16 Juin - 2025 | par Louis-Michel Lelièvre

Aviron

La conquête du Nord-Ouest de Marilou Duvernay-Tardif

Nouvelle

Montréal, 16 juin 2025 (Sportcom) – Après une année loin des compétitions internationales où elle a étudié la sociologie à l’Université de Washington, Marilou Duvernay-Tardif s’apprête à affronter un nouveau défi auquel elle n’aurait jamais pensé faire face : un voyage en voilier de la Gaspésie jusqu’à l’Alaska, à travers le passage du Nord-Ouest.

Le projet ne pouvait mieux tomber pour la Québécoise en cette première année du cycle olympique, qui devrait la mener aux Jeux de Los Angeles en 2028.

L’automne dernier, Duvernay-Tardif s’est engagée avec l’Université de Washington où elle a participé à de nombreuses compétitions dans le circuit de la NCAA. La saison universitaire américaine se terminant au début du mois de juin, il était impossible pour elle d’être en action lors des deux premières Coupes du monde de la saison, qui a débuté le week-end dernier, en Italie.

Elle a alors accepté l’invitation de son père, qui prévoyait ce voyage depuis quelques années avec l’embarcation de 42 pieds qu’il a lui-même construite. Le bateau quittera la Marina de Gaspé ce mardi et devrait accoster en Alaska à la fin du mois de septembre.

« C’est une opportunité qui arrive une fois dans une vie alors j’ai sauté sur l’occasion. C’était important pour moi de vivre cette expérience-là avec ma famille. Il y a énormément d’incertitudes concernant le voyage, particulièrement avec les glaces qui peuvent se retrouver sur notre route. L’entrée du passage du côté est devrait ouvrir à la fin juillet et il faudra être dans la mer de Béring avant la mi-septembre », a raconté Marilou Duvernay-Tardif à Sportcom.

« Je ne pensais pas faire partie du projet jusqu’à cette année honnêtement. Nous serons quatre sur le voilier et mon rôle dans la préparation était de surveiller les cartes des glaces, j’ai d’ailleurs rencontré certains professeurs à l’Université qui étudient les cartes en Arctique. Je ferai aussi le suivi sur les médias sociaux pour décrire la vie à bord afin que les gens puissent suivre notre aventure. »

Pas question pour l’athlète de 26 ans de se la couler douce sur le voilier, loin de l’aviron. Elle a pris toutes les précautions pour poursuivre son entraînement pendant ce voyage.

« C’est vraiment spécial parce que ce sera le premier été en huit ans où je ne ferai aucune course d’aviron sur la scène internationale. J’ai parlé avec Aviron Canada pour avoir un plan d’entraînement, j’aurai d’ailleurs un rameur à bord. Je veux être prête à mon retour avec l’équipe nationale à l’automne. »

Marilou Duvernay-Tardif espère retrouver ses coéquipières à Victoria, en Colombie-Britannique, à la fin du mois de septembre. Elle souhaitera ensuite participer aux premières Coupes du monde de 2026.

Une année remplie d’apprentissage

Même si elle ne sera au départ d’aucune compétition internationale en 2025, Marilou Duvernay-Tardif a appris énormément en participant aux événements de la NCAA, ajoutant notamment une nouvelle corde à son arc en ramant pour une première fois en pointe.

« C’était la première année de l’Université de Washington dans la conférence Big 10 de la NCAA, où le niveau est extrêmement relevé. Nous étions 55 filles aux Championnats du Big 10 et nous avons remporté toutes les courses ! Maintenant que j’ai appris à faire de l’aviron de pointe, j’ai l’impression d’avoir plus d’options devant moi à mon retour avec l’équipe canadienne. »

« J’ai tellement eu une belle année aux États-Unis ! Les gens sont vraiment passionnés d’aviron », a poursuivi la Québécoise, qui cite la Coupe Windermere en exemple.

« C’est une compétition qui se déroule à Seattle et où les 500 derniers mètres se font dans un passage bâti à la main qui relie deux lacs. Les spectateurs sont tellement près de nous, il y a des ponts remplis de gens qui crient et qui nous encouragent. C’était la course la plus fun que je n’ai jamais faite. »

Au-delà du palmarès impressionnant de la campagne, elle a retrouvé le plaisir de pratiquer son sport pour une autre raison que l’atteinte de résultats.

« Dès que j’ai commencé l’aviron, c’était avec l’équipe du Québec et ensuite dans l’équipe nationale, il y avait toujours beaucoup de stress. J’ai redécouvert le plaisir de courser. J’ai énormément appris et j’ai réalisé que d’avoir du plaisir, ça permet d’aller chercher la petite gear de plus pour me pousser à un autre niveau. Ça m’a permis de revenir à la base, d’apprécier mon sport à un autre niveau et ça fait du bien. »

Après avoir raté sa qualification pour les Jeux olympiques de Paris, Marilou Duvernay-Tardif fera maintenant tout en son possible pour que son rêve olympique devienne une réalité, en 2028, à Los Angeles.

« Avant d’aller aux qualifications pour Paris, je savais que je voulais continuer jusqu’à 2028. Je ne m’imagine pas faire autre chose que de l’aviron dans les prochaines années », a-t-elle conclu.

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