William Dandjinou soulève la foule avec un doublé
Le Canada remporte les quatre finales du jour à l’Aréna Maurice-Richard Montréal, 18 octobre 2025 (Sportcom) – William Dandjinou a pu célébrer non pas…
Patinage de vitesse sur courte piste
Montréal, 20 octobre 2025 (Sportcom) – La section 3 de l’Aréna Maurice-Richard s’est fait entendre tout au long de la deuxième étape du Circuit mondial de patinage de vitesse sur courte piste. Les nombreux cris d’encouragement étaient accompagnés du son des sirènes, flutes et crécelles maniées par des partisans vêtus de noir.
C’était avant qu’ils décident de retirer leur chandail pour célébrer la victoire du relais masculin canadien.
– Vous mettez beaucoup d’ambiance ! Vous êtes qui au juste ?
– Nous, on est un peu les Ultras du courte piste.
Omar Zoubir patine au Centre régional canadien d’entraînement de Montréal et côtoie fréquemment les membres de l’équipe nationale. Cette fin de semaine, entouré de ses coéquipiers et d’autres amis, le jeune de 16 ans était (rarement) assis dans les gradins et portait la tête d’une mascotte d’aigle à l’occasion, en référence à la célébration signature de son patineur favori, William Dandjinou.
Celui que l’on surnomme « le Canadien volant » a contribué à la création de ce club, lui qui caresse le rêve de « démocratiser le courte piste ». Le vainqueur du globe de cristal de la dernière saison a voulu monter le niveau d’un cran à domicile. Un groupe de clavardage a été créé sur Instagram, réunissant plusieurs amateurs prêts à faire vibrer l’aréna. S’en est suivi l’achat d’un drapeau canadien noir et blanc et de la fameuse tête d’aigle. L’énergie, elle, était déjà comprise.
« Ça s’est fait sur un coup de tête. On était quelques-uns dans le groupe Instagram, puis certains ont commencé à ajouter leurs amis, ainsi de suite », a raconté Omar à Sportcom, entre deux courses.
« Dandjinou est un des athlètes du Circuit mondial qui donne le plus de spectacle, c’est pour ça qu’on veut aussi donner un spectacle et apporter de l’ambiance, a renchéri son ami Léonard Lapalme, âgé de 18 ans. On est à la maison, on s’entraîne ici, alors c’est facile pour nous. »
Quelques minutes après l’entrevue, on entendait le groupe scander « William’s on fire, everyone is terrified » par-dessus les commentaires de l’annonceur maison. Dandjinou venait de remporter la finale du 1000 m, sa quatrième médaille d’or de la fin de semaine, et de pointer les Ultras dans les estrades.
« Il y a quelques années, il a commencé à faire des célébrations qu’on ne voyait pas avant quand les patineurs gagnaient. C’est un peu l’idole de tout le monde ici, on l’aime bien et il prend souvent le temps de venir jaser avec nous », a expliqué Léonard.
« Au-delà de son talent de patineur, c’est quelqu’un de bien et humble, vraiment une bonne personne. C’est beau de voir son aura sur la glace. Il est super fort sur toutes les distances, c’est le meilleur au monde ! »
– Omar Zoubir
Que le début
William Dandjinou affichait un large sourire lorsqu’on l’a questionné à ce sujet, au terme d’une fin de semaine époustouflante sur la patinoire.
« Il y a beaucoup de jeunes qui, comme moi quand j’étais plus jeune, partagent l’avis qu’on n’a pas assez de visibilité dans notre sport. Ils sont très passionnés, veulent nous donner de l’énergie et ont justement beaucoup d’énergie à donner », a indiqué le quintuple médaillé d’or du week-end.
« J’ai eu une approche organique et je leur ai demandé ce qu’ils pensaient de l’idée de créer un groupe de fans. […] Je suis limité dans ce que je peux faire, mais tous les éléments sont déjà là pour qu’on retrouve une telle ambiance. Si je peux être un catalyseur, je vais accepter le rôle et apporter la petite étincelle qui va faire que ça va prendre feu. »
La mise sur pied du groupe a parfois été complexe, mais les personnes impliquées parlent d’une expérience positive. Elles ont d’ailleurs mentionné à Dandjinou qu’elles souhaitent apporter encore plus d’énergie pour les Championnats du monde qui auront lieu à Montréal ce printemps.
« On a une belle communauté qui peut rayonner, ce n’est pas juste pour moi. J’aimerais arriver en Pologne ou aux Pays-Bas et que les athlètes locaux aient droit au même traitement. Ça peut juste être positif pour notre sport. »
Léonard Lapalme suit le patinage de vitesse sur courte piste depuis plusieurs années. D’abord par passion, mais aussi dans le but de s’améliorer en tant qu’athlète.
« J’ai commencé à patiner après les Jeux olympiques de 2014 en suivant Charles Hamelin à Sotchi », s’est-il remémoré avant de se tourner vers son comparse. « Toi Omar, qu’est-ce qui t’a donné envie de commencer ? »
« C’est la vitesse, tout ce qu’on ressent dans les virages, ça m’a vraiment attiré. Charles Hamelin aussi ! Quand il a gagné l’or du 1500 m à Sotchi, c’était spécial. »
Lapalme souhaitait passer un message en fin de conversation.
« Le patinage de vitesse, c’est un beau sport à regarder ! En vidéo c’est bien, mais le voir en personne, c’est vraiment différent et impressionnant. »
Il serait bien heureux si les Ultras pouvaient se multiplier en cette année olympique, question d’occuper plus d’une section aux mondiaux, en mars prochain.
