« La possibilité d’une médaille était là » – Laurence Beauregard, cinquième
Montréal, 31 octobre 2024 (Sportcom) – La lutteuse Laurence Beauregard s’est rendue jusqu’à un match de médaille de bronze dans le tableau…
Montréal, 4 juin 2020 (Sportcom) – « Au départ, la Coupe Rogers, c’est une vitrine extraordinaire pour le tennis québécois, mais c’est aussi un incitatif pour nos jeunes d’aller prendre une raquette et d’essayer de jouer, dit Réjean Genois, président de Tennis Québec. Je suis certain que Félix Auger-Aliassime, quand il était petit, a dû voir la Coupe Rogers et se mettre à rêver. »
Alors que les joueurs reviennent peu à peu sur les terrains, Sportcom revisite 40 années de tennis québécois. Cette série est déclinée en différents thèmes. Plus tôt cette semaine, nous revenions sur les débuts des Internationaux de tennis du Canada au parc Jarry, sur la création du centre national d’entraînement de Tennis Canada, puis sur l’importante structure mise en place par Tennis Québec.
Car si le parcours d’Auger-Alliasiame à la Coupe Rogers était suivi attentivement par les amateurs l'été dernier, plusieurs autres Québécois ont pu eux aussi être une source d’inspiration. Quelques années après les débuts du tournoi, en 1985, Stéphane Bonneau avait défait le redoutable Tchèque Tomas Smid avant d’être éliminé au troisième tour.
« Tomas Smid a déjà été parmi les dix premiers », explique le directeur de la Coupe Rogers à Montréal Eugène Lapierre, qui garde en mémoire grand nombre de matchs marquants impliquant des Québécois. « Stéphane était tout un athlète qui s'entraînait lui-même au Saguenay. Ç'a été l'un des premiers exploits à Montréal. »
Sébastien Lareau a atteint le troisième tour en simple en 1999 avant de s’incliner devant l’éventuel champion Thomas Johansson. L’année suivante, il gagnait l’or en double aux JO de Sydney. En 2003, Simon Larose avait réussi un coup d’éclat en éliminant l’ancien numéro un mondial Gustavo Kuerten. Il avait ensuite été éliminé par Andre Agassi, première tête de série.
En 2006, Stéphanie Dubois avait atteint le troisième tour après un duel contre la joueuse classée numéro un, la Belge Kim Clijsters.
« Aleksandra Wozniak s’est rendue en quart de finale en 2012 après avoir battu de très bonnes joueuses. Elle avait battu Daniela Hantuchova, puis Jelena Jankovic. Ensuite, Christina McHale était une Américaine qui montait et tout le monde pensait que c’était une prochaine championne, mais ça ne s’est pas avéré », se rappelle Eugène Lapierre de cette victoire. Wozniak a été éliminée ensuite par la Danoise Caroline Wozniacki, mais il s'agit du meilleur parcours pour une Québécoise à ce jour à Montréal.
Eugenie Bouchard fait bien sûr partie de ce groupe qui a reçu des applaudissements nourris au parc Jarry. Elle a atteint le troisième tour en 2016 notamment.
« La Coupe Rogers est un outil incroyable pour nous, assure Jean-François Manibal, directeur général de Tennis Québec depuis 1980. À Montréal, les joueurs canadiens sont autant encouragés que les Québécois. Il y a vraiment cet esprit d’encourager les nôtres. Ça fait en sorte que nos jeunes s’aperçoivent que c’est un sport qui est rendu extrêmement populaire. »
« Tout ce qu’Eugenie a fait en 2014 a donné un coup de pouce incroyable du côté du tennis junior féminin au Québec. Les jeunes filles voulaient s’associer à elle et il y a eu un effet d’entraînement », ajoute M. Manibal.
Félix Auger-Aliassime est devenu à son tour un excellent ambassadeur pour le tennis québécois et Leylah Annie Fernandez, qui s’approche du top-100 à seulement 17 ans, avait connu un départ canon cette année et pourrait bien s’illustrer à Montréal en 2021.
« Ça commence à être trop d’exemples pour dire que c’est une exception ce qui se passe au Québec et au Canada », signale Richard Legendre, directeur de Tennis Canada de 1988 à 2001, qui juge phénoménal ce quoi à quoi les amateurs de tennis au pays assistent.
Inspiration pour les jeunes
La Ville de Québec a aussi attiré plusieurs grands joueurs lors de tournois qui ont pu inspirer les jeunes. Maintenant, c’est au tour d’Auger-Aliassime de redonner à ceux qui suivent ses traces.
Jacques Hérisset, l'un des grands bâtisseurs du tennis dans la région, a assisté aux débuts de Félix Auger-Aliassime à son académie de Québec. Il se souvient avec le sourire de cette histoire survenue l’an dernier, lorsque Sam Aliassime avait amené une dizaine de jeunes de moins de 10 ans dans le sud de la France. Ils ont pu visiter son fils à Monaco.
« Il y avait un jeune assis à côté de Félix au dîner et il a dit ça fait drôle parce qu’hier, on te voyait à la télé et là t’es assis à côté de moi, raconte M. Hérisset. C’est sûr que les jeunes du club le suivent et ils sont fiers de dire qu’ils le connaissent. »
L’image des vedettes du tennis au Québec et au Canada a un effet certain sur la jeunesse. De 2015 à 2018, Tennis Québec a noté une hausse de 49 % des inscriptions dans ses tournois sanctionnés. Jean-François Manibal compare cet élan aux années 1970 et 1980, durant lesquelles ce sport était en vogue.
Des bases solides
La pandémie de la COVID-19 affecte durement les différentes fédérations sportives du Québec. Tennis Québec et Tennis Canada n’y échappent pas avec le report du tournoi de la Coupe Rogers de Montréal à l’année prochaine. Si elles sont privées d’importants revenus et qu’elles ont dû réduire leur personnel, une lueur d’espoir demeure à l’horizon.
À travers le Québec, Jean-François Manibal assure que les différents programmes sport-études ont des assises solides et que les joueurs et entraîneurs partout en province sont prêts à rebondir. Ils ne manqueront pas d’inspiration.
« Nos vedettes qui apportent toute cette vie au tennis au pays et au Québec sont jeunes », dit Eugène Lapierre, en ajoutant espérer maintenir le plus de programmes de développement possibles. « Quand on regarde le noyau dur avec Félix, Denis, Bianca (Andreescu) et Leylah, ces jeunes vont faire des flammèches pendant des années dans le circuit, alors nous sommes très chanceux. »
C’est pourquoi le directeur de la Coupe Rogers assure ne pas vouloir manquer le retour des joueuses les plus en vue l’an prochain. Et Félix Auger-Aliassime pourrait bien revenir sur le central en 2022 et inspirer à son tour les futures vedettes du tennis québécois.
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