8 Avr - 2016 | par Alexandra Piche

Ski cross

De skieur à restaurateur

Montréal, 8 avril 2016 (Sportcom) – Louis-Pierre Hélie n’a jamais eu peur des défis. Après avoir participé à une trentaine de Coupes du monde et aux Jeux olympiques de 2010 en ski alpin, il a décidé de s’élancer en ski cross au début de la saison 2012. Quatre ans plus tard, il annonce qu’il troque ses bottes de compétition pour des souliers confortables.

Il en aura bien besoin parce que depuis la fin de la saison, il fait ses débuts comme serveur au restaurant de sa belle-famille géré par sa femme. Il souhaite être présent pour ce nouveau projet, ainsi que pour son rôle de papa puisque la famille Hélie s’agrandira en septembre prochain.

« Je veux vraiment être là pour chaque moment. Si je m’étais embarqué jusqu’aux Jeux olympiques de 2018, mon horaire m’aurait fait quitter le pays pendant plusieurs semaines de suite. Je crois que j’aurais dû m’absenter presque deux mois l’hiver prochain pour les Coupes du monde. Je ne crois pas que j’aurais pu faire ça avec un bébé », confie l’athlète originaire de Berthierville qui habite maintenant l’Alberta.

Bien sûr, la décision n’a pas été facile à prendre, surtout après la saison qu’il venait de connaître. Il a obtenu son meilleur résultat en ski cross, une quatrième place à la Coupe du monde de Idre Fjall (Suède) en février. « Quand les résultats sont là, c’est encore plus déchirant de faire un choix. Je dois admettre que l’idée d’arrêter me trottait en tête depuis janvier. C’est bien réfléchi et je sais que c’est la meilleure décision. »

Louis-Pierre Hélie quitte le milieu compétitif sans aucun regret, sauf peut-être de ne pas avoir atteint le podium cette année. « J’ai disputé mes dernières courses de la saison avec l’idée que c’était peut-être les dernières de ma carrière. J’aurais vraiment voulu avoir mon podium avant de prendre ma retraite. Mais comme dit mon père, je vais l’avoir en septembre mon podium quand le bébé va arriver ! »

Pas le temps de se reposer

Louis-Pierre Hélie vient à peine d’annoncer la fin de sa carrière sportive qu’il a déjà beaucoup de nouveaux défis en tête. Il commence à travailler en tant que serveur au Tincino, un restaurant européen de Banff, et il a bien l’intention d’en apprendre plus sur la gestion de l’établissement familial. « Je veux apprendre de mon beau-père pour être capable de gérer toute l’opération. C’est tout un défi pour moi comme quand j’ai décidé de commencer le ski cross. Dans quelques années, le père de ma femme veut prendre sa retraite, donc nous voulons assurer la relève. »

Il souhaite également rester impliqué dans son sport et partager sa passion aux plus jeunes. Il va d’ailleurs suivre ses cours d’entraîneur dans quelques semaines. « Mon horaire au restaurant est surtout de soir, donc ça me laisse la journée pour skier. Le milieu du ski a été mon monde durant toute ma vie et je ne compte pas le lâcher. Je peux être un atout pour les jeunes équipes de mon coin, parce que mon apprentissage du ski cross est assez récent. »

Ayant pratiqué les deux disciplines, Louis-Pierre Hélie croit que le ski cross peut même être un excellent entraînement pour les skieurs alpin. « Je crois que si je recommençais la descente après avoir fait du ski cross, je serais un bien meilleur athlète. J’ai appris plein de techniques qui m’auraient aidé, tel que bien absorber les sauts. C’est vraiment un sport complet. »

En plus de tout ça, Hélie souhaite s’adonner au ski de fond récréatif. Les frères et sœurs de sa femme Heidi (Sotchi) et Phil Widmer (Turin) ont tous deux participé à des Jeux olympiques en ski de fond. « Je vais pouvoir aller m’amuser avec ma famille, ce que je ne pouvais pas vraiment faire avant. Phil est retraité de l’équipe nationale et il m’a parlé quand j’ai décidé de mettre fin à ma carrière sportive. Il m’a dit que ce qu’il préfère depuis qu’il a arrêté est de pouvoir pratiquer son sport pour le plaisir, sans horaires. Je dois avouer que j’ai hâte de vivre ça! »

Même s’il n’a plus d’entraînements spécifiques à l’horaire, Louis-Pierre Hélie devra garder la forme s’il ne veut pas rater le lunch lors des randonnées familiales. « Ils sont pas mal en forme ! Je ne suis pas le dernier, mais presque. Je dois vraiment forcer pour les suivre, même si je suis en forme », a-t-il dit en riant.

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