Lyne-Marie Bilodeau entame sa saison avec une dixième place
Montréal, 17 décembre 2024 (Sportcom) – Classée 12e des qualifications, Lyne-Marie Bilodeau a ensuite su remonter au dixième rang du classement final…
Photo: ISU, Harry How
Montréal, 19 novembre 2024 (Sportcom) – L’hiver dernier, Valérie Maltais a connu la meilleure saison de sa carrière en patinage de vitesse longue piste. Si le début de la présente campagne n’est peut-être pas idéal, la patineuse sait qu’elle peut faire confiance au processus pour arriver à bon port.
À la fin de l’été, Valérie Maltais a été sur la touche pour une période trois semaines en raison d’une blessure à une cheville. Sa préparation en vue des Sélections canadiennes a été ralentie et ses résultats n’ont pas été à la hauteur de ses attentes, sans être teintés de déception non plus. Elle a fini deuxième au 1500 m et 3000 m, deux courses remportées par l’Ontarienne Ivanie Blondin, en plus d’avoir signé une victoire au départ groupé, épreuve où Blondin était absente.
Sportcom a rendu visite à la patineuse après un entraînement, à la fin octobre, au Centre de glaces Intact Assurance, à Québec.
« J’étais consciente du niveau que j’avais et je n’étais pas au top pour différentes raisons. Je suis en forme, mais il faut juste réaligner les éléments ensemble », a avancé l’athlète, ajoutant que sa récente blessure a tout de même joué dans son esprit. « En toute transparence, ç’a quand même été une source d’anxiété à quelques semaines des sélections (de l’équipe nationale). »
La fin de semaine dernière, l’athlète a obtenu des quatrièmes places au 3000 m et au départ groupé des Championnats des quatre continents, à Kitakyūshū, au Japon. Elle sera présente au coup d’envoi de la saison de la Coupe du monde à Nagano, dès vendredi.
Méthodiquement studieuse
À 34 ans, Maltais a pris part à tous les Jeux d’hiver depuis ceux de 2010. Elle connait donc les rouages du haut niveau et sait qu’elle a les outils pour rivaliser avec l’élite mondiale. La patineuse ajoute l’importance de se le faire rappeler par sa garde rapprochée dans ces moments où les petits doutes pourraient devenir plus grands. C’est ce qui lui a permis de monter sur ses premiers podiums individuels en Coupe du monde depuis sa transition de la courte piste à la longue piste il y a maintenant six ans.
La saison dernière, elle a obtenu le bronze au 3000 m de la Coupe du monde de Salt Lake City avant de répéter l’exploit la semaine suivante, à celle de Québec.
« Ce qui m’a aidée à faire le déclic, c’est la patience et le processus à chaque course. Oui, j’ai gagné des médailles au niveau individuel et un Globe (championne au cumulatif du départ groupé), mais je pense que ce que j’aime là-dedans, c’est de me rappeler que j’ai commencé la saison en finissant septième au 3000 m. À chaque Coupe du monde, j’ai augmenté d’une position. C’est vraiment un exemple de processus. À chaque course, on prenait ce qui fonctionnait, on examinait ce qui avait moins bien fonctionné et on focussait sur le positif pour le ramener à la course suivante. Les éléments positifs avaient donc un impact plus grand que les négatifs dans mes courses. »
L’athlète tient un journal de bord où elle note comment elle se sent, ce qu’elle mange, l’heure de son réveil et d’autres détails de son quotidien. Des informations banales qui deviennent une mine d’or lorsqu’elle s’y réfère.
« Dans les moments de doute, tu oublies ce que tu faisais. Tu replonges dans tes souvenirs et ça facilite la visualisation. Ça te ramène (au bon endroit) et tu peux aller chercher des petits éléments qui vont te redonner confiance. »
Guidée par ses entraîneurs Gregor Jelonek et Muncef Ouardi, les mots-clés auxquels elle doit penser pendant ses efforts ont finalement déverrouillé des portes qui étaient jusqu’alors fermées pour celle qui avait surtout excellé à la poursuite par équipe et à l’épreuve du départ groupé.
« Ça s’est enchaîné et synchronisé. »
Stoppée dans son élan
Après ses podiums individuels, la patineuse originaire de La Baie s’est cogné le nez sur une porte barrée à double tour aux Championnats du monde de Calgary.
« On osait croire que je ne peakais pas pour les Coupes du monde de Salt Lake City et de Québec où c’était optimal et où je me sentais super bien. J’avais un bon niveau de repos et d’entraînement », laisse tomber l’athlète avec un rire teinté de découragement. « Mais un élément qui a beaucoup affecté mes Championnats du monde, c’est que j’ai été malade après la Coupe du monde à Québec. Ça n’a pas aidé. »
Elle a toutefois pu maintenir sa forme et c’est au moment de lacer ses patins, avant son 3000 m où elle était jumelée à l’éventuelle gagnante, la Néerlandaise Irene Schouten, que sa course s’est jouée. Sur la glace, sa coéquipière de la poursuite par équipe Isabelle Isabelle Weidemann venait alors de stopper le chrono à 3 min 58,01 s.
Sans filtre, Valérie Maltais raconte ce moment.
« J’ai eu peur du temps. Là, je me suis dit : “Heille, si je veux être sur le podium, il va falloir que je fasse un record personnel !” J’ai eu peur du temps et d’habitude, je n’ai pas peur. Je me sens challengée et je le vois positivement. Pour une raison que j’ignore, j’ai eu peur et je ne l’ai pas communiqué à mon entraîneur. Je l’ai gardé en dedans de moi. Le fake it until you make it, moi, ça ne marche pas », lance Maltais en blaguant.
Une fois sur l’anneau de Jeux de 1988, l’athlète s’est senti « claustrophobe dans (sa) capine » et a commis une série d’erreurs dès le premier pas qui l’ont menée à son pire résultat de la saison à cette distance, une dixième place.
« J’en ai pris bien note et l’objectif, c’est d’être bonne aux Jeux olympiques. Honnêtement, ça m’a pris du temps à passer par-dessus. »
Préparer la suite
Valérie Maltais n’a pas parlé de retraite dans l’entretien de 30 minutes, mais elle commence à mettre des choses en place en ce sens. L’été dernier, elle s’est mariée avec son amoureux et ancien patineur Jordan Belchos. Elle a aussi été récipiendaire d’une bourse Plan de match, formation d’entraîneur niveau compétition-développement de l’Association canadienne des entraîneurs.
À court terme, l’étudiante au baccalauréat multidisciplinaire à l’Université Laval veut redonner à son sport, plus précisément auprès des athlètes qui veulent suivre ses traces et faire la transition de la courte à la longue piste.
« Je veux donner la passion aux jeunes plus que la performance. Comment aimer le sport, comment performer, mais en le faisant avec plaisir. Je pense que la ligne est fine. »
Si elle patine encore après toutes ces années et qu’elle continue à s’améliorer, c’est certainement une preuve qu’elle connaît plusieurs ingrédients de la recette.
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