Deux courses pour le prix d’une pour Guillaume Ouellet

Montréal, 1^er octobre 2025 (Sportcom) – À sa sixième présence aux Championnats du monde de para-athlétisme, Guillaume Ouellet s’est classé sixième du 5000 m T13, mercredi, à New Delhi, en Inde. Le coureur malvoyant a stoppé le chrono à 15 minutes 31,49 s de la course remportée par l’athlète neutre Aleksandr Kostin (15 min 8,97 s), qui courrait accompagné de son guide Iurii Kloptsov.

Sa deuxième course de la soirée pourrions-nous presque dire, car Ouellet a bien failli ne pas être sur la ligne de départ. La navette qui le menait au stade a été prise dans un embouteillage monstre et le trajet qui ne devait prendre qu’une trentaine de minutes a duré deux heures. C’est donc à la hâte qu’il a dû commencer son échauffement dans l’autobus.

« Je n’ai eu que 4-5 minutes sur la piste d’échauffement et ensuite, je suis allé dans la chambre d’appel. C’était loin d’être optimal. Kostin est dans une très bonne forme et peut-être que j’aurais été un peu plus proche du podium ou plus dans le coup pour une troisième ou une quatrième place. Mais bon, ce sont les conditions que j’avais et il fallait que je fasse avec », a indiqué l’athlète avec sérénité.

« Ce n’était pas facile, mais dans les circonstances, je suis quand même content du résultat. Aujourd’hui, c’est la meilleure course que je pouvais faire. »

Sa compatriote Marissa Papaconstantinou était elle aussi dans le même autobus et a pu décrocher la médaille de bronze au 100 m T64.

L’Algérien Abdelhadi Boudra (15 min 12,21 s) a été le seul à être en mesure de s’accrocher à Kostin et son guide en finale du 5000 m T13. Le Brésilien Jean Oliveira da Silva a (15 min 22,68 s) fini un peu plus loin derrière, en troisième place.

Avant l’accélération décisive survenue à trois tours de la fin, le coureur de Victoriaville n’était pas parvenu à remonter aux avant-postes du peloton, mais il demeurait bien calé dans le groupe. C’est une fois que le groupe est passé en cinquième vitesse que le vétéran n’a pu éviter la cassure.

« L’environnement est vraiment difficile pour les épreuves de distance. La qualité de l’air est exécrable et il fait très chaud et très humide, donc je savais que ça se passerait à deux, trois ou quatre tours de la fin. Je n’avais pas de grandes jambes aujourd’hui (mercredi) et ç’a été toute une aventure pour arriver à la piste ! »

D’athlète à employé à plein temps

L’année post-paralympique s’est déroulée sous le signe de la transition pour le Québécois. Il a accepté un poste de conseiller en services bancaires à plein temps à la Banque de Montréal, tout en continuant à s’entraîner, mais en limitant son nombre de compétitions, entre autres pour passer plus de temps avec ses deux enfants, âgés de 7 ans et 11 ans.

« C’est ce que je préfère faire, j’étais à l’aise avec cette décision et je prépare mon après-carrière. J’aurai 39 ans dans deux jours, je commence à ralentir un petit peu, mais ça vient aussi avec de l’expérience, de la sagesse et aujourd’hui, j’ai pu utiliser ça à mon avantage. Moi, 10 ans plus jeune, je n’aurais pas géré cette situation (le retard de transport) aussi calmement », a ajouté celui qui avait été sacré champion du monde à cette distance aux mondiaux de Doha, au Qatar, en 2015.

« Après les Jeux paralympiques de Tokyo, je me disais que ce serait tout, mais je ne voulais pas finir là-dessus. J’étais déçu du résultat et je voulais vivre les Jeux avec ma famille, ce que j’ai fait à Paris. J’aime encore m’entraîner et je veux continuer une année à la fois. Je ne ferme pas la porte aux Championnats du monde de 2027. »

Anthony Bouchard sera le dernier Québécois en action aux mondiaux. Samedi, il sera au départ de la finale du 100 m des T52.

• Mathieu Laberge
• Montérégie
• Ouellet, Guillaume

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