Photo: Greg Kolz
Montréal, 30 octobre 2022 (Sportcom) – Les patineurs de vitesse sur courte piste Steven Dubois et Pascal Dion ont tous les deux goûté à la victoire, dimanche, à la Coupe du monde de Montréal. Respectivement vainqueurs du 500 m et du 1000 m, ils ont ensuite reçu le bronze au relais pour conclure « une fin de semaine vraiment parfaite ».
C’est ce qu’a déclaré Dubois après avoir posé avec ses quatre médailles de la compétition. Il a été le premier Québécois à crier victoire dimanche au terme d’une finale disputée avec ses coéquipiers Jordan Pierre-Gilles et Mathieu Pelletier.
L’athlète de Lachenaie s’est assuré de ne pas avoir à effectuer une remontée comme celle offerte la veille, bonne pour une médaille d’argent au 1500 m.
Son plan de match était clair et il souhaitait connaître un départ canon en prévision des deux derniers tours, où il a la fâcheuse habitude de ralentir.
« Mes premiers pas sont plus rapides que ceux du Sud-Coréen (Lee June Seo) et je me suis dit que c’était ma chance. J’ai regardé ses courses avant et je voulais vraiment gagner. Je voulais essayer quelque chose et j’ai réussi à le dépasser dès le premier virage, puis j’ai tout donné pour créer de la distance », a raconté Steven Dubois.
Il s’est donné une confortable avance et a conservé la tête du début à la fin, affichant un temps de 40,345 s. Lee June Seo et l’Italien Pietro Sighel l’ont accompagné sur le podium.
Dubois a ainsi mis la main sur la deuxième médaille d’or individuelle de sa carrière en Coupe du monde.
Au dernier tour, Jordan Pierre-Gilles a été dépassé et a glissé en quatrième place. Il termine ainsi au pied du podium pour une deuxième journée de suite, alors qu’il avait obtenu le même résultat sur 1000 m samedi.
« En ce moment, ça va. Ce n’est pas ce que j’aurais voulu et je sens que j’aurais pu faire mieux, alors je ne suis pas satisfait. Tantôt, j’étais en cr****, définitivement », a mentionné le Sherbrookois, en toute franchise. Passer si près du podium, deux fois plutôt qu’une, illustre néanmoins une progression de bon augure.
« [La quatrième place], c’est la plus crève-cœur où personne ne veut finir. J’ai encore appris beaucoup et ça me donne plus faim pour les prochaines courses. »
Mathieu Pelletier s’est classé cinquième à sa première finale A individuelle en Coupe du monde.
Chez les femmes, Danaé Blais a signé le meilleur résultat de sa carrière en finissant quatrième du 500 m.
Elle ressentait des douleurs à un genou après les Championnats canadiens et espérait être en forme pour la Coupe du monde. Plus habituée à courser au 1500 m par le passé, une barrière mentale s’était érigée sur les autres distances au fil du temps. Elle croit l’avoir fracassée cette fin de semaine, à sa grande satisfaction.
« Je suis très contente. Je voulais briser les limites que je m’étais mises. […] C’est mon apprentissage de la fin de semaine. Quand on enlève ces limites-là, on peut quand même faire de belles choses, mais ce n’est pas facile ! »
Pascal Dion remporte le 1000 m
Dubois venait tout juste d’être acclamé avec une médaille d’or au cou lorsque Pascal Dion l’a imité en finale du 1000 m.
Samedi, le Montréalais se dirigeait vers le podium du 1500 m avant que le Belge Stijn Desmet provoque sa chute. Il souhaitait faire oublier cette mauvaise expérience.
Avec trois tours à faire, il a pris les devants et est parvenu à défendre sa place jusqu’à la toute fin. Il l’a emporté devant Hong Kyung Hwan et Kim Tae Sung, tous deux de la Corée du Sud.
« C’était un peu frustrant, mais je savais que je coursais de la bonne façon. Je suis entré avec la même attitude et mon but était de gagner tout en gardant des forces pour les trois derniers tours. Tout s’est mis en place et j’avais les jambes pour finir premier », a indiqué Pascal Dion, vice-champion du monde en titre.
Abonné aux podiums l’automne dernier, il s’agit de la première médaille d’or individuelle de sa carrière en Coupe du monde. Il avait toutefois remporté l’épreuve du 3000 m présentée seulement aux Championnats du monde.
« La saison passée, ma façon de courser me permettait surtout de finir deuxième ou troisième. J’étais longtemps en avant et ça faisait mal aux jambes. Cette année, j’ai modifié quelques stratégies pour tirer moins de tours, être devant au bon moment et avoir l’énergie pour finir premier. »
Aussi de cette finale A, Maxime Laoun a été pénalisé et s’est classé cinquième. Le Sherbrookois Félix Roussel occupe quant à lui le 26e rang.
Aucune Canadienne n’a pris part à la finale A du 1000 m dimanche. Dans la même vague que l’éventuelle médaillée d’or Suzanne Schulting, Claudia Gagnon a vu son parcours se terminer aux quarts de finale.
Kim Boutin n’a pas non plus été en mesure d’accéder aux demi-finales. Boutin et Gagnon ont respectivement terminé 11e et 13e. Déçue, la vice-championne du monde cherchait ses mots en fin de journée.
« Je me suis donnée et investie à 100% dans le plan qu’on avait préparé. Les entraîneurs pensent que ça pourrait me prendre du repos, mais on n’a pas de réponse en ce moment. »
« Courser pour gagner »
Boutin a conclu la fin de semaine avec une médaille d’argent au relais 3000 m, aux côtés de Danaé Blais, Rikki Doak et Renée Steenge. Claudia Gagnon a rejoint ses coéquipières sur le podium, elle qui avait patiné en demi-finale.
Qualifiées de justesse la veille en raison de la pénalité décernée aux Sud-Coréennes, les Canadiennes voulaient offrir une meilleure performance aux partisans.
« Hier, on a fait de petites erreurs, ce qui est normal puisqu’on a fait notre première course toutes ensemble. On a déjà rectifié certaines choses aujourd’hui et avons fait de meilleurs échanges. On peut dire que c’est un succès ! » a partagé Danaé Blais.
Plus expérimentées, les Néerlandaises ont mérité la médaille d’or, tandis que les Italiennes ont complété le podium.
En finale masculine, les champions olympiques Pascal Dion, Steven Dubois, Maxime Laoun et Jordan Pierre-Gilles ont hérité d’une médaille de bronze à la suite d’une pénalité octroyée à la formation italienne.
Le quatuor a tardé à attaquer. Laoun a d’abord dépassé un patineur kazakh avec neuf tours à faire, puis Dion y est allé de deux dépassements. Le second a cependant mené à une chute subie sur une glace détériorée en fin de relais. Les Sud-Coréens et les Kazakhs ont raflé l’or et l’argent.
Aucun regret ne hantait les patineurs canadiens après la course. Ils partagent tous le même mot d’ordre cette saison : courser pour gagner.
« On veut entrer dans le relais avec cette agressivité-là. C’était un peu risqué comme dépassement, mais il fallait tenter quelque chose. […] On a de petites modifications à faire dans nos stratégies, mais on reste l’équipe à battre. On le voyait sur la glace, toutes les autres équipes souhaitaient nous gérer et nous garder en arrière », a expliqué Pascal Dion.
Ils s’entendaient aussi sur un autre aspect de cette finale, plus stratégique celui-là.
« On aurait pu se permettre de dépasser un peu plus avant. On avait beaucoup de jambes et on a eu des opportunités, mais c’était difficile d’évaluer quand on devait passer. Les Italiens voulaient vraiment protéger leur deuxième place », a précisé Steven Dubois.
Les Canadiens tenteront de grimper d’une marche ou deux à la prochaine Coupe du monde, prévue à Salt Lake City, dans une semaine.
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