26 Juil - 2023 | par Mathieu Laberge

Cyclisme sur route – Tour de France (femmes)

Une longue étape qui ne fait pas l’unanimité

Nouvelle

Photo: ASO, Thomas Maheux

Montréal, 26 juillet 2023 (Sportcom) – La Néerlandaise Yara Kastelijn (Fenix-Deceuninck) a remporté la quatrième étape du Tour de France, mercredi, au terme de l’éreintant parcours de 177 kilomètres entre Cahors et Rodez. La gagnante, qui signe du même coup sa première victoire professionnelle, a vengé sa coéquipière Julie Van de Velde qui avait fait un beau numéro solo, la veille, pour être ensuite reprise à seulement 150 mètres de la ligne d’arrivée.

Kastelijn était la dernière survivante de l’échappée-fleuve comprenant 14 coureuses de 12 équipes, dont Célia Le Mouel de Saint-Michel – Mavic – Auber93, formation de Simone Boilard, qui a mis la table pour que sa coéquipière soit de ce groupe.

« On ne va pas se le cacher, les trois premières étapes ont été difficiles pour nous et nous subissions plus la course que nous l’aurions pensé », a commenté l’athlète de Québec, qui n’a pas de visée au classement général. « Ce matin, nous avions un plan d’attaque. On a bien participé et dès le début, j’ai fait mon possible pour aider Célia à lancer dans l’échappée et nous nous sommes motivées ensemble. […] C’est cool pour l’équipe et ça fait du bien ! »

La Belge Lotte Kopecky (SD Wprx – Protime), 14e mercredi à 1 minute 27 secondes de la gagnante, a conservé son maillot jaune, même s’il a été virtuellement la propriété de deux autres coureuses pendant l’étape où l’échappée a eu jusqu’à 10 minutes d’avance.

Olivia Baril (UAE Team ADQ) a fini 33e (+2 minutes 4 secondes), Simone Boilard 35e (+3 minutes 6 secondes), Clara Emond (Arkéa) 55e (+6 minutes 36 secondes), Magdeleine Vallières-Mill (EF Education – TIBCO – SVB) 78e (+12 minutes 19 secondes) et Gabrielle Pilote-Fortin (Cofidis) 131e (+20 minutes 44 secondes).

Coralie Demay était la coureuse protégée chez Saint-Michel – Mavic – Auber93 pour finir dans les 15 premières au général, mais elle connait un Tour plus difficile. Des victoires d’étape seront désormais visées dans ce Tour qui use beaucoup de coureuses dans le peloton, d’autant plus que les 177 kilomètres du jour avaient des allures de jamais vu pour plusieurs.

« C’est difficile d’être dans de gros pelotons comme ça avec les meilleures au monde. Des fois, on reste derrière et on a l’impression qu’on n’est pas à notre place, qu’on subit la course », a ajouté Boilard.

Elle a d’ailleurs taquiné son copain cycliste, Nickolas Zukowsky (Q36.6 Pro Cycling) en lui faisant remarquer qu’elle roulerait plus que lui qui était en action à la première étape de la Vuelta Catilla y Leon, un parcours de 169 kilomètres.

« Je trouve ça cool d’avoir de longues distances comme ça et pour une fois, j’avais une course plus longue que lui ! Ça montre aussi que les femmes, on peut rouler longtemps. […] Ça donne aussi un autre aspect à la course où il faut plus gérer la nutrition que d’habitude parce qu’on ne se connait pas dans un effort de cette durée-là. C’était une découverte pour moi aujourd’hui et je suis contente de la façon dont j’ai géré l’étape. »

Un parcours trop long pour d’autres

Olivia Baril (UAE Team ADQ) avait une opinion opposée à celle de Boilard quant à la longueur de l’étape.

« On a fait 177 kilomètres avec le départ neutralisé et il y a une règle de l’UCI (Union cycliste internationale) pour un maximum de 170 kilomètres, alors je ne sais pas pourquoi on met une étape aussi longue en plein milieu de huit jours de course. […] On est toutes un peu fâchées que l’UCI ait permis une étape aussi longue. Ma coéquipière Alena (Amialiusik) est professionnelle depuis 12 ans et elle dit qu’elle n’aime plus ce “modern cycling.” »

Ne pas se retrouver dans l’échappée a ajouté à plomber le moral des troupes chez UAE Team ADQ qui sont toujours à la recherche d’un bon résultat à cette édition 2023.

« Je me sens bien et mes coéquipières aussi, mais les autres sont juste tellement fortes. Il n’y a rien à faire. Je ne comprends même pas comment c’est possible. […] Même Silvia (Persico), qui était deuxième au général jusqu’aux dernières journées et troisième à la Super Planche des Belles Filles (ndlr : au Tour 2022) est plus forte cette année, mais n’a pas les résultats pour le montrer. »

La cinquième étape reliant Onet-le-Château et Albi (126 km) pourrait avantager les équipes de sprinteuses jeudi.

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