Boxe
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Blessée lors de la Qualification olympique continentale de boxe, Caroline Veyre a vu ses chances d’aller aux Jeux olympiques de Rio s’effondrer dans l’arène de Buenos Aires le 15 mars dernier.
Elle était la favorite du tournoi chez les moins de 60 kg, mais elle s’est fait surprendre par une adversaire qu’elle n’avait jamais rencontrée auparavant.
« Ma blessure est arrivée au mauvais moment. C’était vraiment une malchance. Dans le ring à ce moment-là, je ne savais pas trop ce que je faisais. Je manquais de confiance en raison de ma blessure et j’étais très déçue de mon combat », confie la boxeuse de 27 ans.
Tout n’était cependant pas perdu. Sur papier, elle avait toujours une chance de se qualifier durant les Mondiaux qui allaient avoir lieu au Kazakhstan, au mois de mai suivant. Bien qu’elle savait qu’il serait pratiquement impossible pour elle d’obtenir un billet à cette compétition très relevée, elle a redoublé d’ardeur à l’entraînement en revenant de l’Argentine.
« Mon objectif était de faire de mon mieux à Astana pour être fière de moi et en garder un beau souvenir. Je n’étais pas contente de ce que j’avais donné à Buenos Aires. J’ai réussi à donner tout ce que je pouvais et je garde un bon souvenir de mes Mondiaux, même si je ne me suis pas qualifiée pour Rio », explique Veyre.
Perdre ses repères
Même si elle était consciente que ses chances de s’envoler vers son rêve olympique avaient nettement diminué après l’événement de qualification continentale, c’est après les Championnats du monde que Caroline Veyre a réalisé que tout était bel et bien terminé.
Ses coéquipières et ses entraîneurs sont à l’œuvre pour être le plus prêts possible à leur arrivée au Brésil, alors qu’elle se retrouve sans horaire d’entraînement, désorientée.
« Je me sens beaucoup moins motivée à l’entraînement. C’est très difficile en ce moment pour moi de continuer la boxe. Je sais que j’aime toujours ça, c’est juste une passe difficile. Je me remets beaucoup en question sur ce que je veux faire », explique l’athlète.
Malgré ce moment difficile, elle sait que la motivation lui reviendra. Elle est consciente qu’il y aura d’autres occasions pour elle, comme les Jeux du Commonwealth par exemple.
« Quand les Jeux olympiques seront terminés, je vais m’asseoir avec mes entraineurs et nous allons fixer de nouveaux objectifs. Je crois que quand j’aurais de nouveaux buts et un horaire d’entraînement, la motivation va revenir. »
À la recherche de l’équilibre
Même si elle sait qu’elle ne veut pas arrêter son sport, Caroline Veyre sait aussi qu’elle ne souhaite plus être seulement une boxeuse.
« Ce qui est difficile en ce moment pour moi, c’est que j’avais l’impression de ne vivre que de boxe. Je n’avais aucun travail et je n’allais pas à l’école. Je ne faisais que m’entraîner à temps plein. En sortant de ce tourbillon, de cette routine, j’étais perdue. Je ne savais pas où j’appartenais exactement », indique la Montréalaise.
Cette épreuve lui a appris que pour continuer sa carrière de boxeuse en paix, elle devra trouver l’équilibre entre sport et futur. « Je pense que ce sera bon pour moi d’avoir quelque chose à l’extérieur de la boxe. C’est aussi ce qui va me redonner la motivation, je crois. Je saurai que je ne suis pas qu’une boxeuse, que j’avance aussi pour ma future carrière. »
En attendant, Caroline Veyre s’envolera vers Rio pour encourager ses coéquipières. « C’était clair dans ma tête que j’y allais à Rio. Je n’y serai pas comme je voulais y être, mais d’une façon ou d’une autre, c’est sûr que je prenais l’avion pour le Brésil au mois d’août. »
Elle est consciente que ce sera difficile, mais elle ne se voyait pas manquer cet événement si important.
« Je sais que je vais avoir des moments de nostalgie quand je serai là-bas, mais je veux absolument être là pour mes coéquipières. Je crois aussi que d’être à Rio m’aidera à décider si je veux continuer pour encore quatre ans. Je vais voir si ça vaut la peine. »