1 Sep - 2024 | par Luc Turgeon

Rugby en fauteuil roulant - Jeux paralympiques

L’intensité d’Anthony Létourneau motive l’équipe canadienne

Nouvelle

Photo: La Presse canadienne / Comité paralympique canadien, Angela Burger

Paris, 1er septembre 2024 (Sportcom) – Ça faisait moins d’une minute qu’Anthony Létourneau avait fait son entrée sur le terrain à l’Aréna Champ de Mars, dans ce premier match de classement de l’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant. Le Québécois a trouvé l’ouverture dans la défense danoise et a marqué avec 6 dixièmes de seconde à faire au premier quart.

Il n’est pas rare de voir Létourneau avoir un impact aussi rapide pour l’équipe canadienne. Son énergie se fait sentir dès qu’il entre en jeu, sur le terrain comme dans les gradins. C’est d’ailleurs le premier élément soulevé par l’entraîneur-chef Patrick Côté et le joueur étoile Zak Madell à son sujet.

Et comment Anthony décrit-il son rôle à Paris pour ses deuxièmes Jeux paralympiques ?

« Je pense que je suis là pour apporter beaucoup d’énergie. »

Tout le monde est d’accord, donc.

Un autre élément qui retient l’attention est sa compréhension du jeu. Sa capacité à avoir un coup d’avance sur tous les autres joueurs.

« On est toujours à un gros contact près de changer l’allure d’un match et Anthony peut apporter ça. Il est aussi un joueur excessivement cérébral. Au niveau tactique, Tony fait partie des meilleurs au monde. Il voit le jeu et ce qui va se passer bien avant que ça arrive », a indiqué Patrick Côté après la victoire de 56-46 de son équipe contre le Danemark.

Anthony Létourneau a connu une excellente séquence au deuxième quart de cette partie. Il a inscrit six essais et il a livré de brillantes passes à son coéquipier Zak Madell, avec qui il forme une paire redoutable. Avec l’aide de Cody Caldwell, ils ont placé le Canada en avance par six points après deux périodes.

« J’adore avoir Anthony comme coéquipier. C’est une bête sur le terrain, il va partout, frappe tout ce qui bouge et motive grandement l’équipe ! »

– Le joueur canadien Zak Madell

« La chimie est là ! On est aussi de bons amis hors du terrain, alors ça aide beaucoup. Tony apporte beaucoup d’intensité, ça complique la tâche des adversaires et ça facilite le travail de notre équipe. Il est aussi là pour nous à l’extérieur du terrain et s’assure que tout le monde va bien. On ne peut pas demander mieux comme coéquipier. »

« Je donne toujours tout ce que j’ai. Je ne sais pas si j’ai d’autres rôles, mais ça résume bien ce que je fais et le monde a l’air bien content avec ça », a résumé Anthony Létourneau, sourire en coin, ce qui correspond à la description de pince-sans-rire qu’a fait Patrick Côté à propos du seul Québécois de son groupe.

Avec une confortable avance, l’athlète de 28 ans est seulement revenu au jeu au cours du quatrième quart, face à une équipe danoise qui en avait plein les bras. Les Canadiens l’ont aisément emporté et ils joueront pour la cinquième place lundi. Une victoire leur permettrait d’égaler leur résultat des Jeux paralympiques de Tokyo. Leurs adversaires restent à déterminer entre l’Allemagne et la France.

« On a exécuté en offensive, c’est ce qui nous a manqués depuis le début de ce tournoi. On a joué à notre niveau à l’attaque et notre défense a continué de créer des occasions », a résumé l’entraîneur-chef.

Anthony Létourneau a terminé la rencontre avec 7 essais en moins de 9 minutes de jeu. Zak Madell a été le meilleur marqueur canadien avec 27 essais.

Un format frustrant

L’équipe canadienne compte désormais une fiche de 2 victoires et 2 revers à Paris. Elle a fait partie d’un groupe relevé dans ce tournoi paralympique, dont le format n’a pas fait l’unanimité. Ses deux revers sont survenus contre les Américains et les Japonais, respectivement deuxièmes et troisièmes au classement mondial.

Sans les quarts de finale, les joueurs canadiens ont dû tirer un trait sur une éventuelle médaille aussitôt la phase préliminaire complétée.

« Même si on forme peut-être la troisième meilleure équipe au monde, on n’aura pas la chance de jouer un match éliminatoire. C’est vraiment dommage », a confié Anthony Létourneau, qui a eu du mal à se ressaisir après la défaite contre le Japon. Moins de 24 heures plus tard, lui et ses coéquipiers étaient de retour pour affronter le Danemark.

L’athlète de Boisbriand aimerait que des quarts de finale soient disputés à l’avenir, comme c’est le cas au basketball en fauteuil roulant. Un tournoi présenté sur plus de journées serait aussi le bienvenu afin de permettre une meilleure récupération. Au rugby, les équipes n’ont eu droit à aucune journée de congé.

« On a eu besoin d’un mental reset samedi soir. C’est très difficile de revenir à 100% aussi rapidement lorsqu’on sait qu’on est exclus de la ronde des médailles. Ça n’a pas de sens et, dans un sport de contact, ça augmente les risques de se blesser. J’aimerais que ça change, mais ce n’est pas moi qui prends les décisions ici. »

Le moral était bien bas dans le camp canadien après le match contre le Japon. L’équipe s’est finalement réunie en matinée pour déterminer son approche en prévision du duel face au Danemark.

« Tout le monde était déçu hier soir. Malheureusement, on s’est souvent retrouvés dans cette situation-là dernièrement, a souligné Patrick Côté. La question est toujours qui voulons-nous être pour les derniers jours du tournoi. On fait nos bagages et on retourne à la maison, ou bien on représente nos valeurs ? On a décidé en équipe qu’on allait représenter nos valeurs et qu’on travaillerait fort. Guess what ? Ç’a fonctionné. »

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