9 Déc - 2015 | par Émilie Bouchard Labonté

Ski acrobatique (bosses)

À la conquête du sommet

Montréal, 9 décembre 2015 (Sportcom) – La neige se fait peut-être attendre au Québec, mais il y en aura suffisamment à Ruka, en Finlande, pour que la saison de la Coupe du monde de ski acrobatique de bosses prenne son envol, samedi. Ce sera donc le premier test de la campagne pour les sœurs Justine, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe, ainsi que la nouvelle venue au sein de l’équipe nationale Alex-Anne Gagnon.

Pour les trois sœurs Dufour-Lapointe, la saison s’amorce sous le signe de la constance. « Lors de chaque départ, je viserai la performance gagnante », affirme Justine qui a le globe de cristal dans la mire.

« L’important pour moi est d’être motivée tous les jours à 100% et donner mon maximum pour réaliser des descentes qui vont me donner le globe à la fin de la saison. Ça demande de la persévérance et du travail d’équipe en synchronisation avec mes entraîneurs », souligne-t-elle.

Justine a profité des camps d’entraînement estivaux pour parfaire des détails. « Je les travaille jusqu’à ce que ce soit naturel. Il faut que ça soit facile de les exécuter. »

Pour Maxime, la différence se fera également dans les détails. «J’ai beaucoup travaillé la technique de mon ski et la transition entre bosses et saut, de petits grains de sel qui feront la différence », estime l’aînée.

On devrait aussi voir une Chloé plus stable sur les pentes cette année. « J’ai remarqué la saison dernière que lorsque je prenais de la vitesse, j’avais moins de stabilité. Cet été, j’ai essayé de sortir de ma zone de confort pour m’en créer une plus grande », explique-t-elle.

Une relation athlètes-entraîneurs sur la bonne voie

Les trois sœurs admettent que la dernière saison en fut une d’adaptation. L’arrivée d’une nouvelle paire d’entraîneurs, Michel Hamelin et Vincent Sigouin, a bouleversé leurs repères. « Avec le recul, nous avons fait un bon travail avec nos entraîneurs, analyse Justine. Cette année, ce sera juste plus le fun et plus facile de travailler ensemble. Ça nous permettra de nous pousser davantage et aller plus loin dans nos performances. C’est ce qui fera la magie. »

La base est maintenant établie entre les skieuses et leurs entraîneurs. « Le rough est fait à présent. Si nous évaluons ça sur un cycle de quatre ans, nous allons être encore mieux dans deux ans, mais présentement, c’est vraiment mieux que l’an dernier », explique Maxime.

« N’importe quelle relation se construit avec les conversations que tu as ensemble, les événements et les défis que tu traverses, poursuit-elle. L’an dernier, nous en avons eu plusieurs et nous les avons relevés. Nous avons continué à bâtir cette confiance en camps cet été. »

Pour Chloé, c’est sa contre-performance en simple aux Mondiaux de Kreischberg qui a été l’élément déclencheur. « Pour gagner la confiance, ça peut arriver dans des moments où ça va mal. C’est là qu’on apprend le plus, car on se découvre plus l’un et l’autre. Ce moment a permis de plus avancer », confie-t-elle dix mois plus tard.

Une saison sans…

Deuxième année de ce cycle olympique, la saison 2015-2016 n’a pas de Championnats du monde au programme. Elle sera également marquée par une autre grande absence, celle de la championne du globe de cristal en bosses en 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015, Hannah Kearney, qui a pris sa retraite au terme de la dernière campagne, ce qui pourrait profiter à Justine, deuxième derrière l’Américaine en 2012, 2013, 2014 et 2015.

Évidemment, cela ne change en rien le sérieux des trois sœurs sur la piste. «Il y a plein d’autres pays qui sont représentés par de fortes athlètes. Nous allons continuer d’élever notre jeu d’un cran chaque fois que nous serons en haut de piste », prévient Chloé.

Assisterons-nous à une lutte à trois au sommet? « Il y a de la saine compétition entre nous et ça nous aide à devenir meilleures, mais ça reste un cheminement personnel », rappelle Maxime.

Alex-Anne Gagnon par la grande porte

Bien qu’elle ait participé à quelques étapes de la Coupe du monde les deux dernières saisons, Alex-Anne Gagnon fait son entrée officielle sur le circuit cette année. Ce n’est plus en tant que remplaçante d’une coéquipière blessée ou qui connaît une moins bonne séquence. « C’est ma place à moi! » lance-t-elle.

Âgée de 20 ans, la bosseuse aborde la nouvelle saison avec enthousiasme, mais aussi avec une pointe de nervosité. « C’est un peu les deux revers de la médaille. Je veux prouver que j’ai bien ma place alors c’est un peu stressant, mais de l’autre côté je suis contente, c’est tellement excitant d’avoir mon poste. »

Forte d’une quatrième (duels) et une sixième place (simple) obtenues au Japon l’hiver dernier alors qu’elle participait seulement à la cinquième Coupe du monde de sa carrière, Alex-Anne Gagnon sait ce dont elle est capable. « La confiance est montée d’un cran. »

Sans d’objectifs précis pour 2015-2016, la Québécoise souhaite participer au plus de finales possible. « J’essayerai d’être plus agressive sur mes sauts et plus fluide dans mes transitions entre les sauts et les bosses. J’espère que ça me suivra tout au long de la saison. »

L’athlète de Terrebonne se réjouit aussi de pouvoir profiter du soutien de son frère Marc-Antoine Gagnon, son aîné de quatre ans et membre de l’équipe canadienne masculine. « Il a toujours été mon inspiration, c’est à cause de lui que je fais du ski acrobatique. Depuis que je suis toute jeune, j’essaie toujours de faire comme lui, car c’est un modèle. C’est le fun de savoir qu’il sera là. »

« À la Coupe du monde au Japon, ça avait moins bien été pour lui, mais moi, j’étais deuxième en qualifications derrière Hannah Kearney. Je participais à la deuxième finale de ma vie en Coupe du monde alors je capotais un peu, raconte-t-elle.  Il m’a regardé dans les yeux et m’a dit : Alex, calme-toi, il te reste deux autres descentes. Et moi de dire, comment ça deux? Bien tu vas faire la super finale! Et c’est ce qui est arrivé. Il m’a vraiment aidé. De savoir qu’il était là, c’était spécial pour moi.»

La bosseuse peut également compter sur les conseils de sa co-chambreuse Audrey Robichaud, vétérane de la formation canadienne. Si Gagnon en sera à son huitième départ en Coupe du monde, la skieuse de Québec a passé le cap des 100 au Japon l’hiver dernier. Son 103e départ devra toutefois attendre, elle qui a récemment subi une entorse à une cheville et devra faire l’impasse sur l’épreuve finlandaise.

Que le spectacle commence!

Si une épreuve de bosses en parallèle est au programme de la Coupe du monde de Ruka samedi, la première Coupe du monde en simple sera disputée un mois plus tard, à Lake Placid.

Toujours en janvier, le circuit de la Coupe du monde de bosses fera ensuite deux arrêts au Canada, à Val Saint-Côme sur la piste Alex Bilodeau, et à Calgary. Deer Valley (Utah), Tazawako (Japon) et Moscou (Russie) seront les étapes suivantes.

« La première Coupe du monde est toujours plus excitante et énervante puisque c’est le début. Nous sommes à l’entraînement depuis mai et là, c’est le bout le fun qui commence. Nous avons hâte que ça commence et nous nous sentons forme. Showtime! » conclut Justine Dufour-Lapointe.

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