5 Fév - 2021 | par Luc Turgeon

Absents aux compétitions, Gélinas-Beaulieu et La Rue n’ont aucun regret

Nouvelle

Photo: International Skating Union

Montréal, 5 février 2021 (Sportcom) – Depuis un mois, plusieurs athlètes de l’équipe canadienne de patinage de vitesse longue piste sont isolés dans la ville-bulle d’Heerenveen pour la reprise des activités en Coupe du monde. Face à beaucoup d’incertitude, Antoine Gélinas-Beaulieu et David La Rue ont toutefois décidé de ne pas se joindre à eux et de rester à la maison cette année.

Antoine Gélinas-Beaulieu revenait d’un entraînement sur les plaines d’Abraham lorsqu’il a été joint par Sportcom. Une sortie qui illustre bien la liberté qu’il craignait perdre en quittant vers l’Europe pour une durée de deux mois.

« Chaque année, quand je pars, je trouve ça dur d’être loin des gens que j’aime, de ne pas voir ma femme, ma famille et mon chien. Revivre ça en confinement, je pense que ça aurait été difficile mentalement », a-t-il confié.

L’athlète de 28 ans ne notait aucune répercussion négative en rejetant la proposition de l’International Skating Union (ISU). Pour lui, le choix était simple : il préférait profiter de ces deux mois pour s’entraîner davantage en prévision du processus de qualification olympique.

« Après une bonne discussion avec mon entraîneur, je me suis permis de prendre ce moment-là afin de revenir à la base et de construire là-dessus pour ensuite me propulser vers la prochaine saison. »

Les risques entourant la contagion de la COVID-19 ont aussi été pris en considération, alors que Gélinas-Beaulieu vit avec des problèmes respiratoires.

« Au final, c’est un paquet de facteurs qui ont fait en sorte que j’aimais mieux me dépasser dans mon petit chez-moi plutôt que de partir pour une quête de performance. J’avais l’impression que pour moi, c’était un pas vers l’arrière d’aller là-bas », a précisé l’étudiant en études cinématographiques.

« Je ne suis pas déçu de ma décision, même si je sais que j’aurais pu bien performer sur la scène internationale. Ma préparation physique était A1, j’ai appris beaucoup de ça. Je vais pouvoir m’en servir l’année prochaine. » – Antoine Gélinas-Beaulieu

Plus à perdre qu’à gagner

David La Rue est un autre habitué du circuit de la Coupe du monde qui a fait l’impasse sur le format bulle des Pays-Bas. À l’instar de Gélinas-Beaulieu, Larue estimait qu’il avait plus à perdre qu’à gagner en accompagnant ses coéquipiers.

Il y a un peu moins d’un an, lors des Championnats du monde sprint, le patineur de Saint-Lambert a subi des déchirures aux tendons de l’aine et de l’adducteur. Une blessure qui a mis plusieurs mois à se résorber et qui gênait toujours Larue cet automne, surtout dans ses départs au 500 m.

Il a été convenu avec son entraîneur Gregor Jelonek qu’il serait préférable de ne pas précipiter son retour et ainsi, risquer d’hypothéquer la prochaine saison, où une qualification olympique sera en jeu.

« J’ai eu un suivi très serré avec les physiothérapeutes et au fur et à mesure, on a vu que ça ne s’améliorait pas assez vite. Je n’avais pas effectué une seule course depuis bientôt un an et dans ma situation, on voyait des risques inutiles », a raconté La Rue.

Ce dernier se compte chanceux dans les circonstances. Le report des étapes de la Coupe du monde lui a permis de se concentrer sur sa réadaptation, sans avoir la tentation de participer à certaines étapes du calendrier.

« Ça aurait été plus dur mentalement avec un calendrier normal. Là, je peux bâtir sur le retour et quand mon corps va être prêt, je vais avoir super hâte de reprendre. »

Des résultats encourageants

L’équipe canadienne a connu du succès jusqu’à maintenant au Thialf, anneau de glace de la ville d’Heerenveen. Valérie Maltais est montée sur la plus haute marche du podium à deux occasions à la poursuite par équipe, aux côtés de ses coéquipières Ivanie Blondin et Isabelle Weidemann. Laurent Dubreuil a quant à lui mis la main sur quatre médailles individuelles, soit deux de bronze et deux d’argent.

Des performances qu’Antoine Gélinas-Beaulieu et David La Rue considèrent encourageantes, d’autant plus que leurs compatriotes ont été très limités en termes d’entraînement sur glace en raison d’un bris à l’anneau de glace de Calgary.

« C’est impressionnant et fun de voir les résultats. Un gars comme Laurent qui a à peine touché à la glace dans la dernière année qui réussit à finir dans les meilleurs au monde, ça démontre toute la résilience des Canadiens et ça me motive à l’entraînement », a déclaré David La Rue.

« On est habitué de s’adapter et on sait comment faire avec peu ! » a renchéri Gélinas-Beaulieu. « C’est une force pour nous de ne pas être pris dans une routine et de toujours devoir être créatifs à l’entraînement. »

Les patineurs de vitesse longue piste qui ont participé aux dernières Coupe du monde se préparent maintenant pour les Championnats du monde, prévus du 11 au 14 février. En plus de Maltais et de Dubreuil, les Québécois Alex Boisvert-Lacroix et Béatrice Lamarche seront également en action.

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