnats du monde.

Les décibels sont montés d’un seul coup lorsque la Française Émeline Pierre a été présentée et a salué le public. Charmée par cette ambiance, Aurélie Rivard a suivi quelques instants plus tard et est allée se placer dans le quatrième couloir, à la droite de la Française.

Elle s’est retrouvée parmi les meneuses dès son entrée à l’eau et était quatrième après 50 mètres, à 15 centièmes de seconde de la tête. La lutte est demeurée très serrée jusqu’à la fin et c’est lors de la dernière longueur qu’Émeline Pierre s’est illustrée.

Aurélie Rivard, elle, ne s’en est pas aperçue, pleinement concentrée sur son effort. Il ne restait que 25 mètres à franchir quand elle a vu son opposante en avance sur sa droite, en prenant une respiration.

« Je suis déçue parce que je souhaitais défendre mon titre, mais c’est dur d’être triste en étant ici et en entendant la foule », a mentionné la Québécoise, qui a enregistré un chrono de 1 min 0,82 s.

« Ma force a toujours été la deuxième longueur. Je suis habituée de tourner quatrième, cinquième ou sixième. Je n’avais aucune idée où étaient les autres nageuses et je n’ai pas réalisé qu’elles étaient si près ! Pour ce qui est du temps, j’aurais dû connaître une course beaucoup plus rapide. C’est surtout ça qui me déçoit plutôt que la médaille. »

Photo: La Presse canadienne / Comité paralympique canadien

Émeline Pierre, cinquième des derniers mondiaux, rafle quant à elle la première médaille paralympique de sa carrière grâce à un temps de 1 min 0,49 s. L’Italienne Alessia Scortechini a mérité le bronze (+0,53 seconde).

« Comme au 50 m libre, je ne me souviens pas des 50 derniers mètres, alors je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé », a raconté Aurélie Rivard, dont le record du monde établi à Tokyo tient toujours à 58,14 s.

Elle a l’habitude d’ignorer ce qui l’entoure durant ses courses, mais il est plus rare qu’elle oublie tout, qu’elle « blackout », pour répondre ses mots.

« Je pense juste à finir rapidement et je me concentre seulement sur ça. J’oublie ce que je suis en train de faire, comme un pilote automatique et c’est encore ça qui est arrivé. Il y a tellement d’adrénaline, je pense que je suis emportée par tout ça. »

Trois jours de congé attendent maintenant Aurélie Rivard avant son épreuve de prédilection, le 400 m libre S10, qui aura lieu le 5 septembre.

Aussi en action dimanche, la Canadienne Arianna Hunsicker s’est classée 12e des qualifications du 100 m libre S10, ce qui n’a pas suffi afin de rejoindre Rivard en finale. Une histoire semblable résume la journée d’Alexander Elliot, neuvième du 100 m libre S10 masculin.

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