Liliane Gagnon atteint les quarts de finale pour une première fois en sprint
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Montréal, 21 septembre 2020 (Sportcom) – « Je lui ai dit carrément qu’il m’a sauvé la vie. » Ces mots sont ceux de l’ex-taekwondoïste Karine Sergerie lorsqu’on lui demande de nous parler de son ancien entraîneur, de son confident, de son ange gardien : Alain Bernier.
Dans le cadre de la Semaine nationale des entraîneurs, Sportcom présente jusqu’à vendredi une série de textes portant sur le travail de personnalités qui s’investissent pleinement pour leurs athlètes dans différents sports, différents milieux.
Après avoir été couronnée championne du monde en 2007 et médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Pékin l’année suivante, Karine Sergerie a sombré dans une lourde dépression. Une relation difficile et malsaine avec son père, qui a longtemps été son entraîneur, a pesé lourd sur le moral de la Québécoise. Celle-ci a finalement décidé de quitter la Rive-Sud de Montréal pour aller à Québec s’entraîner avec le réputé Alain Bernier, qu’elle côtoyait depuis quelques années à l’occasion de différentes compétitions internationales, dont les Jeux olympiques.
C’est en 2009 qu’elle a fait la demande officielle pour changer d’entraîneur. Une décision qui a eu d’énormes répercussions sur sa carrière et sur sa vie.
« Il m’a motivée, il a été capable de me garder sur mes pattes et je ne sais pas comment il a fait », admet Karine Sergerie, qui a participé aux JO de Londres, en 2012, alors qu’elle était en pleine dépression. « C’est sûr que je me suis battue aussi, mais je ne sais pas si j’aurais été capable de le faire sans lui. Son soutien a tellement été important. J’en parle et j’en ai des larmes. C’est vraiment une personne exceptionnelle. »
L’aide offerte par M. Bernier est allée bien au-delà des conseils apportés sur les tapis du Club de taekwondo de Sainte-Foy, qu’il dirige depuis 1993. Toujours présent pour ses membres, celui qui est originaire de Saint-Michel-de-Bellechasse semble avoir un don pour détendre l’atmosphère et appuyer les personnes qui l’entourent. « Quand je partais pour me battre et qu’il était derrière moi. Je savais qu’il allait être là pour moi et que ça irait bien. J’avais pleinement confiance en lui », se rappelle Sergerie, qui a pris sa retraite en 2014.
« Tout ce que j’avais besoin, c’était d’être écoutée et Alain Bernier a pu faire ça. Juste son regard fait qu’on se sent compris, qu’on se sent mieux. » – Karine Sergerie
Un modèle qui fait l’unanimité
Alain Bernier baigne dans l’univers du taekwondo depuis son adolescence et est entraîneur depuis 35 ans. C’est après avoir fondé le Club de taekwondo de Pointe-Levy qu’il s’est dirigé vers celui de Sainte-Foy.
« J’avais deux grandes passions au départ, soit l’enseignement et le taekwondo », raconte l’éducateur physique de formation. Lorsque ce sport de combat a fait son entrée au programme olympique en 2000, Alain Bernier a mis sur pied un groupe haute performance composé d’athlètes qui caressaient le rêve de représenter le pays aux prestigieux Jeux olympiques.
Cela ne l’a pas empêché pour autant de poursuivre son travail avec les plus jeunes et avec ceux qui pratiquent le taekwondo au niveau récréatif. « Je trouvais ça important de garder un lien avec ceux qui font ça par plaisir. Ça me permet de rester en contact avec les raisons pour lesquelles j’ai décidé de faire ça au départ », dit M. Bernier.
Cette polyvalence est d’ailleurs une des aptitudes qui impressionne énormément Marc-André Bergeron, membre de l’équipe nationale depuis 15 ans. « Cet homme-là ne cessera jamais de me surprendre, lance-t-il d’emblée. D’abord par l’expertise qu’il a développée, mais aussi à quel point il est terre à terre. Il est capable d’aller chercher le potentiel de chaque membre du club selon leurs objectifs et les voit tous sur le même pied d’égalité, qu’ils soient là pour des résultats internationaux ou pour une ceinture de couleur. »
Respect et apprentissage
Décrit par plusieurs comme une personne facile d’approche, drôle et respectée, M. Bernier porte parfois le chapeau d’entraîneur, parfois celui d’ami ou de psychologue et souvent, celui de confident. « Il faut savoir jouer de plusieurs instruments et ça se développe avec les années », estime-t-il.
Alain Bernier compare le sport à « un laboratoire de la vie », où on apprend à jongler avec les victoires, les échecs, comment se relever et réagir dans les situations délicates. Dans un monde où les résultats ne sont jamais garantis, Karine Sergerie assure que l’objectif n’est pas restreint à un classement ou une médaille dans l’enseignement de M. Bernier.
« Il ne pense pas à la performance à tout prix. Il a toujours dit que l’important, c’est que l’être humain puisse survivre à tout ça et qu’il puisse vivre une bonne vie », affirme-t-elle.
« Quand on est entraîneur, on transmet des valeurs, du savoir. Il y a aussi un défi d’exemplarité et de rigueur. Tu ne peux pas te la couler douce et demander à tes athlètes de faire des efforts et des sacrifices. Si tu en fais autant qu’eux, ils vont embarquer dans le bateau et des résultats vont suivre », croit M. Bernier.
Toujours présent
La recette gagnante d’Alain Bernier est reprise par de nombreux entraîneurs et athlètes qui suivent les conseils qui leur ont été inculqués.
« Ça va au-delà du sport. Je sais pertinemment que quand des personnes qui viennent de l’extérieur travaillent avec les athlètes d’Alain Bernier, ils savent que ça va être sharp. Ils peuvent s’appuyer sur le travail effectué par M. Bernier, qui est hautement respecté », dit Marc-André Bergeron.
En plus d’épauler les athlètes à atteindre leur plein potentiel, Alain Bernier les soutient constamment dans la vie de tous les jours, et ce, même après leur retraite. « Les gens gardent toujours un pied dans la porte du club. Il leur a apporté quelque chose d’exceptionnel dans leur vie et ils n’auraient pas été les personnes qu’elles sont aujourd’hui sans leur passage au club de monsieur Bernier », rétorque l’athlète de 29 ans.
« Faire partie de l’équipe d’Alain Bernier, c’est quelque chose de très significatif, c’est tatoué sur le cœur » – Marc-André Bergeron
Karine Sergerie fait partie de ces athlètes retraités qui sont restés en contact avec l’entraîneur. « Je peux l’appeler n’importe quand et je sais qu’il sera là, j’espère qu’il le sait que c’est pareil pour moi ! » souligne celle qui se remémore quotidiennement ses moments passés aux côtés de son entraîneur.
« Ma santé a encore des hauts et des bas et parfois, je me dis que si je le voyais tous les jours comme avant, il me semble que la vie serait un peu plus facile. Je pense à lui tous les jours. Quand je suis anxieuse ou quand je fais face à des problèmes plus difficiles, j’entends sa voix qui me conseille dans ma tête », confie-t-elle.
Alain Bernier, maintenant dans la cinquantaine, compte bien poursuivre son travail pour encore quelques années. « J’ai toujours l’intention de livrer la marchandise. Je travaille aussi fort qu’avant avec les athlètes et je veux être un élément favorable à la poursuite de leur rêve », fait savoir celui qui estime avoir vu passer des milliers de combattants depuis le début de sa carrière.
Ce dont il est le plus fier ? Revoir ces gens plusieurs années après leur passage au Club de Sainte-Foy, parfois même d’avoir la chance d’enseigner à leurs enfants qui vivront, à leur tour, une aventure des plus marquantes.
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