8 Sep - 2024 | par Luc Turgeon

Para-athlétisme - Jeux paralympiques

Les performances de Brent Lakatos aux yeux de deux adversaires

Nouvelle

Photo: Athlétisme Canada

Paris, 8 septembre 2024 (Sportcom) – Sur papier, revenir d’une longue pause sportive et décrocher trois médailles aux Championnats du monde représente tout un exploit. Devenir champion paralympique quelques semaines seulement après s’être fracturé une côte l’est tout autant, mais aux dires des compétiteurs, ce l’est un peu moins lorsqu’on se nomme Brent Lakatos.

Gagnant d’une médaille d’argent au 400 m T53 et d’une médaille d’or au 800 m T53, l’athlète en fauteuil roulant a été l’une des étoiles canadiennes à briller aux Jeux paralympiques de Paris. Un succès bien mérité selon deux de ses adversaires rencontrés par Sportcom, eux qui étaient loin d’être surpris de voir le Canadien se démarquer à nouveau à ses sixièmes Jeux.

Lakatos a obtenu ses 12e et 13e médailles paralympiques après avoir pris une pause d’environ 18 mois en 2021 et malgré une blessure subie ce printemps, à seulement quelques semaines de la cérémonie d’ouverture à Paris.

Le Dorvalois de 44 ans est dominant chez les T53 et course souvent contre les T54, une catégorie dont les athlètes ont un handicap moins sévère. Peu importe qui il affronte,  il se retrouve toujours parmi les favoris.

Le Français Pierre Fairbank en était à une septième participation paralympique à Paris. Il a la lourde tâche de se mesurer à Brent Lakatos depuis 20 ans.

« À Rio, on était à peu près au même niveau, mais il a vraiment travaillé fort en trouvant un nouvel entraîneur et en cherchant toujours à améliorer son équipement », a mentionné l’athlète de 53 ans, détenteur de neuf médailles paralympiques, lorsque questionné à propos du Québécois.

« Si la catégorie a progressé d’un seul coup, c’est un peu grâce à Brent et au Thaïlandais (Paeyo Pongsakorn), eux qui peuvent souvent suivre la vitesse des T54. C’est un ou c’est l’autre. On dirait qu’il y a deux groupes et on est plusieurs à être dans le second à se disputer la troisième place. Ça ne cesse jamais de progresser. »

Pongsakorn a fait son entrée chez les T53 en 2015 et il a rapidement imposé sa cadence. Avec trois médailles à Paris, le représentant de la Thaïlande compte désormais 10 médailles en autant d’épreuves paralympiques.

« Brent avait gagné quatre médailles d’argent même s’il était très en forme à Tokyo. Je suis content pour lui qu’il gagne enfin la médaille d’or. C’est ce qu’il attendait depuis plusieurs années », a ajouté Pierre Fairbank, au terme du 800 m T53 auquel Brent Lakatos a été couronné.

Le même son de cloche s’est fait entendre du côté de l’Américain Brian Siemann, médaillé de bronze du 400 m et du 800 m des T53 dans la capitale française. Il s’est dit ravi de voir le Canadien de retour sur piste, un athlète avec qui il fraternise chaque fois que l’occasion se présente.

« Brent est un adversaire incroyable et il m’a beaucoup soutenu à mes débuts. On se parle souvent avant les courses. L’avoir à mes côtés me force constamment à me surpasser et à aller toujours plus vite », a partagé celui dont les premiers Jeux paralympiques ont été ceux de Londres, en 2012.

« Les compétiteurs des T53, je les ai affrontés toute ma carrière, mais on a tous constaté la progression générale de la catégorie. Dans une course où les plus rapides au monde s’affrontent, c’est toujours une véritable bataille. »

Reste à savoir si cette bataille se poursuivra avec les mêmes compétiteurs à Los Angeles, en 2028.

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