2 Nov - 2023 | par Luc Turgeon

Athlétisme – Jeux panaméricains

Charles Philibert-Thiboutot plonge vers l’or au 1500m!

Nouvelle

Photo: Marcelo Hernandez/Santiago 2023 via Photosport

Santiago, 2 novembre 2023 (Sportcom) – Charles Philibert-Thiboutot venait de dépasser quelques adversaires lorsqu’il a aperçu son compatriote Robert Heppenstall en tête du 1500 m aux Jeux panaméricains de Santiago. « À 4 ou 5 mètres de l’arrivée, je me suis rendu compte que le seul moyen de le battre était littéralement de plonger, alors c’est ce que j’ai fait », a résumé fièrement le Québécois après sa victoire.

Tout s’est déroulé très rapidement. Il restait moins de 100 mètres à la course et visiblement, Philibert-Thiboutot s’impatientait dans le peloton.

« J’avais carrément un mur de trois ou quatre gars devant moi et ils allaient moins vite que la vitesse à laquelle je voulais aller ! J’ai dû ralentir, les contourner et une fois rendu dans le troisième corridor, j’avais enfin une ligne droite vers la ligne d’arrivée », a-t-il raconté à Sportcom dans la zone mixte du Stade national Julio Martínez Prádanos.

« J’ai vu que Rob (Heppenstall) était en avance et j’étais content, le Canada allait faire 1 et 2 ! Une milliseconde plus tard, je me suis ressaisi et je me suis dit »c’est toi qui la gagnes par exemple ! » J’ai vraiment tout donné. »

Le Québécois a sauté de tout son long et, une fois au sol, il s’est empressé de lever la tête pour consulter le résultat final au tableau indicateur. On a alors entendu l’annonceur passer momentanément de l’espagnol au français, le temps de déclarer « Félicitations ! Voici le champion canadien ! »

« J’ai rarement été aussi content en voyant mon nom en première place ! » a ajouté le médaillé d’or, qui a ainsi décroché sa deuxième médaille des Jeux après celle d’argent obtenue au 5000 m, deux jours plus tôt.

Au classement final, il a devancé Heppenstall de deux centièmes de seconde, tandis que l’Américain Casey Comber a terminé troisième (+0,16 seconde).

Les Brésiliens Thiago Andre et Guilherme Kurtz se sont relayés au début de l’épreuve, ce qui a avantagé le vainqueur en fin de course.

« Les trois premiers tours n’étaient pas trop lents, ç’a créé de l’espace dans le peloton et je me suis vite placé au troisième rang. J’ai pu courir de manière relâchée. Juste ça, ça fait en sorte que j’ai plus de jus quand vient le temps de pousser à la fin », a expliqué celui qui a affiché un temps de 3 min 39,74 s.

À ses premiers Jeux panaméricains, à Toronto, l’Olympien des Jeux de Rio était monté sur la troisième marche du podium au 1500 m. Les blessures lui avaient fait manquer ceux de Lima quatre ans plus tard et il avait hâte de tenter sa chance à nouveau afin de rafler cette médaille d’or.

« Ça me rend tellement heureux ! Le bronze (à Toronto), c’était spécial ! Le Canadien Nate Brannen était arrivé juste devant moi, médaillé d’argent. C’est un moment phare de ma carrière. […] Là, j’ai eu l’argent au 5000 m et j’étais tanné d’arriver deuxième ou troisième. Je voulais vraiment gagner ! J’ai tout fait et je suis extrêmement fier. C’est pour des moments comme ça qu’on s’entraîne aussi fort. »

Cette médaille d’or, la première du Canada en athlétisme, était la 36e de la délégation canadienne à Santiago et lui a permis du même coup de surpasser son total des Jeux panaméricains de Lima, en 2019.

Les yeux sur Paris

Charles Philibert-Thiboutot l’avait signalé après sa performance au 5000 m : il ne se trouve pas au sommet de sa forme pour ses deuxièmes Jeux panaméricains. Cela n’a cependant pas démotivé l’organisation à lui faire passer deux tests antidopage dans la même journée mardi. Une première depuis le début de sa carrière.

Après deux semaines de repos à la fin septembre, à l’exception de son rôle de lapin lors d’un demi-marathon à Montréal, l’athlète de 32 ans a repris l’entraînement au début du mois d’octobre.

« Deux semaines sans m’entraîner, ça fait du bien au mental, mais moi, j’aime les plaisirs de la vie et j’ai un peu abusé ! » a-t-il admis en riant.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en venant ici. D’entraînement en entraînement, je sentais que ma forme augmentait et il faut dire que tout le monde est un peu dans la même situation à ce moment-ci de la saison. »

Autrement dit, « on se foutait du temps aujourd’hui, même chose pour mardi ».

Il a plutôt profité de l’occasion pour travailler sur son positionnement et sa stratégie durant la course. Des qualités tactiques qu’il juge nécessaires s’il souhaite être en mesure de se démarquer dans les grands événements internationaux.

Après son plongeon vers l’or à Santiago, voilà qu’il se plongera dans sa préparation pour les Jeux olympiques de Paris, l’été prochain.

« Cette année, en demi-finale des Championnats du monde, j’ai fait des erreurs que je ne me pardonne pas encore. J’ai manqué la finale pour cette raison. Jusqu’aux Jeux olympiques, j’ai pris la résolution de travailler l’aspect tactique pour arriver prêt à passer les rondes, puis ensuite, avoir la course de ma vie en grande finale. »

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