16 Juil - 2020 | par Mathieu Laberge

Jeux paralympiques- Paranatation

Benoit Huot face à une concurrence plus relevée

Nouvelle

Montréal, 16 juillet 2020 (Sportcom) – 20 médailles en 5 participations aux Jeux paralympiques. Le bilan sportif de l’ancien paranageur Benoit Huot est impressionnant. Mais au-delà des médailles, certaines de celles-ci ont plus de poids que d’autres.

Après la présentation de ses deux premières expériences paralympiques mercredi, suite et fin de ce parcours de 16 ans.

Pékin 2008 : le choc

Avant d’être au sommet de son art en 2012, le paranageur aura connu ses Jeux les plus difficiles à Pékin, même s’il en reviendra tout de même avec quatre médailles de bronze. Fièvre et perte de poids ont marqué ses premières journées, car il avait contracté un virus dans un camp préparatoire.

« Je suis arrivé à Pékin et je n’avais rien dans le ventre. Je me posais la question : comment je vais faire pour terminer la course ? »

Mais au-delà de son état de santé précaire, pour la première fois de sa carrière, Huot affrontait un compétiteur qui allait réellement le chauffer dans la piscine : André Brasil, du Brésil, bien évidemment!

« Pékin, ç’a été vraiment tough et c’est le moment le plus rough de ma carrière ! À Athènes, j’étais intouchable et c’était quasiment une joke comment je dominais la catégorie S10. Au 200 mètres quatre nages, j’avais gagné par 7 secondes. C’est énorme ! »

Benoit Huot a retrouvé son énergie à sa dernière course pékinoise, le 400 mètres libre, où il a réalisé un record personnel par 2 secondes.

« Ça avait tellement bien terminé mes Jeux. Mon souvenir de Pékin est une déception totale, de la première à la dernière journée, à part ce petit baume-là. J’étais vraiment à terre et je ne savais pas si j’allais avoir la motivation et l’énergie pour faire un autre quatre ans. La dernière course m’a rassuré que quelque chose n’allait pas. »

Deux longues semaines où il n’avait plus envie d’être là, sauf que 12 ans plus tard, Huot reconnaît que cette période a été un moment décisif pour la suite des choses.

« Ç’a été le moment dans ma carrière où j’ai le plus appris comme personne, comme nageur, et où j’ai le plus grandi. Je me suis posé les vraies questions. Je devais me ressaisir si je voulais poursuivre. Si Pékin n’avait pas été un échec de parcours, je ne pense pas que j’aurais été là jusqu’à Rio. Pékin a été un tremplin pour m’aider à devenir un meilleur athlète et à avoir une approche plus professionnelle dans mon sport. »

Londres 2012 : de retour sur la plus haute marche du podium

Lorsqu’on lui montre la photo du podium de sa victoire au 200 m quatre nages des Jeux de Londres, Benoit Huot prend quelques secondes pour bien examiner l’image. C’est d’ailleurs la seule médaille qu’il a sortie dans le cadre de cet entretien avec Sportcom réalisé en février dernier.

« C’est huit années qui ont défilé en deux minutes. Je revisitais la plus haute marche du podium pour la première fois en huit ans. Je n’étais plus dominant et c’est le Brésilien qui était le Michael Phelps de la catégorie S10 », se souvient celui qui récoltera également une médaille d’argent et une de bronze à ces Jeux.

« Entre 2008 et 2012, ç’a été les quatre plus belles années de ma carrière au quotidien. J’avais du plaisir à m’entraîner. »

Rio 2016 : une vingtième pour finir

À ce qui sera la dernière course de sa carrière aux Jeux paralympiques, Benoit Huot met la main sur l’ultime médaille disponible : celle de bronze du 400 m libre S10 des Jeux de Rio. Et avec un record personnel en plus.

Ses adversaires n’étaient pas seulement les nouveaux venus ukrainiens qui faisaient exploser les chronos depuis deux ans ou le Brésilien qui nageait devant les siens. C’était aussi le tourbillon noir dans sa tête, alors qu’il apprivoisait son anxiété de performance qui l’a rongé pendant plusieurs mois.

« Tout était là : les trois Ukrainiens et mon adversaire brésilien de toujours. Le jeune Néerlandais de 18 ans qui a fini quatrième m’a poussé dans la dernière longueur. À la marque des 200 m, j’ai vu que j’étais à égalité avec André (Brasil). La foule criait, car il était chez lui. Là, j’ai dit : « man, t’es faite », car j’avais du jus, alors qu’André est un sprinter naturel. […]Si je ne faisais pas mon meilleur chrono, je finissais cinquième ou sixième. »

Redonner au suivant

Benoit Huot a officiellement accroché son maillot il y a un peu plus d’un an. Les projets personnels et professionnels ne manquent pas, sauf que ceux-ci auront un aspect bien différent de ceux de l’athlète de haut niveau qu'il était.

« Un athlète, dans un sport individuel, c’est triste à dire, mais c’est très égoïste et ça prend ça pour réaliser tes objectifs, malheureusement. Aujourd’hui, je ne suis plus la priorité et j’aime beaucoup ce rôle (de père). J’essaie de profiter de chacun des instants parce que ça va vraiment vite. »

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