Para-athlétisme – Jeux paralympiques
THE CANADIAN PRESS/HO - CANADIAN PARALYMPIC COMMITTEE, Michael P. Hall
Para-athlétisme – Jeux paralympiques
THE CANADIAN PRESS/HO - CANADIAN PARALYMPIC COMMITTEE, Michael P. Hall
Paris, 31 août 2024 (Sportcom) – Guillaume Ouellet est demeuré vigilant au 5000 m de la classe T13, mais s’est retrouvé sans réponse à la cadence du dernier kilomètre, samedi, au Stade de France. Le Québécois s’est finalement classé cinquième à l’occasion de ses troisièmes Jeux paralympiques.
Un rythme bien bas a ponctué le début de la course, si bien qu’après un demi-tour de piste, l’annonceur avait déjà précisé aux spectateurs que le record du monde ne serait pas battu dans la capitale française.
« Il y avait plusieurs scénarios sur la table et, dès le début, on a eu droit à une course hyper lente. J’ai dû revisiter mon plan de match, a raconté Guillaume Ouellet à Sportcom. C’était tellement lent, ça me faisait du bien d’aller à l’avant pour faire tourner les jambes un peu ! J’y allais parfois pour me donner un peu de rythme, mais surtout pour rester bien positionné. »
Le coureur de Victoriaville est resté aux avant-postes durant la première moitié de la distance. Il s’est ensuite retrouvé au milieu du groupe, puis le peloton s’est étiré d’un seul coup avec 1000 mètres à parcourir.
« C’est vraiment parti de loin, ç’a été un gros dernier kilomètre pour les médaillés et c’était peut-être un peu trop tôt pour moi, a mentionné Ouellet. J’ai tout donné jusqu’à la ligne et, règle générale, je suis content de ma course et de mon expérience. »
L’Espagnol Yassine Ouhdadi El Ataby, champion paralympique en titre et double champion du monde, a attaqué dans le dernier tour pour distancer les concurrents qui étaient toujours dans le coup. En route vers la médaille d’or, il a affiché un temps de 15 min 50,64 s en soulevant les bras à l’arrivée. Il a été suivi de l’athlète individuel neutre Aleksandr Kostin (T12), médaillé d’argent en 15 min 52,36 s.
L’Australien Jaryd Clifford et son guide Matt Clarke ont été les troisièmes à franchir la ligne d’arrivée. Le coureur malvoyant a cependant été disqualifié pour avoir lâché la corde de son guide tout juste avant la fin. La médaille de bronze est alors revenue à l’athlète individuel neutre Anton Kuliatin (15 min 55,23 s).
« Dans une course comme celle-là, il faut être vigilant et surveiller tout ce qui se passe. Je suis resté détendu le plus longtemps possible et je pensais être bien placé, mais il y a eu un bon coup. Le changement de vitesse m’a fait mal et il m’en a manqué un peu à la fin », a ajouté Guillaume Ouellet, auteur d’un chrono de 16 min 7,71 s.
Sixième à compléter les 5000 mètres, il est monté d’un échelon après la disqualification de l’Australien, seul compétiteur à avoir eu l’aide d’un guide dans cette course.
Un privilège
Il s’agissait de la seule épreuve à l’horaire de Guillaume Ouellet dans la Ville Lumière. Toujours au 5000 m, il s’était classé quatrième à Rio et cinquième à Tokyo. Sa médaille de bronze remportée aux Championnats du monde de 2023 lui permettait de viser une marche du podium pour ses troisièmes Jeux.
Sa qualification n’a cependant pas été simple. Ce printemps, il n’a pas été en mesure de répondre aux différents critères de performance pour assurer sa place dans l’équipe canadienne. Son succès des derniers mondiaux a joué en sa faveur dans la sélection finale.
La préparation des dernières semaines, où il s’est entraîné en Utah, en amont des Jeux paralympiques, aura été particulièrement marquante.
« Ça représente beaucoup d’être ici. J’ai appris beaucoup sur moi-même. J’ai 37 ans, ça fait 15 ans que je suis dans le sport et j’ai quand même grandi comme athlète et comme personne dans cette préparation. Ça va assurément me servir toute ma vie », a confié Ouellet.
« Les dernières journées avant les Jeux, j’ai réussi à être concentré, mais calme. Le résultat ne reflète pas ça, mais j’ai appris énormément avec ce mois d’entraînement. »
Au-delà de cette cinquième place, il conservera d’autres « précieux souvenirs » de son expérience au Stade de France, bien différente de celle vécue au Stade national de Tokyo, trois ans plus tôt.
« Je suis allé voir mes parents dans les estrades après la course et ç’a été un très beau moment. Ce n’est pas un résultat à la hauteur de ce que je voulais, mais juste d’être ici avec la famille, les amis, je suis très content. Courir devant 50 000 personnes, ça n’arrive pas souvent ! Je suis vraiment privilégié », a-t-il conclu.