3 Fév - 2024 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse longue piste – Coupe du monde

« C’était comme je le rêvais » – Laurent Dubreuil, médaillé d’argent à Québec

Nouvelle

Credit: PhotographieTB, Patinage de vitesse Canada

Montréal, 3 février 2024 (Sportcom) – Le sourire du patineur de vitesse longue piste Laurent Dubreuil en disait long samedi lorsqu’il a salué la foule, médaille d’argent au cou, bien installé sur le podium du 500 m à la Coupe du monde de Québec.

C’était salle comble au Centre de glaces, où des sièges avaient été ajoutés autour de l’anneau à l’occasion de la sixième et dernière Coupe du monde du calendrier.

Les quelque 1700 spectateurs, dont plusieurs brandissaient le fleurdelisé au passage des athlètes, ont répondu à l’appel. Ils se sont notamment fait entendre lorsque la quatrième paire du 500 m masculin s’est placée sur la ligne de départ. Non pas pour encourager l’Italien David Bosa et le Norvégien Bjorn Magnussen, mais bien pour soutenir Laurent Dubreuil, qui venait tout juste de fouler la glace pour son échauffement.

« Le héros local », comme l’a nommé l’annonceur maison, tapait des mains et réchauffait la foule avant de se donner en spectacle. L’énergie a augmenté d’un seul coup quand son tour est venu.

« C’était comme je le rêvais depuis des années, d’avoir une Coupe du monde à Québec, a admis Laurent Dubreuil en zone mixte. J’ai senti le support et je voulais bien faire. C’est sûr que j’avais une petite nervosité extra, mais au final, c’est positif. Je suis content d’avoir partagé ce moment avec les partisans, de leur avoir donné des émotions et ils m’en ont donné également. »

Son temps de 34,59 s l’a provisoirement classé deuxième, puis a tenu le coup aux performances du Japonais Wataru Morishige (7e, +0,45 seconde) et du Sud-Coréen Jun-Ho Kim (8e, +0,48 seconde), le dernier duo.

Déjà médaillé d’or du 1000 m et du 1500 m à Québec, l’Américain Jordan Stolz a récidivé au 500 m. Il a enregistré un temps de 34,51 s et a raflé sa troisième médaille d’or de la fin de semaine. À la Coupe du monde de Salt Lake City, le triple champion du monde est devenu le premier patineur de vitesse longue piste de l’histoire à gagner quatre médailles individuelles dans le circuit au cours d’un même week-end. Il pourrait répéter cet exploit, une semaine plus tard.

« C’est sûr qu’avec une victoire, ça aurait été le scénario parfait ! Moi, j’ai fait de mon mieux, je suis fier de ma course et perdre contre un gars qui a sept médailles d’or dans les deux dernières semaines, ce n’est pas gênant ! » a rappelé Dubreuil.

Le Lévisien est monté sur le podium à une cinquième occasion cette saison en Coupe du monde, toujours à l’épreuve du 500 m.

« Quand ils ont annoncé mon nom avant ma course, ç’a rugi dans le stade ! C’est un moment qui m’a un peu donné la chair de poule. »

-Laurent Dubreuil

Le résultat obtenu samedi lui a aussi permis de réduire l’écart qui le sépare de la tête du classement général de la distance, toujours occupée par Wataru Morishige. L’avance du Japonais est désormais de 19 points sur Dubreuil, avec un ultime 500 m qui sera déterminant dimanche.

« Ce n’est pas entre mes mains. Si Morishige arrive dimanche et fait une bonne course, j’ai beau gagner, s’il finit deuxième, ce n’est pas assez », a partagé Dubreuil, meneur de ce classement lors des deux saisons précédentes.

« Je vois encore ça comme un long shot. Ça me prendrait une fin de semaine de plus (pour le dépasser)! […] Après Salt Lake City, mon père m’a dit que je lui avais mis de la pression et je disais »pas encore ». Peut-être que ce soir, il ne dormira pas bien ! En même temps, peut-être que moi non plus, dépendamment de mon fils ! »

Le plein de motivation

Un peu plus tôt, Cédrick Brunet devait signer le deuxième résultat canadien du jour au 500 m s’il souhaitait patiner aux Championnats du monde, dans deux semaines, à Calgary. En confiance et motivé par la foule, il a terminé à court par seulement 7 centièmes de seconde. Le Gatinois a été l’auteur d’un temps de 35,32 s, le meilleur de sa carrière au niveau de la mer, et pointe au huitième rang du groupe B.

C’est Yankun Zhao, son partenaire de couloir, qui l’a devancé en se classant sixième.

« C’est crève-cœur, mais aussi très motivant. Dans la dernière année, ça n’a pas été très facile et j’ai eu du mal à exécuter tous mes 500 m. C’est un des premiers que j’exécute bien, a souligné Cédrick Brunet aux journalistes. Je ne peux pas être déçu ! C’est motivant pour le futur et l’année prochaine, ça recommence à zéro. »

Toujours au 500 m, mais du côté féminin, Rose Laliberté-Roy a pris le 11e rang du groupe B. Celle qui s’était classée 15e la fin de semaine passée à Salt Lake City était satisfaite de sa course à Québec, effectuée devant ses proches.

« Je sentais que j’étais très fébrile ce matin, ce qui m’a aussi coûté un faux départ. Ça déstabilise un peu au 500 m ! » a souligné Laliberté-Roy, qui avoue avoir ressenti des papillons dans les jambes lorsqu’elle s’est installée sur la ligne.

« C’est très rare (un faux départ)! Normalement, je suis très stable. Il faut croire que ce sont les nerfs qui ont lâché, a poursuivi la patineuse de Lévis. J’ai fait un bon reset et j’ai livré la course que j’étais capable de faire. Je suis contente de ma course en général et j’ai l’impression que ça peut juste aller mieux dimanche pour finir en beauté. »

Également en action, Béatrice Lamarche, 20e du 1000 m vendredi, s’est classée 19e du groupe B au 500 m.

Appréhension

Antoine Gélinas-Beaulieu a longtemps appréhendé la journée de samedi, sachant qu’il allait être fort occupé avec deux épreuves individuelles, à la maison. Il est cependant tombé malade au cours des derniers jours et commençait à peine à prendre du mieux.

« Je suis content d’avoir survécu à cette journée-là ! » a-t-il souligné.

Fort d’un temps de 1 min 46,83 s, le Québécois a d’abord signé son meilleur résultat de la saison au 1500 m avec une 10e place. Jordan Stolz a inscrit un record de piste en parcourant la distance en 1 min 44,01 s. Le Chinois Ning Zhongyan (+0,78 seconde) et le Canadien Connor Howes (+1,72 seconde) ont terminé deuxième et troisième.

Le programme a pris fin avec le départ groupé, où Gélinas-Beaulieu a bataillé jusqu’à la toute fin pour tenter de ravir sa première médaille de la campagne. Il a tenté une attaque au début du dernier tour et se battait pour une place sur le podium, jusqu’à ce qu’il soit devancé dans la dernière ligne droite.

Septième à franchir l’arrivée, les points cumulés par ses adversaires lors des sprints intermédiaires l’ont fait glisser au 13e rang. Le Japonais Shomu Sasaki l’a emporté devant le Sud-Coréen Jae-Won Chung et le Suisse Livio Wenger.

« (Si) j’avais vu mon positionnement avec un tour à faire, quand j’étais quatrième et que je rattrapais le troisième, le potentiel de médaille était là. De voir un, deux et trois patineurs me dépasser à l’arrivée, c’est un peu décevant », a admis Antoine Gélinas-Beaulieu, qui a vite enchaîné sur une note plus positive.

« Je dois prendre un pas de recul avec tout le travail que j’ai fait cette année. Mon objectif était d’avoir plus de bagages en intelligence de course. Ce qui est le plus difficile, c’est de bien se positionner avec un tour à faire. Après, ça dépend des jambes qu’il te reste pour finir la course. Aujourd’hui, il ne m’en restait pas », a confié Gélinas-Beaulieu, fier de son positionnement et de sa stratégie durant les 16 tours du départ groupé.

La Coupe du monde de Québec prendra fin dimanche avec la présentation du 1500 m et du départ groupé chez les femmes. Une deuxième épreuve de 500 m est également prévue à l’horaire.

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