29 Oct - 2025 | par Mathieu Laberge

Voile

Deux frères, un bateau et un objectif

Nouvelle

Sailing Energy

Montréal, 29 octobre 2025 (Sportcom) – Ils n’ont que 21 ans et pour la première fois de leur jeune carrière, ils ont été le meilleur équipage canadien au récent Championnat du monde de voile de classe 49e, à Cagliari. À leur quatrième participation au rendez-vous mondial, les jumeaux Thomas et William Staples se sont classés 53es, en Italie, et ils comptent bien mettre les bouchées doubles pour se rapprocher d’une place aux régates olympiques de Los Angeles, dans moins de trois ans.

Les frères Staples demeurent à Beaconsfield et sont membres du Yacht Club Royal Saint-Laurent à Dorval, dans l’Ouest-de-l’Île, mais ils sont tous deux des francophiles avérés. Pas seulement dans l’entrevue qu’ils ont accordée en français à Sportcom, mais aussi dans leur parcours scolaire. Thomas étudie en génie logiciel à Polytechnique Montréal, tandis que William est à HEC Montréal, en comptabilité.

À leur retour d’Italie, ils ont pris le temps d’analyser leur chemin parcouru, celui qui reste à venir et comment ils entendent maintenir le cap vers leur objectif.

« Le Championnat du monde, ça reste du positif, même si à la dernière journée des qualifications, nous avons eu une collision lorsque Thomas s’est fait frapper par un bateau. Après ça, nous avons eu de la difficulté à retrouver notre rythme », explique William.

Un bateau est entré en contact dans le dos de Thomas alors qu’il était positionné sur le trapèze. Il a pu poursuivre la régate en étant incommodé, mais sans toutefois être blessé gravement. Ces accidents peuvent survenir à l’entraînement, mais il s’agissait de la première fois qu’ils en vivaient un en compétition.

« On a appris beaucoup, mais nous avons manqué de quelques places notre but qui était de finir dans la première moitié (top-43) des inscrits et nous sommes rentrés un peu de justesse en flotte argent », concède Thomas.

Deux rôles différents

Ils sont deux frères dans leur skiff, mais leurs rôles sont bien différents. Thomas est le capitaine et donneur d’ordres, tandis que William est l’exécutant qui s’active à bien placer les voiles pour optimiser les déplacements.

2025 49er, Fx, Nacra 17 Worlds, Cagliari\n08 October, 2025\n\n© SAILING ENERGY

« Ma responsabilité, c’est d’être l’accélérateur, soutient William. Je suis concentré sur la vitesse et Thomas prend les décisions stratégiques. Nous avons eu de bons départs et pris de bonnes décisions, alors c’est pour ça qu’on dit que c’est encourageant. Nous coursions contre les meilleurs au monde et nous étions quand même dans le coup. »

Après ce résultat, le duo devra maintenant stabiliser ses performances s’il veut poursuivre sa progression avance Thomas.

« Pour passer en flotte or, il faut juste être constant et ne pas connaître de mauvaises courses. Ceux qui passent en or sont toujours meilleurs que la 15e place dans leurs courses. Ce n’est pas que nous ne sommes pas capables de faire de bonnes courses, mais bien que nous n’ayons pas la constance pour en refaire, peu importe les conditions. »

Que les équipiers soient des frères, est-ce un avantage ou un désavantage ?

« C’est sûr que nous avons une bonne communication et sommes capables d’être facilement ouverts. Et en habitant dans la même maison, ça facilite l’organisation de l’entraînement, rigole William. Mais il y a aussi des challenges : la relation est parfois plus intense et des fois, il faut être capable de faire une distinction entre le professionnel et le personnel. […] L’intensité d’une compétition peut faire ressortir des émotions. »

Thomas concède ce qu’avance son frère à propos de la place des émotions dans leurs communications. « Ç’a pris beaucoup de temps je dirais. On fait de la voile ensemble depuis que nous avons 12 ans et rendus à notre niveau, nous sommes beaucoup plus professionnels. Il faut savoir comment communiquer entre nous. […] Plus jeunes, nous étions plus vites à nous pointer du doigt, mais rendu où nous sommes, tu ne peux pas être comme ça. Il faut être soudés en tant qu’équipe parce que sinon, ça ne fonctionnera pas. »

Et leurs proches seront toujours là pour les conseiller, car ils s’y connaissent eux aussi : leurs parents continuent à naviguer dans des « ligues de garage » comment ils se plaisent à le dire et leur sœur Audrey, une ex-athlète médaillée d’or aux Jeux du Canada, est aujourd’hui entraîneure.

Les frères Staples se consacreront entièrement à la voile dès le mois de janvier, principalement parce que le prochain Championnat du monde aura lieu en mai.

« On clenche l’école jusqu’en décembre et ensuite, c’est à plein temps dans la voile pour un an et demi, deux ans, afin de voir ce que ça donnera pour les Jeux olympiques en 2028. (Avec les mondiaux en mai), on ne peut pas vraiment continuer nos études cet hiver. Si nous voulons être prêts pour le mois de mai, ça commence déjà en décembre et janvier. On ne veut pas faire l’école à 50% et la voile à 50% », explique Thomas.

Pour y arriver, ils continueront à partager leur entraînement entre Montréal et Kingston, en Ontario, lorsque les conditions le permettront et ensuite en Floride ou au Portugal une fois l’hiver venu. Même s’ils sont éparpillés géographiquement, ils soulignent se sentir bien encadrés par l’équipe nationale et leur entraîneur Ken Dool.

« Nous nous sommes dit que nous voulions tenter notre chance pour voir ce que ça donne et ne pas avoir de regrets. Il y a plusieurs étapes à franchir et nous sommes encore dans le mode où nous devons nous améliorer et avoir du plaisir », conclut William.

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