20 Nov - 2025 | par Luc Turgeon

Judo

L’entraînement nécessaire et salutaire de Julien Frascadore

Nouvelle

Photo: IJF / Tamara Kulumbegashvili

Montréal, 20 novembre 2025 (Sportcom) – Aussitôt les examens du Barreau achevés, Julien Frascadore est passé à la vitesse supérieure en judo. Un séjour en Espagne lui a permis d’accélérer une progression qui avait été mise sur pause depuis un certain temps.

Le Québécois s’était éloigné des tatamis durant quelques mois après les Jeux olympiques de Paris afin de se concentrer sur ses études. Il a voulu replonger dans son sport cet été. Plus que ça : il l’a placé au cœur de ses priorités jusqu’en 2028, repoussant sa carrière d’avocat, le temps d’un cycle olympique.

« J’ai ressenti le besoin de partir et de m’imposer un gros volume d’entraînement, comme on a un petit bassin de partenaires au Canada », a expliqué Julien Frascadore à Sportcom.

Le cabinet BCF Avocats d’affaires a accepté de reporter le stage du judoka après les Jeux olympiques de Los Angeles afin que son futur stagiaire se concentre pleinement sur le processus de qualification qui débutera l’année prochaine.

Lui et son compatriote Tyler Colin se sont donc rendus à Madrid, en Espagne, et ont passé beaucoup de temps entre les murs du Centre de Alto Rendimiento pour s’entraîner. Pendant un mois, ils ont été jumelés à différents partenaires et ont pris part à des combats qui les ont fait progresser très rapidement, aux dires de Frascadore.

« Les personnes avec lesquelles je me bats au Canada et moi, on se connaît par cœur. Ça crée des problèmes qui n’en sont pas. Ils vont réussir à me bloquer, je bloque tout, mais ce sont des situations qui n’arrivent pas souvent en compétition. En ayant des partenaires différents, j’ai pu savoir ce qui fonctionne bien ou moins bien, même tester de nouvelles choses. »

Le judoka qui évolue chez les moins de 66 kg est ensuite retourné à Montréal avant de se rendre au Brésil 48 heures plus tard pour un autre camp d’une dizaine de jours, cette fois avec l’équipe nationale. C’est après ce bloc d’entraînement que le Québécois est monté sur la deuxième marche du podium au Grand Prix de Lima, au Pérou. La première médaille de sa carrière en Grand Prix, alors que son dernier classement à ce niveau remontait à 2019, lorsqu’il avait terminé septième à Montréal.

« Ça faisait un petit bout ! Dans le circuit IJF, la grosse difficulté est qu’en n’étant pas très haut au classement, il faut affronter les meilleurs au monde dès le début du tournoi. C’est juste bon d’y être arrivé avant le début de la sélection olympique. »

Ce n’était qu’une question de temps avant qu’on le retrouve sur le podium, comme l’a mentionné son entraîneur Antoine Bouchard en entrevue. Le potentiel de Frascadore était reconnu et son succès était prévisible. De par ses habiletés en judo, bien sûr, mais surtout en raison de son éthique de travail.

« Si on se concentre sur sa performance au Pérou, il a été très bon et il semblait très confortable face aux meilleurs de sa catégorie. Ce qui est intéressant, c’est de contextualiser cette performance dans son parcours. Il s’est entraîné très fort cet été et on a vu que ç’a vite payé. Ça vient le placer dans l’élite de sa catégorie », a-t-il souligné.

« Sortir de sa zone de confort en allant en Espagne et se donner à 100% contre de nouveaux partenaires de haut niveau comme il l’a fait, c’est sûr que ç’a eu un impact positif sur son développement. »

La fin de semaine dernière, Frascadore a remporté l’or à l’Open panaméricain de Montréal. Une compétition d’un calibre moins relevé, idéale pour se préparer en prévision du Grand Chelem d’Abou Dabi et celui de Tokyo qui auront lieu dans les prochaines semaines.

Partenaire et stagiaire

Avant l’École du Barreau, Julien Frascadore avait raté de peu sa qualification aux Jeux olympiques de Paris. Sa septième place obtenue aux Championnats panaméricains de 2024 n’avait pas suffi à ce qu’une place continentale lui revienne chez les moins de 66 kg.

Il a tout de même accompagné l’équipe canadienne dans la Ville-Lumière, où il a agi comme partenaire d’entraînement. Tel un stagiaire en fin d’études, Frascadore en a profité pour observer les judokas dans leur préparation. Il a eu un accès privilégié en les aidant durant l’échauffement et il a pris des notes sur le déroulement du plus gros événement sportif de la planète. Celui même auquel il compte participer en 2028.

« Ç’a été une belle expérience et ça va être bénéfique pour le futur. J’ai réalisé quel était le stress vécu par les athlètes et comment ils vivaient cette compétition différemment », a partagé celui qui a déjà commencé à mettre ses apprentissages à profit.

Il a appris sur le tard qu’une qualification était possible pour Paris. En fait, c’est lorsqu’il a remporté l’or aux Championnats panaméricains de 2023 que la fenêtre s’est entrouverte. « Tout a déboulé super rapidement », s’est-il remémoré.

Ce rythme l’a forcé à enchainer les combats sur la scène internationale et à leur accorder une plus grande importance.

« Ç’a été un processus de qualification condensé que j’ai trouvé plus stressant, plus difficile à gérer. J’étais obligé de performer et de gagner des combats, de toujours me comparer aux adversaires selon leur classement. C’était dommage de ne pas me qualifier pour Paris, mais ç’a été une belle expérience de vivre ce processus et ses exigences. Ça va me permettre de mieux me préparer cette fois-ci. »

« Il est passé à un tournoi des Jeux olympiques ! Extrêmement proche, c’est un match qui lui manquait, a rappelé Antoine Bouchard. Julien a toujours été quelqu’un qu’on voyait avec un bon potentiel, mais depuis Paris, il a pris du galon. Une de ses grandes qualités est qu’il est capable de prendre le pas de recul pour analyser la situation et prendre les bonnes décisions. Son idée d’aller s’entraîner en Espagne montre une belle maturité et un bel esprit critique. Il s’est dit que c’est ce que ça lui prenait et il a priorisé son entraînement. »

Julien Frascadore combattra le 28 novembre au Grand Chelem d’Abou Dabi et le 6 décembre au Grand Chelem de Tokyo.

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