Une fin de saison à fond de train en BMX
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Patinage de vitesse courte piste – Championnats du monde
Montréal, 9 avril 2022 (Sportcom) – Les drapeaux de l’unifolié d’un côté, une affiche « Go Kim ! » de l’autre : la patineuse de vitesse sur courte piste Kim Boutin a bénéficié de l’avantage du terrain, samedi, aux Championnats du monde de Montréal. Cette énergie l’a propulsée vers des médailles d’argent au 500 m et au 1500 m, en plus de profiter à Pascal Dion, lui aussi vice-champion du monde du 1500 m.
L’aréna Maurice-Richard n’avait pas accueilli l’élite mondiale du patinage de vitesse courte piste depuis plus de deux ans. Le circuit de la Coupe du monde s’était arrêté dans la métropole en novembre 2019, puis les tout premiers Championnats des quatre continents de l’histoire avaient suivi, en janvier 2020.
Ça faisait encore plus longtemps – mars 2019 – que Kim Boutin n’avait pas pris part à des mondiaux.
« Ça me fait du bien la foule, c’est pour ça qu’on fait ça ! On ne patine pas juste pour nous autres, à être tout le temps dans notre petit cocon. Ça fait du bien de partager notre sport », a-t-elle lancé en conférence de presse.
Parfaite lors des qualifications de vendredi, la Sherbrookoise s’est montrée coriace dès le début de la journée pour atteindre la finale du 1500 m.
Elle occupait la tête durant la majeure partie de la course, jusqu’à ce que la championne olympique Choi Minjeong fasse plaisir aux nombreux spectateurs sud-coréens en la devançant pour s’emparer de la médaille d’or. Sa compatriote Seo Whimin a complété le podium, tout juste devant la Néo-Brunswickoise Courtney Sarault.
« C’est une belle journée ! Un gros 1500 m pour moi et je l’ai coursé comme je sais le faire. Maintenant, pour gagner, je devrai user d’un peu plus de stratégie. Ça me donne soif tout ça ! J’ai envie de continuer et d’aller en chercher un peu plus », a confié Kim Boutin.
Alyson Charles a quant à elle été stoppée en demi-finale du 1500 m. Elle s’est classée sixième de la première course du jour et pointe en 17e place.
Pascal Dion a imité Kim Boutin quelques minutes plus tard pour rafler la première médaille de sa carrière à des mondiaux. Il s’est invité aux avant-postes du 1500 m dès les premiers tours de cette finale comprenant sept patineurs. Plusieurs attaques ont été tentées de part et d’autre, alimentant les encouragements de la foule, d’autant plus que le Montréalais est demeuré parmi les meneurs jusqu’à la toute fin.
Discret pendant un certain temps, le champion du monde en titre Shaoang Liu, de la Hongrie, a ressurgi au bon moment pour prendre le contrôle et filer seul vers la médaille d’or. Le Belge Stijn Desmet a reçu le bronze.
« Je savais que j’étais capable, j’ai tellement eu une bonne saison en finissant premier du cumulatif au 1000 m et cinquième du cumulatif au 1500 m, je savais que je pouvais faire de bonnes choses », a mentionné celui qui a remporté cinq médailles individuelles en Coupe du monde, l’automne dernier.
«Ça fait du bien de prouver que cette année (en Coupe du monde), ce n’était pas de la chance et que j’ai vraiment ma place parmi les meilleurs»
– Pascal Dion
Dion a souligné à quelques occasions cette saison qu’il ne s’en laissait plus imposer sur la glace. Selon lui, c’est ce qui expliquait son succès dans le circuit international. Un élément qui lui a manqué aux Jeux olympiques, mais qu’il a retrouvé devant les partisans, qui l’ont motivé à se dépasser.
« Beaucoup de monde m’ont dit qu’on reconnaissait le Pascal des Coupes du monde. Avec mes performances aux Jeux, plusieurs se demandaient si j’allais être capable de revenir. La motivation était un peu moins là aussi, puisque les Championnats du monde ont été reportés et on a eu un mois de plus à l’entraînement. Ça fait douze mois qu’on s’entraîne, ce n’est pas facile, mais ça fait du bien d’être de retour. »
Trois Québécois ont coursé dans la même vague des demi-finales du 1500 m. Jordan Pierre-Gilles a atteint la finale B, tandis que Steven Dubois, médaillé d’argent de cette épreuve aux Jeux olympiques de Pékin, a chuté et s’est retrouvé dans les coussins protecteurs. Ils ont conclu aux 11e et 19e rangs, respectivement.
« Je ne pouvais pas faire grand-chose. J’ai quand même eu du plaisir à faire cette course-là, elle était vraiment le fun ! J’étais content de comment je m’en étais sorti. C’est sûr que le résultat n’est pas ce que je voulais, mais j’étais en bonne position pour me classer avant de tomber et j’ai eu du fun à le faire, alors c’est correct », a partagé Dubois.
Une médaille moins satisfaisante
C’est une Kim Boutin nerveuse et, du même coup plus tendue qui s’est installée sur la ligne de départ de la finale du 500 m. Elle est néanmoins montée sur la deuxième marche du podium. La victoire est allée à la Néerlandaise Xandra Velzeboer et la médaille de bronze à Yara van Kerkhof, aussi des Pays-Bas.
À la fin de la course, on a pu constater que la Québécoise était restée sur son appétit. Majoritairement, la médaille d’argent a de quoi satisfaire Kim Boutin. Au 500 m, cette couleur la laisse moins indifférente.
« Je dois apprendre à courser quand je sais que j’ai les capacités de gagner. C’est de voir qu’est-ce que ça me prend pour gagner, tout en ayant cette pression » a-t-elle analysé.
Aussi de cette finale A, la première de sa carrière à des mondiaux, Alyson Charles a été la quatrième à franchir la ligne d’arrivée.
Du côté masculin, Pascal Dion a remporté la finale B et a conclu au 5e rang, alors que Steven Dubois a terminé 7e. Pour sa part, Jordan Pierre-Gilles a chuté en demi-finale et s’est classé 9e.
Grâce à ses deux podiums, Kim Boutin occupe le premier rang du classement général provisoire avec 42 points. La Sud-Coréenne Choi Minjeong (39 points) et la Néerlandaise Xandra Velzeboer (37 points) suivent.
Chez les hommes, Dion est provisoirement deuxième avec 26 points, à égalité avec Stijn Desmet. Le Hongrois Shaoang Liu domine avec une récolte de 68 points.
L’action reprendra dimanche pour les finales du 1000 m, distance sur laquelle Dion a mené le classement général de la Coupe du monde cette saison.
Les finales des relais sont également très attendues. Les deux formations canadiennes sont parvenues à se qualifier samedi et lutteront pour des médailles. Tous les yeux et les projecteurs seront rivés sur Charles Hamelin, qui tentera de conclure sa prolifique carrière sur le podium, préférablement sur la plus haute marche des trois.
Les derniers tours de piste d’un des plus grands, effectués devant des spectateurs bruyants, à la maison, avec rien de moins qu’un titre mondial à l’enjeu. Tout est en place.
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