16 Déc - 2024 | par Luc Turgeon

Rugby à XV

Une « signature québécoise » bien présente dans l’équipe d’étoiles de World Rugby

Nouvelle

Montréal, 16 décembre 2024 (Sportcom) – Le rugby québécois possède ses particularités et sa propre identité. Un style qui se distingue et qui a propulsé deux joueuses de la province vers l’équipe d’étoiles internationale cet automne.

World Rugby a annoncé la sélection de son « Dream Team » pour la dernière saison de rugby à XV. Parmi les 15 meilleures joueuses au monde, on retrouve Alexandra Tessier et Laetitia Royer. Une troisième Canadienne, la Britanno-Colombienne Sophie de Goede, a également été sélectionnée.

Il faut dire que l’équipe canadienne féminine a connu toute une saison sur la scène internationale. Elle a vaincu la Nouvelle-Zélande pour la première fois de son histoire en finale de la série Pacific Four, puis a terminé deuxième du tournoi WXV 1 après un match serré contre l’Angleterre, numéro un mondial.

Alexandra Tessier a joué un rôle primordial dans les succès de l’unifolié qui occupe le deuxième rang du classement mondial, un sommet depuis 2016. Celle qui a atteint le plateau des 50 sélections nationales a inscrit 27 points en six rencontres.

L’entraîneur-chef Kevin Rouet l’a contactée par téléphone pour lui annoncer la nouvelle.

« C’était quelque chose et je ne comprenais pas trop ce qu’il me disait, a raconté Tessier à Sportcom. C’était vraiment une belle surprise ! J’ai ensuite réalisé ce qui se passait et l’ampleur de cet honneur-là. J’ai du mal à mettre des mots sur comment je me sentais. C’est tout un honneur et je suis vraiment contente d’avoir droit à cette reconnaissance ! »

Tessier s’est aussi retrouvée parmi les quatre finalistes au prix de joueuse par excellence de World Rugby.

Comme sa coéquipière, Laetitia Royer a appris la nouvelle par l’entremise de son entraîneur, quelques semaines avant qu’elle ne soit rendue publique.

« Je n’étais même pas au courant de ces nominations-là ! J’étais vraiment étonnée et agréablement surprise d’avoir droit à une gratification externe », a mentionné l’attaquante de deuxième ligne qui porte aussi les couleurs de l’ASM Romagnat, en France.

« J’ai travaillé plusieurs choses avant de percer ! Je suis une athlète insatiable, très disciplinée. Que ce soit pour l’analyse vidéo ou la préparation physique et mentale, j’ai donné tout ce que j’avais », a ajouté celle qui a effectué son retour au jeu cette année après avoir subi une hernie cervicale lors de la saison précédente.

Quelle est la recette ?

Les athlètes du Québec sont de plus en plus nombreuses à jouer dans des clubs professionnels en Europe, mais aussi au sein de l’équipe canadienne. Leur présence se fait sentir rapidement sous les couleurs de l’unifolié, tant par leur intensité que dans leur esprit d’équipe exemplaire. Deux qualités qui font partie de cette signature québécoise mentionnée plus tôt.

« On a quelque chose que les autres provinces n’ont pas : une certaine cohésion, une culture qui est difficile à décrire », indique Alexandra Tessier, originaire de Saint-Clothilde-de-Horton.

Celle qui évolue avec les Chiefs d’Exeter, en Angleterre, se dit particulièrement fière de voir deux Québécoises francophones nommées sur l’équipe d’étoiles.

« La signature québécoise, c’est cette excitation de jouer ensemble, cette énergie qu’on partage sur le terrain. On a ce désir de performer et de s’amuser, de donner tout ce qu’on a l’une pour l’autre qui fait en sorte qu’on apprécie notre présence ! »

Laetitia Royer soulève des points similaires quand vient le temps de décrire cette formule qui l’a développée dans le sport au fil des années.

« On apporte toujours cette petite touche de bleu dans notre humour, nos façons de faire et notre joie de vivre. Je pense que c’est ancré dans l’équipe canadienne depuis plusieurs années et ça nous permet de transmettre cette chimie à tout le monde. »

Une fierté pour Rugby Québec

« On peut vite reconnaître et identifier une équipe québécoise face à celles des autres provinces. »

Ces mots sont ceux du directeur général de Rugby Québec, Hugo Montérémal, parfaitement conscient de cette identité québécoise dans son sport. Il discute de « cette richesse » avec beaucoup de fierté, tout en reconnaissant le travail des entraîneurs et autres formateurs à l’origine de ce succès.

« On a notre particularité culturelle au Québec, on le sait, mais en rugby, on forme aussi un ilot de savoir-faire. On joue différemment et les joueuses québécoises sont les porte-étendards de cette façon de jouer », a partagé M. Montérémal, soulignant au passage les succès de toutes les Québécoises membres de l’équipe nationale, dont Justine Pelletier, Fabiola Forteza et Pamphinette Buisa.

« Elles apportent une grande capacité d’adaptation et une bonne prise de décision, toujours dans l’action. Déjà au Canada, depuis des années, elles brillent. Elles réussissent maintenant à le prouver face aux meilleures nations. »

Une année importante attend les Canadiennes en 2025, année qui sera marquée par la Coupe du monde de rugby à XV l’été prochain, au Royaume-Uni. Tessier, Royer et leurs coéquipières viseront une médaille, motivées par une saison haute en émotions et avec la ferme intention d’apposer cette fameuse signature québécoise sur le terrain.

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