21 Jan - 2021 | par Mathieu Laberge

Patinage de vitesse longue piste – Coupe du monde

Alexandre St-Jean : ancien patineur, nouveau dentiste

Nouvelle

Montréal, 21 janvier 2021 (Sportcom) – Il aurait pu être sur la glace des premières Coupes du monde de la saison de patinage de vitesse longue piste qui se mettront en branle vendredi, sauf que c’est plutôt dans un cabinet de dentiste de Sainte-Foy où il se trouvera. Alexandre St-Jean, olympien et membre de l’équipe canadienne, a discrètement annoncé sa retraite de la compétition l’automne dernier. Celui qui est aujourd’hui dentiste n’était pas nostalgique de son passé d’athlète lorsque Sportcom a échangé avec lui plus tôt cette semaine.

Il y a un an, St-Jean venait de réintégrer l’équipe canadienne de Coupe du monde, un exploit qui le rendait fier, car il avait mis les bouchées doubles pour terminer ses études en médecine dentaire. Tout était en place pour une deuxième participation aux Jeux olympiques jusqu’à ce que la pandémie frappe.

« Comme pour tout le monde, la dernière année a été particulière. J’ai eu une performance convenable aux Championnats du monde (17e au 1000 m) et j’étais surtout concentré à étudier pour mon examen final en dentisterie. Un mois plus tard, je passais mon examen de l’Ordre des dentistes et ensuite, j’ai repris l’entraînement. La Covid a frappé, ce qui a bousculé mes plans à propos du sport. »

L’athlète de Québec voulait se préparer pour les Jeux de Pékin 2022 à l’anneau couvert du futur Centre des glaces de Québec. La pandémie a repoussé son ouverture de plusieurs mois.

« Quand j’ai vu ça, j’ai pris la décision d’accrocher mes patins, car j’estimais que ma préparation pour les Jeux ne serait pas suffisante pour me permettre de me battre pour une médaille. Mon rêve d’athlète, c’était de faire les Jeux. Je les ai faits en 2018, alors si je continuais pour 2022, c’était pour une chance d’avoir une médaille. »

Peu de temps après avoir fait son choix, on apprenait que l’anneau couvert de Calgary ne serait pas accessible pour plusieurs mois en raison d’un bris d’équipement.

Un très bon move

Le confinement a forcé plusieurs personnes à se remettre en question sur le plan professionnel. Pour St-Jean, il n’a fait que devancer le plan qu’il avait en tête.

« Ne jamais avoir arrêté l’école a été une des meilleures décisions que je pouvais prendre. Un très bon move et cela m’a permis de faciliter ma transition qui s’est très bien faite. J’ai une belle job et je trouve que j’ai pris la bonne décision au bon moment. Mes entraîneurs étaient tous contents pour moi », ajoute celui qui admire l’engagement de ses anciens coéquipiers qui ont poursuivi l’entraînement dans des circonstances particulières que l’on sait.

« J’aurais pu faire partie de la bulle à Heerenveen (à compter de vendredi), car j’avais participé aux Championnats du monde de l’an dernier. J’aimais patiner, mais je suis rendu à 27 ans et j’ai d’autres objectifs. Je n’étais pas prêt à m’engager un autre deux ans juste pour faire les Jeux olympiques. Sans anneau à Québec, ce n’était pas possible de viser une médaille. Je suis vraiment en paix (avec ma décision) et j’étais rendu là. »

Alexandre St-Jean se dit fier de sa médaille d’argent au 500 m de la Coupe du monde d’Inzell (Allemagne) récoltée en décembre 2015, sauf que le plus grand accomplissement à ses yeux demeure sa participation aux Jeux de Pyeongchang où il s’est classé 11e au 1000 m. « C’était mon rêve de p’tit gars et je l’ai atteint. »

Le nouveau dentiste continue d’apprendre son nouveau métier et mentionne avoir des ambitions entrepreneuriales.

« S’il y a quelque chose que j’ai appris en tant qu’athlète, c’est qu’il ne faut pas rusher les choses, ni sauter d’étapes. J’ai trouvé une bonne clinique avec de bons dentistes et je me fie beaucoup sur eux. »

Il se dit heureux et on le sent dans son propos. Et il n’a pas de regret non plus.

« Mon regret, ç’aurait été de continuer à patiner encore pendant deux ou trois ans. »

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