« J’avais surtout hâte de jouer » – Karen Paquin, de retour avec l’équipe canadienne

Montréal, 7 mai 2025 (Sportcom) – Karen Paquin surveillait attentivement l’équipe canadienne de rugby à XV l’an dernier durant la série Pacific Four. La Québécoise, loin des terrains internationaux depuis 2022, a vite constaté qu’il se passait « quelque chose de vraiment excitant » et elle a voulu y prendre part elle aussi.

À ce moment, sa dernière compétition internationale en rugby à XV avait été la Coupe du monde de 2022, là où les Canadiennes avaient pris le quatrième rang. Celle qui a aussi participé à deux Jeux olympiques en rugby à 7, décrochant notamment le bronze à Rio en 2016, avait ensuite décidé de s’éloigner de la scène internationale.

En entrevue, l’athlète de Québec n’avait jamais fermé la porte à un possible retour. Elle a continué à jouer au niveau provincial, en plus d’entraîner une équipe collégiale au Campus Notre-Dame-de-Foy.

Voilà qu’elle vise une quatrième participation en Coupe du monde cet été.

« J’ai une petite pression personnelle sachant que je suis la plus vieille et je sais qu’il faut continuer à prouver que je peux encore compétitionner à un haut niveau, mais j’essaie de ne pas amener ça sur le terrain. Ce n’est pas un « bagage utile » au moment du match. Je sais que ma présence aide à briser les stéréotypes et l’âgisme dans le sport et j’en suis fière. La relève est belle et se développe bien partout au pays. »

– Karen Paquin

Il y a presque un an, l’équipe canadienne de rugby à XV a signé la première victoire de son histoire contre la puissante formation de la Nouvelle-Zélande, un gain de 22-19 en finale de la série Pacific Four. Les joueuses de l’unifolié avaient aussi vaincu les Américaines et les Australiennes avant d’affronter les redoutables Black Ferns.

« L’idée de revenir avec l’équipe canadienne a émergé en regardant ces matchs, a expliqué Karen Paquin à Sportcom. Le plan de jeu avait évolué vers quelque chose de vraiment excitant et intéressant, alors j’ai commencé à me dire que j’avais vraiment envie de faire partie de ce rugby-là. »

Elle est d’abord revenue dans l’entourage de l’équipe nationale à l’occasion du WXV15, un tournoi présenté l’automne dernier et qui lui a permis de retrouver son rythme et de valider sa décision.

« Cette tournée m’a permis d’apprivoiser le nouveau style de jeu et de confirmer que j’avais encore envie de faire ce retour, même si j’ai eu très peu de temps sur le terrain. Il me fallait un peu de temps pour réapprivoiser. Je pense que c’était simplement une période d’adaptation. Aujourd’hui, j’apprends et je me sens libre dans le jeu, donc je vis de belles sensations sur et hors du terrain. »

Succès instantané

Les Canadiennes ont entamé la défense de leur titre en Pacific Four avec une victoire de 26-14 contre les Américaines, devant plus de 10 000 spectateurs au CPKC Stadium de Kansas City. Une ambiance que Karen Paquin n’avait pas vécue depuis plus de deux ans, mais qui n’a pas suffi à lui faire perdre sa concentration.

« J’avais surtout hâte de jouer. Je me sentais en confiance et assez calme, même si j’étais consciente que ce match valait pour beaucoup pour moi », a indiqué celle dont la contribution n’est pas passée inaperçue dans le vestiaire canadien. Elle a été nommée joueuse avant du match au sein de la formation, après la victoire.

« Je suis fière de ma performance et c’est vraiment plaisant de se faire reconnaître par les entraîneurs et les coéquipières, mais je sais que j’ai beaucoup de choses à travailler. J’ai fait beaucoup de travail sur le terrain, mais le match était le premier d’une série de trois. Il reste beaucoup d’imperfections dans mon jeu et dans le collectif », a précisé Paquin.

Sa coéquipière Justine Pelletier était heureuse de retrouver Karen Paquin à ses côtés. Leur chimie n’a pas mis de temps à prendre forme et les deux Québécoises se sont souvent retrouvées au cœur de l’action.

« Ça me fait plaisir de rejouer avec elle ! On a une belle connexion, on a fait un essai ensemble, mais qui a malheureusement été annulé. C’est une athlète incroyable, elle a fait quelque chose comme 20 plaquages et est très présente sur le terrain. Elle revient d’une longue pause internationale et elle n’a pas perdu la main ! Je suis contente pour elle », a mentionné Pelletier.

Avec les derniers préparatifs pour la Coupe du monde, l’impressionnant parcours de Karen Paquin bénéficie à toute l’équipe canadienne, qui comprend des athlètes olympiques et d’autres qui en sont à leur toute première sélection.

« L’équipe est bien équilibrée en termes d’expérience et de fougue », a décrit la vétérane de 37 ans.

Déjà une source d’inspiration pour plusieurs joueuses qui ont suivi sa carrière, Karen Paquin ne compte pas s’arrêter là. Elle souhaite que les événements internationaux, dont l’imminente Coupe du monde, mènent au développement de la relève pour « l’inciter à tenter l’aventure du rugby ».

Son aventure à elle se poursuivra le 16 mai prochain avec un affrontement contre la Nouvelle-Zélande, à Christchurch, le deuxième rendez-vous de la série Pacific Four.

• Luc Turgeon
• Paquin, Karen
• Rugby

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